jeudi 19 mai 2016

Salaire des patrons : l'appel des 40 au CAC 40

Salaire des patrons : l'appel des 40 au CAC 40

Signez la pétition pour mettre fin à ce scandale.... 

Salaire des patrons : l'appel des 40 au CAC 40 

A l'initiative de Libération, quarante personnalités demandent au gouvernement de légiférer pour qu'un patron ne perçoive pas plus de 100 Smic.

Parce que nous vivons une période ­inédite dans l'histoire du capitalisme contemporain. Alors que, dans les ­années 60, les rémunérations des PDG ­représentaient 40 fois le salaire moyen ­pratiqué dans les plus grandes entreprises améri­caines, cet écart a explosé pour at­teindre aujourd'hui plus de 200 au sein de ces dernières et 120 dans les sociétés ­françaises.

Parce que le gouvernement a fait en 2013 le pari de l'autorégulation et que celui-ci a échoué. Rien qu'en 2015, la rémunération ­totale des patrons du CAC 40 a augmenté ­entre 5 % et 11 % selon les évaluations, pour atteindre un montant moyen de 4,2 millions d'euros par an, soit 240 Smic.

Parce que le principal argument patronal pour justifier de telles pratiques –  celui d'un marché mondial des très hauts dirigeants qui nécessiterait un alignement des salaires par le haut  – n'est corroboré par aucune étude économique sérieuse et aucune réalité ­concrète.

Parce que plusieurs institutions internationales, comme l'OCDE et le FMI, s'alarment depuis plusieurs années du poids croissant des inégalités et de leurs conséquences négatives sur le potentiel de croissance de nos économies occidentales.

Parce qu'en se comportant de la sorte, notre élite économique entretient un sentiment de chacun pour soi délétère. Alors que la majorité des Français a dû consentir de gros efforts depuis la crise de 2008, ces pra­tiques patronales remettent en question ­notre pacte de solidarité, nourrissent la ­défiance vis-à-vis de nos institutions et ­alimentent le vote d'extrême droite.

Pour toutes ces ­raisons, nous demandons au gouvernement de légiférer pour que ­désormais, en France, un patron ne puisse pas être rémunéré plus de 100 Smic, soit 1,75 million d'euros par an.

On nous objectera qu'une telle loi est dif­ficile en France, car elle pourrait se heurter à une censure du Conseil constitu­tionnel.

On répondra que le gouvernement peut trouver les moyens de rendre compatible cette ­exigence d'un salaire plafond avec ­notre ­Constitution.

On nous objectera que la France sera alors le seul pays au monde à inscrire dans la loi un tel plafond.

On répondra que ce sera un motif de fierté nationale.

On nous objectera qu'à cause de cette loi, les investisseurs étrangers vont être découragés d'investir en France.

On répondra que ces derniers profiteront d'un vivier de dirigeants «bon marché».

On nous objectera que 100 Smic, c'est bien trop.

On répondra que c'est un début et que si cette loi est votée, elle obligera la quasi-totalité des patrons du CAC 40 (et donc une très grande partie de leur comité exécutif) à baisser leur rémunération d'au moins 58 %.

 Retrouvez et signez la pétition sur change.org

Les 40 premiers signataires : 

Christophe Alévêque, humoriste et patron de PME
Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée nationale
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
Karine Berger, députée PS
Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa
Philippe Besson, écrivain
Eric Beynel et Cécile Gondard Lalanne, porte-paroles de Solidaires
Jean-Marc Borello, président de Groupe SOS
Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS
Patrick Chamoiseau, écrivain
Daniel Cohn-Bendit, cofondateur d'EE-LV
Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC
Didier Daeninckx, écrivain
Cécile Duflot, députée EE-LV
Irène Frachon, pneumologue
Jean-Paul Fitoussi, économiste
Marcel Gauchet, historien
Raphaël Glucksman, écrivain et réalisateur
Benoît Hamon, député PS
Anne Hidalgo, maire PS de Paris
Nicolas Hulot, militant écologiste
Thierry Kuhn, président d'Emmaüs France
Pierre Larrouturou, coprésident de Nouvelle donne
Jean Lassalle, député centriste non inscrit
Claude Lévêque, artiste plasticien
Edouard Martin, eurodéputé PS
William Martinet, Unef
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT
Dominique Méda, sociologue
Arnaud Montebourg, entrepreneur et ancien ministre de l'Economie
Serge Papin, PDG de Systeme U
Thomas Piketty, économiste
Eric Rheinardt, écrivain
Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde
Jean-Michel Ribes, directeur du Théâtre du Rond-Point
Jean Rouaud, écrivain
Dominique Rousseau, professeur de droit public
Pierre Rosanvallon, historien
Henri Sterdinyak, cofondateur des économistes Atterrés
Michel Wieviorka, sociologue

 

Source : Libération.fr

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