Loi Travail : le gouvernement à la recherche d'une sortie de crise
La contestation contre la loi Travail est restée forte jeudi partout en France avec une multiplication des blocages, des arrêts de travail et des manifestations parfois émaillées de violences, tandis que le gouvernement est toujours à la recherche d'une sortie de crise. Sans compter les barrages et les "grévistes qui occupent leur entreprise", la CGT a recensé "près de 300.000 manifestants" en France, contre 400.000 une semaine plus tôt. Les autorités en ont dénombré 153.000 (128.000 le 19 mai). A un peu plus de deux semaines de l'Euro de football et face aux risques pour l'économie, le Premier ministre Manuel Valls a jugé "inacceptable" de "bloquer un pays".
Cette huitième journée d'action nationale, à l'appel de sept syndicats (CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL), a rassemblé à Paris 18.000 à 19.000 personnes selon la police, 100.000 selon les organisateurs. De nouveaux incidents ont éclaté dans la capitale, des manifestants cagoulés ont brisé des vitrines, dégradé des véhicules, lancé des projectiles et poussé un chariot de supermarché enflammé vers des policiers, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Trente-deux personnes ont été placées en garde à vue - 62 dans tout l'Hexagone. A la fin de la manifestation parisienne, "une centaine de personnes a pris à partie cinq fonctionnaires de police qui procédaient à une interpellation", a déclaré la préfecture de police. Lors des heurts qui ont suivi, "un jeune homme a été blessé sérieusement" puis hospitalisé. Les circonstances de cet incident "devront être établies", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a demandé une enquête administrative. Le parquet de Paris a ouvert de son côté une enquête judiciaire également confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN).
Inédite sous un gouvernement socialiste depuis 1981, la mobilisation entamée le 9 mars est montée d'un cran depuis le week-end, avec l'entrée en lice des salariés des sites pétroliers et des difficultés d'approvisionnement en carburant. Quatorze dépôts ont été débloqués sans incident, selon l'Intérieur. Principal point de crispation : l'article 2 du projet qui consacre la primauté aux accords d'entreprise dans l'aménagement du temps de travail, une ligne rouge pour les syndicats contestataires qui redoutent le dumping social.
La confusion face à des discours contradictoires dans la majorité a été exacerbée jeudi lorsque Manuel Valls a recadré son ministre des Finances Michel Sapin, réaffirmant qu'il "ne toucherait pas" à l'article 2. Depuis le Japon, François Hollande lui a donné raison. Le leader de la CGT Philippe Martinez a ironisé, estimant que le président n'avait "plus la majorité". - "Tout le monde déteste le PS" - "Tout le monde déteste le PS", ont scandé les manifestants à Lille, où ces slogans prenaient le pas sur les chants anti-policiers. A Rennes, où de 3500 (police) à 8000 personnes (FO) ont manifesté, le trafic SNCF a été interrompu près d'une heure après une invasion des voies. A Nantes, une manifestation pourtant interdite a rassemblé au moins 1300 personnes et a été émaillée de dégradations.
Le blocage de la zone aéroportuaire de Nantes durant une partie de la journée devait reprendre vendredi à 04H00, selon la CGT. Egalement en Loire-Atlantique, la raffinerie Total de Donges était "à l'arrêt complet" depuis jeudi, d'après le syndicat. A Cherbourg, fief de Bernard Cazeneuve, l'usine de sous-marins nucléaires du groupe DCNS a été "totalement bloquée" jusqu'en début d'après-midi. En marge du mouvement, un syndicaliste CGT a été tué à Cherbourg et un autre grièvement blessé dans un accident de la route.
Le blocage de la zone aéroportuaire de Nantes durant une partie de la journée devait reprendre vendredi à 04H00, selon la CGT. Egalement en Loire-Atlantique, la raffinerie Total de Donges était "à l'arrêt complet" depuis jeudi, d'après le syndicat. A Cherbourg, fief de Bernard Cazeneuve, l'usine de sous-marins nucléaires du groupe DCNS a été "totalement bloquée" jusqu'en début d'après-midi. En marge du mouvement, un syndicaliste CGT a été tué à Cherbourg et un autre grièvement blessé dans un accident de la route.
Source : LePoint.fr avec Afp
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