Un an et un 49.3 après, Manuel Valls se trouve fort dépourvu |
« Plus l’exercice du pouvoir se révèle difficile dans un monde mouvant et complexe, plus les caractéristiques que l’on attend d’un responsable politique se durcissent, se virilisent : mâchoire carrée, menton en avant, discours martial. Cela crée une sorte de dissonance cognitive entre l’idéal type du mec autoritaire et le fait qu’on voit bien qu’il ne tient rien." (C.Duflot)
En toutes occasions, Valls assène le même message : « la République, l’ordre républicain, les valeurs républicaines » ; « la République partout, la République pour tous » sans prendre la peine de lui donner un contenu. C’est devenu un totem qu’on brandit devant des foules désorientées et qui réclament un chef. Le terme « République » est instrumentalisé de manière incantatoire à des fins d’adhésion et de mobilisation. Manuel Valls a en permanence trois mots à la bouche : courage, vérité, réformes. Mais qui songerait à se déclarer en faveur de la lâcheté, du mensonge et du conservatisme ?
« Manuel est constamment dans la posture confiait la garde des Sceaux, Christiane Taubira, à l’été 2013. Rigide jusqu’à la caricature face aux caméras, mais fuyant dans les arbitrages. » S’il invoque toujours Clemenceau, c’est à Blair ou à Sarkozy qu’il ressemble : fluide, flexible, caméléon.
Un homme politique qui tient un langage de fermeté, mais qui reste « plastique » idéologiquement. Hier fustigeant les Roms qui n’ont pas vocation à s’intégrer en France, aujourd’hui diabolisant Marine Le Pen qui dit exactement la même chose. Un jour légitimant les attaques contre le prétendu laxisme de la garde des Sceaux, le lendemain prenant sa défense à l’Assemblée nationale, en répondant à une députée de droite qui se saisissait d’un fait divers pour réclamer plus de fermeté.
Allié provisoire de Montebourg le temps de s’imposer à Matignon, il l'expulse du gouvernement aussitôt parvenu à ses fins. Invité de France 2 le lendemain, il ira jusqu’à invoquer les menaces terroristes, les attentats, les bruits de bottes en Ukraine, pour justifier le remaniement de son gouvernement. « Un gouvernement de soldats », selon ses propres mots. Diable. Est-on en guerre ? Dans l’esprit de Valls, oui. La guerre, c’est son hubris. Comme son philosophe de chevet Bernard-Henri Lévy, présent sur tous les champs de bataille du néoconservatisme. Comme son spin doctor Stéphane Fouks, tout couturé de cicatrices (DSK, Cahuzac) et conseiller historique (entre autres du PDG d’EDF, Henri Proglio, et du patron d’Orange, Stéphane Richard).
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