samedi 21 mars 2015

Bon anniversaire, M. Lavrov. Russie Sujet Géopolitique



Bon anniversaire, M. Lavrov.










Texte est paru ce samedi 21 mars sur le site « Ruskaia Cila », à l'occasion du soixante cinquième anniversaire du Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. Il se termine par quelques commentaires de l'intéressé à propos de la situation en Ukraine.



C'est aujourd'hui que Sergueï Viktorovich Lavrov, chef de la diplomatie de la Russie, fête son soixante-cinquième anniversaire. En 2004 il prit la charge qu'il continue à honorer aujourd'hui. Auparavant, le diplomate fut représentant permanent de la Russie à l'ONU. Trois fois successivement, il a donc été choisi pour être Ministre des Affaires étrangères.


Le 21 mars 1950 Sergueï Viktorovich Lavrov, naquit à Moscou. En 1972, il termina le cycle d'études universitaires du Département de l'Orient de la Faculté des Relations internationales de l'Université d'État de l'URSS MGIMO à Moscou, maîtrisant l'Anglais, le Français et le Cingalais. Ce fut donc au Sri Lanka que l'on envoya travailler le jeune diplomate. Il y exerça les fonctions de traducteur, chef du protocole, secrétaire personnel et assistant de l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'URSS au Sri Lanka, Rafik Nichanov. En 1981, Sergueï Lavrov se rendit aux États-Unis, où il fit son entrée au sein de la Représentation Permanente de l'URSS à l'ONU, à New York. Il y œuvra en qualité de premier secrétaire, conseiller et ensuite conseiller principal. De 1988 à 1994, le diplomate travailla dans l'équipe de direction du Ministère des Affaires étrangères à Moscou, devenant en 1992, Vice-Ministre des Affaires étrangères de la République Fédérale, Andreï Kozyrev étant Ministre. De 1994 à 2004, Sergueï Lavrov fut représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l'Organisation des Nations Unies, avec le rang d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie. En mai 2006, il fit son entrée au sein de l'état-major opérationnel fédéral du Comité antiterroriste de Russie.


Quasi immédiatement après qu'il ait pris la tête du Ministère des Affaires étrangères, la Russie, pour la première fois en 10 ans, fit usage de son droit de veto au Conseil de Sécurité de l'ONU, dans la question du referendum au sujet de l'unification de Chypre. En octobre 2011, Lavrov participa de nouveau à la décision de la Russie de recourir au droit de veto. Cette fois, il s'agissait d'un projet de résolution concernant la Syrie, où la guerre civile avait éclaté au printemps de cette année-là. A de nombreuses reprises, le Ministre des Affaires étrangères avait réitéré l'impossibilité de s'immiscer dans les affaires politiques intérieures d'un pays tiers, et il s'employa de toutes ses forces à empêcher que se répète en Syrie le scénario qui fut imposé à la Libye.


Le chef de la diplomatie de la Russie apprécie la littérature, et il a écrit lui-même une série de textes consacrés aux réalisations des diplomates de Russie. L'un d'eux, intitulé « Le Prikaz de l'Ambassadeur » conte l'histoire compliquée du Ministère des Affaires étrangères. Il est également l'auteur de l'hymne officiel de l'Université MGIMO. Des poèmes de Lavrov relatifs à certains pays étrangers, ont été publiés dans le magazine « Le Pionnier Russe ». « Le diplomate de carrière pourrait parler longuement de l'étranger, même sans dévoiler les secrets de la cuisine diplomatique. Mais ce serait une prose de diplomate sur les choses de sa vie quotidienne ». Le chef du Ministère des Affaires étrangères a une autre passion : le rafting, au fil des rivières de montagnes. C'est pourquoi il préside le Comité de Patronage de la Fédération russe de slalom aviron. Le portail informatique de cette fédération explique en effet, que pour pouvoir se développer, elle avait non seulement besoin d'une structure, mais aussi de ressources financières, d'installations et équipements sportifs, et de la capacité de nouer des liens. Il était clair qu'il fallait un chef qui soit en mesure d'attirer de telles ressources. C'est ainsi qu'en 2006, Sergueï Lavrov accepta de devenir Président. « C'est à ce moment qu'à réellement commencé l'histoire de notre fédération », raconte son président actuel Sergueï Papouchine. Selon le Ministre, c'est son ami Sergueï Milekhine qui l'intéressa au slalom aviron, alors qu'ils effectuaient un séjour rafting dans l'Altaï.



La carrière diplomatique de Lavrov est émaillée d'un détail intéressant, lorsqu'il fut nommé à la tête du Ministère des Affaires étrangères, Sergueï Viktorovich convint avec le chef de l'État qu'il serait autorisé chaque été à s'éclipser pour pratiquer ses voyages sportifs au fil de l'eau. « Sergueï Lavrov joua un rôle important dans le démarrage de la construction de canaux adaptés au slalom. Pour l'instant, on est occupé à en construire trois, Rushydro, Okoulovka et Oufa. Dans chacun de ces projet, Sergueï Viktorovich a pris une part importante ; il a mené les négociations avec les responsables desquels dépendaient les autorisations de construire. Il faut quelqu'un à la barre, quelqu'un aux avirons, quelqu'un pour entraîner, et quelqu'un comme Sergueï Lavrov pour résoudre les questions importantes liées au développement du sport. Il est toujours disponible et fait tout ce qu'il peut pour favoriser le développement du slalom aviron ».


L'épouse du Ministre, Maria Alexandrovna Lavrova est philologue de formation. Elle enseigne la langue et la littérature russes. Elle a travaillé à la bibliothèque de la Représentation Permanente de la Russie auprès de l'ONU. Les époux Lavrov ont une fille, Ekaterina, diplômée de l'Université Columbia à New York, elle a également étudié le droit à Londres.


Citations de Sergueï Lavrov :


« Le monde contemporain n'est pas un jardin d'enfants dans lequel les éducateurs infligeraient n'importe quelle punition, à leur discrétion. »

« Par définition, la valse est un mouvement circulaire, c'est pourquoi, la valse ne convient pas. Le tango, il s'agit d'une sorte de mouvement brusque. Le twist, on sait ce que c'est. Dès lors, deux pas en avant, un pas en arrière, finalement, c'est une tendance positive ».

« Dans les forums internationaux, il y a toujours l'un ou l'autre ministre de pays qui ont imposé des sanctions à la Russie, pour me tirer de côté, et me demander, en faisant tourner un bouton de ma jaquette, de me mettre à sa place. Vous savez, nous on ne voulait pas, mais on était bien obligés. Consensus, solidarité ».

« Attaquer les citoyens de Russie, c'est attaquer la Russie ».

« Il ne faut pas oublier que la violence étalée lors du maïdan, et qui se termina avec des dizaines de victimes, on l'appelle démocratie. Mais les protestations pacifiques qui se produisent dans le Sud-Est [de l'Ukraine N.d.T.], on les appelle terrorisme et on s'en sert pour justifier le recours à l'armée pour mener de soi-disant opérations antiterroristes ».


Dans une déclaration faite au cours d'un entretien diffusé sur la première chaîne de télévision « Rossia 1 », Sergueï Lavrov a précisé ceci : « Kiev devrait aussi faire des compromis. Ils ont refusé de reconnaître les élections dans les républiques populaires de Donetsk et Lougansk. De plus, Kiev a commencé à expliquer qu'ils discuteront des élections et du statut particulier uniquement avec des personnes choisies sur base de conditions que le pouvoir de Kiev est occupé à définir. Elles comprendront notamment le fait que Kiev contrôlera ces territoires. C'est un pur non-sens. Si c'est cela qu'ils cherchent, alors, ils ne veulent pas octroyer un statut spécial. Je rappelle que les dirigeants actuels, Alexandre Zakharchenko et Igor Plotnitski, sont acceptés par tous. C'est tout de même pour cela qu'ils ont signé les accords de Minsk, qui furent à leur tour ratifiés par le Conseil de Sécurité de l'ONU ».


Le Ministre n'estime pas important le fait que les signatures de Plotnitski et Zakharchenko au bas des accords de Minsk ne soient pas accompagnées de leur fonction. Ce n'est pas important ; les accords de Minsk sont officiellement intégrés dans le texte de la résolution 2202 du Conseil de Sécurité et en constituent une partie indissociable. Les noms de famille de ces deux personnes sont scellés dans le document approuvé par consensus au Conseil de Sécurité de l'ONU.Plus encore, lors des étapes préparatoires, dans le cadre du groupe de contact (en Ukraine N.d.A.) lorsque Lougansk et Donetsk désignèrent leurs représentants plénipotentiaires aux négociations, les autorités de Kiev ne voulurent pas les rencontrer. Aujourd'hui, c'est « ce doit être Zakharchenko, ce doit être Plotnitski ». Ceux-ci ont donc une certaine légitimité aux yeux de Kiev. », ajoute Lavrov. Selon le Ministre, cette inconséquence est visible de tous. Mais « le malheur, c'est que les Américains, et les Européens, dans une moindre mesure, se sentent très mal à l'aise quand ils sont forcés de critiquer Kiev. Par tous les moyens ils essaient d'y échapper. Ils ont « mijoté » ce nouveau pouvoir ukrainien, ils l'ont soutenu, ils lui pardonnent beaucoup. Mais en vain, termina Lavrov.


21 mars 2015


Source :


Russie Sujet Géopolitique



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