Le vice-président américain Joe Biden a accusé les sénateurs républicains de «saper» l’autorité du président Barack Obama avec leur lettre adressée lundi aux dirigeants iraniens pour les mettre en garde contre un accord sur le nucléaire avec les États-Unis.
«La lettre envoyée le 9 mars par 47 sénateurs républicains à la République islamique d’Iran, expressément conçue pour saper un président en exercice, à mi-chemin de négociations internationales sensibles, est indigne d’une institution que je révère», la Lettre des Républicains à l’Iran: «sape» l’autorité d’Obama pour Biden, «sans aucune valeur» selon Téhéran. déclaré Joe Biden dans un communiqué.
Dans une lettre ouverte adressée lundi aux «dirigeants de la République islamique d’Iran», 47 des 54 sénateurs républicains ont prévenu les Iraniens que le Congrès disposait, seul, du pouvoir de lever définitivement les sanctions américaines, adoptées sous la forme de lois ces dernières années.
Implicitement, ils signalent ainsi leur opposition à un éventuel accord politique entre le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l’Iran, dont les contours se dessinent à trois semaines de l’échéance de fin mars fixée par les négociateurs.
«Cette lettre, sous prétexte de donner une leçon constitutionnelle, ne tient pas compte de deux siècles de tradition et menace de saper la capacité de tout futur président américain, qu’il soit démocrate ou républicain, de négocier avec d’autres pays au nom des Etats-Unis», ajoute M. Biden.
«Cette lettre envoie un message très trompeur, un message qui est aussi faux qu’il est dangereux», selon le vice-président.
«Aucune valeur juridique»
Côté iranien, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Zarif a rapidement réagi à la lettre en question, indiquant qu’elle n’avait «pas de valeur juridique».
«À notre avis, cette lettre n’a aucune valeur juridique et constitue surtout un stratagème de propagande», a déclaré M. Zarif dans une déclaration publiée sur le site du Ministère des Affaires étrangères iranien.
«Il est très intéressant de noter que tandis que les négociations sont toujours en cours et qu’aucun accord n’a été conclu, certains groupes de pression politiques ont tellement peur même de la perspective d’un accord qu’ils ont recours à des méthodes non conventionnelles sans précédent dans l’histoire diplomatique. Cela indique que, comme Netanyahou, qui considère la paix comme une menace existentielle, certains sont opposés à tout accord, indépendamment de son contenu», a ajouté le chef de la diplomatie iranienne.
M. Zarif s’est également dit choqué que certains membres du Congrès des États-Unis choisissent d’aller contre leur président et a fait savoir les personnes ayant écrit la lettre n’étaient pas au courant du droit international.
Source: agences et rédaction
10-03-2015
10-03-2015
