Le collaborateur qui n'ose pas
La nomination à Matignon de Manuel Valls devait marquer un virage radical du quinquennat Hollande. Cet homme présenté à grand renforts d'édito comme le "Sarkozy de gauche" est copieusement détesté au PS mais apprécié des centristes!
Il allait systématiquement prendre le président à contre-pied et même à rebrousse poil. Il abandonnerait, et trahirait le chef suprême à qui mieux mieux sous les dorures du palais présidentiel. Oui mais voilà, Manuel Valls n’a pas osé franchir le Rubicon de la 5eme République et "oser" le coup d’Etat qu’on attendait de lui. Il apparait de plus en plus dans l'opinion comme un simple « collaborateur » de François Hollande, comme un vulgaire Fillon.
Sa première épreuve allait sonner le glas de sa superbe. Manuel Valls a mis tout son poids dans la campagne des européennes, contenir le vote frontiste était son défi son but affiché. Comme pour les municipales, tournée tambour battant et discours républicain à grand coup de mentons et de phrases volontaristes mais creuses parce que répétées mille fois avant. Et à la fin... deuxième déculottée magistrale pour le Parti socialiste.
Valls démonte Ayrault qui avait démonté Fillon...
En démontant la loi Duflot sur le logement le Premier ministre tire la leçon de la pésence d'EELV au gouvernement. Effondrement locatif et arrêt des mises en chantier ont tiré le bilan de Duflot bien mieux qu'une charge "pro-libérale" de l' UMP qui de toute façon à d'autres chats à fouetter actuellement.
En repoussant à 2016 au lieu de 2015 l’entrée en vigueur du compte pénibilité retraite, Manuel Valls donne un gage au patronat qui avait pourtant signé cette concession lors du gouvernement Ayrault!
Valls est devenu le symbole d'un quinquennat qui défait en 2014 ce qu'il a fait en 2012 telle Pénélope détricotant la nuit le vêtement qu'elle tricotait ostensiblement le jour!
Quel aveu d'échec et surtout quelle humiliation pour les partenaires sociaux. Encore une promesse du candidat Hollande qui vole en éclat comme ces négociations annoncées à grand renfort de com en 2012 puis abolies d'en haut en 2014 par un matamore minoritaire dans son parti.
Valls baudruche gonflée à l' hélium
Manuel Valls doit négocier en permanence avec une majorité désunie au parlement. Il doit également faire avaler au PS et à la CFDT le retour en arrière sur les rares mesures concédées aux syndicats sous Ayrault. Le "maire de Nantes" démontait Fillon et ses mesures, Valls lui démonte Ayrault au mépris des "négociations" syndicats/MEDEF.
Le premier ministre de combat est bien impuissant face à la crise et les mécontentements qu'elle génère. Il se dégonfle tel une baudruche gonflée à l' hélium des promesses sans lendemains. Le réel revient comme un boomerang démolir la communication de celui qui rique bel et bien de passer de "Sarko de gauche" à "Édith Cresson de françois Hollande".
Manuel Valls décroche désormais dans les sondages, les Français se défient de lui. Une majorité claire d’entre eux déclare ne pas daire confiance au catalan du MEDEF pour lutter contre le chômage ou la délinquance. Les Français sont comme saint Thomas, ils ne croient que ce qu'ils voient et rien ne vient...
Plus personne ne peut donc plus avoir la moindre espérance du côté du parti socialiste qui, de sondage en scrutin, est chaque jour de plus en plus rejetée, battant tous les records d’impopularité.
Expliquer aux français, les yeux dans les yeux que la majorité n'a fait que des bêtises pendant deux ans, que le PS s'est allié avec les mauvaises personnes que Hollande a tout raté, ça s'appelle un suicide politique!
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