Marcus Bleasdale photographe de guerre à Bangui
Lynchage, mené par des militaires!
Mercredi 6 fevrier 2014, des militaires centrafricains ont lynché à mort, devant des dizaines de témoins, un jeune homme suspecté d’être un rebelle. L’incident s’est produit dans les locaux de l’École nationale de la magistrature, à l’issue d’une cérémonie officielle au cours de laquelle la présidente Catherine Samba-Panza avait célébré la reconstitution d'une armée en Centrafrique.
Ce lynchage, mené par les militaires à coups de pied, de pierre et de couteau, a eu lieu dans l’enceinte même de l’École nationale de la magistrature, quelques minutes seulement après la fin de la cérémonie, lors de laquelle étaient réunies les plus hautes autorités du gouvernement de transition, de la Mission de l’Union africaine en Centrafrique (Misca) et des troupes françaises de l’opération Sangaris.
Près de 4 000 soldats centrafricains étaient présents sur les lieux.
Les éléments des Faca (Forces armées centrafricaines) responsables de ce meurtre s’en sont pris au jeune civil, l’accusant d’être un ex-rebelle. Ils l’ont frappé à mort avant de le déshabiller, de le traîner dans la rue et de s’acharner sur son cadavre.
Des soldats, pour la plupart en uniforme, ont ensuite planté leur couteau dans le corps inanimé du jeune homme pour en arracher des lambeaux de chair, tandis que d’autres scandaient "C'est un Séléka", "Il est infiltré!", tout en prenant la scène en photo avec leurs téléphones portables.
S'il y a un génocide, la France sera responsable
Ces derniers jours, plusieurs organisations non gouvernementales, notamment Amnesty International et Human Rights Watch, ont dénoncé la passivité des forces internationales face aux violences, dont sont particulièrement victimes les musulmans à Bangui.
Ces derniers sont assimilés aux anciens rebelles qui avaient multiplié les exactions pendant des mois contre les populations chrétiennes.
Fin décembre 2013, les musulmans tchadiens ont du fuir Bangui, la capitale de la Centrafrique.
En effet, le Tchad et son président Idriss Déby ont soutenu avec l'accord tacite de Paris et de la nouvelle majorité socialiste, Michel Djotodia et la rébelion de la Séléka (musulmane), que de nombreuses exactions contre les chrétiens majoritaires ont rendu impopulaires.
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