Au départ, le Tchad et la France
En mars dernier, lorsque la Séléka a pris le pouvoir, avec l'accord tacite de la France et l'implication du Tchad, le pays était déjà au bord du gouffre.
Désastre humanitaire en cours en république Centrafricaine.
Deux soldats français tués près de l'aéroport de Bangui pendant le "rétablissement de l’ordre" en centrafrique. Les violences inter-communautaires et affrontements entre groupes « rebelles » ont fait plusieurs centaines de morts, y compris depuis l'arrivée des militaires français.
Les premières victimes française depuis le début de l’opération "Sangaris" viennent cruellement souligner que Paris n'a toujours pas le début d'un commencement de scénario politique d'une sortie de crise.
"Perdre la vie pour en sauver beaucoup d'autres"
À Bangui le délicat et dangereux désarmement des ex-rebelles de la Seleka, hétéroclite coalition de groupes armés sanguinaires qui avait lancé depuis le nord du pays l’offensive ayant abouti à la chute du président Bozizé, en mars dernier. Avec l' accord tacite du Tchad et de la France, il faut le rappeler!
La France est bien seule sur le terrain.
Le feu vert de l’ONU vise à mettre fin aux exactions, mais après ? La France n’a pas présenté de solution politique, elle va sur place rétablir l’ordre par la force et réaffirmer ses intérêts économiques.
Depuis 124 ans, Paris fait et défait tous les dirigeants centrafricains depuis l’indépendance!
"Quelles mobilisations et quelles actions ont été menées ces dernières années sur le plan diplomatique, stratégique, et d'influence sur les pays voisins pour empêcher l'effondrement ? Aucune.
La seule réponse est d'avoir attendu l'incendie généralisé pour procéder à ce que la France sait le mieux faire, intervenir militairement."
Des questions dont se mêle Matignon, en cohabitation ouverte avec le clown qui nous sert de Président.
Jean-Marc Ayrault, désormais sur de lui (et dominateur?), à réunit les principaux responsables parlementaires pour les informer de l'intervention française…(sic!).
En espérant que les deux soldats français tués cette nuit (Nicolas Vokaer et d'Antoine Le Quinio, 22/23 ans du 8ème RPIMa de Castres) ne viennent pas totalement occulter la question des solutions politiques.
Vers un nouveau RWANDA
Dimanche après-midi, des Banguissois se sont réfugiés près de l'aéroport. Sur ce site, des milliers de personnes dorment à même le sol.
Les moins mal lotis se sont abrités sous les ailes de carcasses d'avions, l'armée française est interprété par tous comme la chute imminente d'un pouvoir honni.
« Ça tarde et les gens meurent. Si l'armée française ne veut pas le faire, nous le ferons nous-mêmes. On tue nos parents comme des animaux alors comment ne pas réagir », dit un milicien catholique préférant garder l'anonymat.
La parole qui se libère donne à réfléchir
Une fonctionnaire rabaissée au rang de réfugiée dans son propre pays, laisse éclater sa colère qui vise clairement tous les musulmans.
« Ils ne sont pas sociables. Même les enfants amènent des grenades à l'école. Ils veulent exterminer les autochtones que nous sommes. On ne peut pas accepter de vivre avec ces gens qui ont un mauvais esprit. Ils n'ont qu'à partir. » Autour de cette dame bien éduquée, plusieurs hommes acquiescent et promettent un « match retour ».
Un observateur avisé de la situation centrafricaine donne son interprétation du chaos ambiant : « Je connais personnellement depuis de nombreuses décennie des familles musulmanes qui me sont proches, ce sont les politiques de Centrafrique et d'ailleurs qui causent cette haine, pas la religion».
Le piège se referme
La faute de François Hollande a été de ne pas voir qu'on n'est plus dans un conflit "classique", mais dans un conflit inter-religieux.
Au final, soit la France mettra hors d'état de nuire les Seleka, soit elle les aidera à mettre hors d'état de nuire les anti-Balaka...
C'est à dire que soit elle aidera des Musulmans contre des Chrétiens, soit elle aidera des Chrétiens contre des Musulmans. Des conséquences impossible à anticiper dans les deux cas.
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