« L’affaire Taubira », erreur ou calcul ?
Le Scrutateur.Cette « affaire Taubira » dont on a tant parlé depuis son origine, à savoir cette comparaison idiote entre le Garde des Sceaux et une guenon par une inconnue du FN, aggravée par les lancers de bananes d’Angers au moins aussi stupides, et enfin par la une de « Minute », encore plus débile, me laisse pantois.
Quel tumulte, que de cris, que d’interventions, quelle effervescence dans les médias !
Madame Taubira devait-elle être « défendue » à l’Assemblée Nationale par le Premier Ministre et par les députés ? Les journalistes devaient-ils déclencher l’assourdissante caisse de résonance du « retour du racisme en France » ? Un présentateur bien connu –et apprécié- de la télévision devait-il ajouter sa voix à ce concert de protestations indignées pour ne pas dire hystériques ? Et Madame Taubira devait-elle se défendre elle-même à la télévision de ces « attaques » contre sa personne qui auraient pu laisser entendre « qu’elle n’appartient pas à l’espèce humaine » ?
Dans un premier temps, toutes ces réactions apparaissent du domaine de l’erreur de jugement, si ce n’est tout simplement de la bêtise. Comme si Madame Taubira, qui est d’une grande intelligence, ce qui rend la politique qu’elle conduit encore plus dangereuse, avait besoin d’être « défendue » contre des attaques aussi stupides ! Pour quiconque reconnaît cette intelligence, associée à une profonde culture et un talent oratoire remarquable, la réponse est évidente : il fallait traiter par le plus grand mépris ces idioties dont les auteurs ne sont que de pauvres imbéciles.
Au lieu de cela les responsables politiques, les journalistes et, évidemment, les associations que l’on sait, ont voulu en faire une démonstration de l’existence, et même d’un regain, du racisme en France. C’est vraiment mal connaître le « racisme ». Quand on a vécu de longues années dans un département d’outre-mer où les noirs, les blancs, les métis, les « indiens », étudient, travaillent, vivent ensemble, et plutôt bien, on sait ce que veut dire le racisme. Qu’un blanc dise à un noir « sale nègre » et il s’attirera une réaction violente, mais ô combien légitime, qui peut d’ailleurs aller jusqu’à l’émeute car, là-bas, le sang est chaud et l’histoire encore douloureusement présente. Mais que ce même blanc dise à ce même noir « espèce de singe », et tout le monde rigolera devant une comparaison aussi stupide…
Certes, tout n’est pas idyllique dans les relations ethniques au sein de ces départements, mais il est incontestable que les leviers politiques, économiques, sociaux, culturels, sont en majorité tenus par des noirs. Et au moins aussi bien que si leur couleur de peau était différente ! Combien de médecins, de chefs d’entreprise, de professeurs, « de couleur », comme ont dit, font partie de l’élite ! Quels blancs, créoles ou métropolitains, auraient l’idée de les comparer à une quelconque espèce simiesque ?
DOMOTA ET TAUBIRA
Il est vrai que Madame Taubira, par la politique qu’elle conduit, par son mépris de ceux qui s’y opposent, par son arrogance et son agressivité verbale, provoque l’indignation et la colère. Son soutien manifeste (les photos en témoignent) au mouvement du LKP qui a causé tant de dégâts en Guadeloupe en 2009, sans parler d’un passé indépendantiste (je n’ose pas dire anti-français !) en Guyane, ont définitivement forgé l’opinion de ceux qui connaissent ce redoutable personnage. Mais la lutte contre sa politique, et sa manière de la conduire, ne peut et ne doit se situer qu’au niveau du débat républicain et démocratique.
Mais alors, après une première appréciation « naturelle » de l’ampleur des réactions, ne doit-on pas comprendre que tout ce tumulte est organisé pour discréditer tous ceux qui ne font pas partie des « bien pensants » ? C’est une arme si efficace que de jeter l’opprobre sur, pêle-mêle, la droite (réactionnaire, évidemment !), les journalistes « indépendants » (ignorants des valeurs de l’humanisme !), les écrivains ayant le courage de leurs opinions (traîtres à « la cause » !), le mouvement de la Manif pour Tous (fascistes, « cathos », d’extrême droite !)… Et aussi pour dissimuler sous le paravent détestable du racisme le problème de l’immigration qui ne doit en aucun cas être confondu avec le précédent. Qu’une très grande majorité de français en ait assez d’une immigration mal contrôlée, quant elle n’est favorisée, avec toutes ses dérives en termes d’assistanat, de sécurité, de non respect des lois et des valeurs de la République, oui ! Que les français soient racistes, non, dans leur immense majorité !
Que dans cette « affaire Taubira », il y ait eu erreur de jugement et réactions inappropriées chez les politiques et dans les médias, c’est déjà grave. Que les incidents méprisables que l’on sait soit l’occasion d’une démarche machiavélique pour discréditer tout ce qui n’est pas dans la « bien-pensance », c’est encore beaucoup plus grave.
Tribune des lecteurs : « L’affaire Taubira », erreur ou calcul ? - Le Scrutateur.
Ostracismes
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On pourrait se poser la question de savoir ce qui pose aujourd'hui plus qu'hier problème au petit français...