En un an, l'exposition des fonds monétaires américains aux banques françaises a plus que triplé
Autre spectre susceptible de resurgir, en cas de « come-back » de la crise des dettes souveraine : le brusque tarissement des financements en dollars. Car, comme le souligne Christophe Nijdam, analyste chez Alphavalue, les banques françaises ont renoué avec leur imprudente habitude de rendre leur liquidité très dépendante des fonds monétaires américains : entre juin 2012 et juin 2013, l'exposition de ces fonds aux banques françaises a plus que triplé. Or les fonds monétaires américains avaient brutalement réduit leur exposition aux banques de la zone euro à l'été 2011, au plus fort de la crise grecque, plongeant ces dernières dans une crise de liquidité.
Problèmes structurels
Une nouvelle étincelle pourrait faire fuir les créanciers américains. Et obliger la BCE à intervenir une fois encore. Or, les banques françaises dépendent déjà beaucoup de l’aide extérieure pour assurer leurs liquidités. L’Etat français a ainsi mobilisé 360 milliards d’euros en octobre 2008 sous forme de garantie de refinancement pour les banques françaises, tandis que la BCE leur avait consenti une injection de liquidités de 232 milliards à fin 2012.
Pour Christophe Nijdam, cette dépendance structurelle s’explique par leurs activités de marché et leur réseau international important. «En septembre 2011, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole s’étaient engagées à maigrir de l’ordre de 300 à 400 milliards, rappelle-t-il. Elles n’ont maigri que d’une trentaine de milliards.»
Laquelle "tomberait" en premier ?
Selon le CRML de HEC Lausanne, qui modélise les risques bancaires, Crédit Agricole serait la plus touchée en cas de nouveau choc, avec un besoin en capital de 88 milliards. La BNP arrive en quatrième position – derrière Deutsche Bank et Barclays – avec 71 milliards, tandis que la Société Générale se classe en sixième position avec près de 53 milliards.Les banques françaises risquent de se retrouver confrontées à leurs vieux démons
LeTemps.ch | La liquidité, talon d’Achille des banques françaises
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