Fitch abaisse le Crédit Agricole, la Société Générale, BPCE, Dexia Crédit Local, La Banque Postale, la Caisse des Dépôts (CDC).
Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Si notre Président considère que la crise est derrière nous et s'il voit la reprise, soit il a de bons yeux, soit il se trompe de film. En tous cas, l’agence de notation Fitch, dont le capital est détenu par une société française, Fimalac, dont une administratrice, Véronique Morali, vient d’être décorée de la Légion d’Honneur par le ministre français des Finances, et dont tout le monde convient qu’elle n’est pas la plus violente à l’égard de la France, annonce aujourd’hui, quelques jours après sa dégradation de la note nationale, qu’elle a également dégradé les notes de la région Rhône-Alpes, la région Île-de-France, la ville de Paris, (désormais notées AA+) ainsi que les banques Crédit Agricole, Société Générale, BPCE et Dexia Credit Local (DCL) dont la note attribuée à leur dette à long terme baisse d’un cran à A. La Banque Postale est descendue à A+, la Caisse des Dépôts (CDC) à AA+, le Crédit municipal de Paris à AA, tout comme la Société de Financement Local (Sfil) (AA aussi). En revanche, les notes de BNP Paribas, CM11-CIC et Banque Fédérative du Crédit Mutuel restent inchangées.
La perspective associée à toutes ces notes est « stable », ce qui signifie que Fitch n’envisage pas de changer son évaluation à moyen terme
Même si ces corrections sont minimes, même s'il semble évident que la note AAA pour un pays est une garantie absolue et qu’aucun pays aujourd’hui n’offre de garantie absolue, le fait que cette agence qui a tenu si longtemps cette position s’aligne et aligne un certain nombre d’organismes bancaires français sur les notes de ses confrères est révélateur du fait que contrairement à ce que d’aucuns affirment, ni l’État, ni les banques en question n’ont profité de ces derniers mois ou de ces dernières années pour améliorer leur situation et leur solvabilité.
Il ne serait pas incongru de voir dans les prochaines semaines d’autres agences de notation dégrader à nouveau la note de la France. Rien n’est actuellement entrepris dans ce pays pour lui permettre de sortir de la crise et de reprendre le chemin de la croissance. Nous nous enfonçons dans toujours plus de dette, les économies de fonctionnement de l’appareil étatique sont marginales et non structurelles, le poids de la fiscalité a un impact négatif sur l’activité économique. Rien ne laisse présager une amélioration de la situation française. Le gouvernement semble avoir abandonné toute velléité de réformer le pays et abandonne tout espoir hypothétique de reprise à une relance de l’activité internationale. Or, la reprise aux États-Unis sera finalement de moitié celle qui était prévue ; la Chine continue de se développer, mais ralentit sérieusement son rythme, ce qui n’augure pas d’un développement de nos exportations ; le Japon est au bord de l’implosion et devra probablement bientôt annoncer à son peuple qu’il ne pourra pas rembourser les dettes contractées auprès de lui ; quant aux BRICS, seule la Russie semble continuer son bonhomme de chemin de croissance, de plus en plus tournée vers l’Asie.
Gageons donc que la dégradation que Fitch vient d’annoncer n’est pas la dernière que notre pays et ses institutions devront subir…
Sur le web.
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