Il y a quelque chose qui ne colle pas dans l’affaire de Chypre
Avec des protestations très mitigées de la part des déposants. En tous cas, on ne nous dit rien sur le sujet. Il semblerait qu’une partie importante des dépôts soient partis avant la mesure fatidique et qu’il y ait eu des arrangements avec des banques étrangères pour mettre le grisbi à l’abri le temps que passe l’orage.
Apparemment la leçon apprise auprès des banques centrales expertes dans l’art de créer des liquidités à partir de titres de dette a fait des émules, puisque les banques se sont prêtées malicieusement au petit jeu de la transformation des ressources financières, par exemple en transformant des comptes de dépôts en compte de prêts avec promesse de vente, lorsque le beau temps sera revenu à Chypre.
Et puis s’il ne revient pas, peu importe, il suffit d’appliquer la même recette en faisant voyager l’argent entre Londres, Limassol et Moscou. A partir d’un certain montant, les back doors s’ouvrent toutes seules, comme l’accès aux réseaux de règlement/livraison permettant de faire voyager les capitaux par la transformation du cash en titres et inversement.
C’est ici que l’on mesure les avancées prodigieuses du Marché unique sur le plan financier avec des instruments incomparables pour faire voyager l’argent aussi facilement qu’une lettre à la Poste alors que le consommateur, alibi de la réglementation européenne justifiée par sa protection jamais assez parfaite non seulement n’y voit que du feu mais en plus est le dindon de la farce puisqu’il finit à la casserole après avoir passé les plats à l’oligarchie qui court toujours.
On aura remarqué le silence assourdissant de la Russie qui n’a élevé que de molles protestations contre les intolérables atteintes au droit de la propriété privée que l’Etat russe s’est cru un moment autorisé à défendre, a contrario de toute sa politique des vingt dernières années et au delà naturellement. ce monde est un vaste jeu de dupes où l’on joue en permanence à qui perd gagne.
Regardez par exemple, cette dernière histoire comme quoi Chypre serait obligé de vendre son or alors que toutes banques centrales le placent en leasing auprès de leurs confrères commerciales qui s’en servent comme collatéral pour leurs opérations à terme ou les financements synthétiques du type dérivés OTC. Pourquoi diable la banque centrale chypriote aurait besoin de vendre son métal précieux alors qu’il suffit de le faire tourner comme collatéral transférable entre les agents financiers dans leurs opérations de financement d’actifs interbancaires ?
Troïka = Faillite
Le 21 novembre 2010, la Troïka avait prêté 85 milliards d’euros à l’Irlande.
Le 3 mai 2011, la Troïka avait prêté 78 milliards d’euros au Portugal.
Problème : aujourd’hui, l’Irlande et le Portugal sont en faillite.
L’Irlande et le Portugal sont incapables de rembourser ces deux prêts.
Mais attention ! Le défaut de paiement de l’Irlande et du Portugal ne doit surtout pas être appelé : « défaut de paiement ».
Il ne faut pas prononcer le mot tabou : « défaut de paiement ».
A la place, il faut dire : « Nous allons essayer de trouver un accord sur l’extension des maturités ».
Vendredi 12 avril 2013 :
Union Européenne : « essentiel » de trouver un accord pour allonger les prêts de l’Irlande et du Portugal (Rehn),
Il est « essentiel » de trouver vendredi un accord sur un allongement des prêts accordés à l’Irlande et au Portugal dans le cadre de leurs programmes d’aide respectifs, a affirmé le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn à Dublin.
Ce thème sera abordé vendredi par les ministres des Finances européens, réunis exceptionnellement à Dublin.
« Nous allons essayer de trouver un accord sur l’extension des maturités », a estimé, plus prudent, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, à son arrivée à Dublin.
L’Union européenne avait donné un accord de principe à cette mesure qui doit aider les deux pays à revenir sur les marchés financiers et avait demandé à la troïka des bailleurs de fonds (UE, BCE et FMI) de présenter les meilleures options possibles. Selon un document qui a fuité cette semaine, l’option la plus équilibrée serait d’allonger de sept ans les prêts des deux pays, qui avaient demandé au départ une extension de quinze ans.
« J’espère que nous obtiendrons » une extension de sept ans, a affirmé le ministre irlandais des Finances, Michael Noonan, qui a indiqué s’être entretenu à ce sujet jeudi avec son homologue portugais Vitor Gaspar.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp-00513638-ue-essentiel-de-trouver-un-accord-pour-allonger-les-prets-de-l-irlande-et-du-portugal-rehn-557792.php
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