La Libye assume la responsabilité de l'attaque d’In Amenas
Les protégés de Bernard-Henri Lévy font la loi en Libye. D. R.
C’était une hypothèse forte, c’est maintenant une certitude : les terroristes qui ont attaqué le site gazier de Tiguentourine sont venus de Libye. Interrogé parAlgeriepatriotique, un expert militaire algérien, très au fait de cette situation, fait remarquer que le Niger n'a été pour ces derniers qu'une région de transit. Il estime que le chef de gouvernement libyen, au lieu de nier l'évidence, gagnerait à faire surveiller ses frontières. Dans tous les cas de figure, ajoute-t-il, l'Algérie devra compter avant tout sur elle-même. Il réagissait ainsi à une information faisant état d’une déclaration du Premier ministre libyen Ali Zaidan, d’un cynisme extraordinaire, à propos de la crise au Mali à la suite de l'intervention militaire française.
La Libye est «préoccupée» par ces événements, prétend le dirigeant libyen. Ce n’est pas tout : il appelle à résoudre la crise malienne par «le dialogue». C’est incroyable, les autorités libyennes arrivées au pouvoir grâce à une agression caractérisée de l’Otan, à l’initiative de la France, découvrent soudainement les vertus de la solution pacifique et les risques de la guerre. «Nous rejetons les attaques au Mali, et la position de la Libye était claire, nous souhaitons qu'il y ait de l'espace pour un dialogue», poursuit M. Zaiden à la télévision nationale libyenne. Comme s’il était atteint d’amnésie ou feignant d’ignorer les mises en garde de l’Algérie avant l’intervention de l’Otan en Libye, il prévoit, à son tour, que «la situation et les opérations militaires auront indubitablement une incidence sur les pays de la sous-région».
C’est la Libye qui est source d'inquiétude pour les voisins en raison de son incapacité à mettre en place une armée et des forces de sécurité. Le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, est allé, tout récemment, à Ghadamès, pour rappeler aux autorités libyennes qu’elles doivent renforcer la sécurité le long de leur frontière avec l’Algérie. Il s’agit d’empêcher la circulation des groupes terroristes lourdement armés qui ont proliféré après l’assassinat de Kadhafi. C’est une conséquence directe de la plongée de la Libye dans un état d’instabilité dont personne ne sait combien de temps il va durer encore. L’attaque du site gazier de Tiguentourine, qui se trouve à proximité de la frontière algéro-libyenne, est la preuve, malheureusement tragique, du danger créé par l’absence de l’autorité de l’Etat libyen dans cette région. L’Algérie devra en tirer toutes les leçons. Notre pays doit être légitimement autorisé à exercer éventuellement un droit de poursuite sur le territoire libyen pour y traquer les groupes terroristes et prévenir toute réédition du drame de Tiguentourine, qui a coûté très cher en vies humaines.
Lazhar Houari
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