Une relation franco-allemande inexistante
Les rapports entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel étaient compliqués mais ils avançaient dans la même direction. Les rapports entre François Hollande et Angela Merkel sont inexistants. Cette semaine, Ils n’avaient rien à se dire. Rien sur l’euro, rien sur les reformes de structure, rien sur la coopération militaire, rien sur la solidarité budgétaire, rien sur la gouvernance, rien de nouveau sur la croissance, rien, rien, rien. Pas étonnant que Pierre Moscovici se soit endormi pendant les discours au Bundestag.
Plus grave, en répétant en boucle que tout allait bien, que le courant passait, les peuples européens de France et d'Allemagne ont acquis la conviction que leurs dirigeants n'avaient plus confiance les uns dans les autres. Il est évident que la France soupçonne l’Allemagne de vouloir lui imposer un modèle trop sévère... Il est aussi évident que l’Allemagne doute de la capacité de la France à entamer ses réformes de structures…
Piégée par ses promesses de campagne, François Hollande ne parvient pas à affronter le mur des réalités. Donc il prend des engagements qu’il ne peut pas tenir, il doit encaisser des statistiques financières qui risquent de le mettre politiquement KO.
Si les pays de la zone euro ont réussi à sécuriser le contexte monétaire, ils n’ont pas avancé sur les réformes économiques. L’Allemagne a encore demandé expressément à la France comment elle allait faire pour réduire son déficit budgétaire et quelles dépenses elle allait couper. Sur ce point c’est toujours silence radio. La banque centrale européenne, par la voix de Mario Draghi, a rappelé très fermement qu’il n y avait pas de contradiction entre assainissement budgétaire et croissance, ajoutant qu’il voulait bien mobiliser ses moyens pour prévenir et éteindre les incendies à condition que certains ne s'amusent pas à craquer des allumettes. Et Mario Draghi ne pensait pas aux Italiens bien sur, pas plus aux Espagnols ou aux Portugais, trois peuples qui ont accepté des efforts considérables et qui donnent des signes de redressement ou de redémarrage. Mario Draghi pensait explicitement à la France.
La France est donc au pied du mur, parce que si elle n’apporte pas la preuve de sa volonté de réforme, les taux d'intérêt qui nous sont fait augmenteront dans des proportions insupportables.
Actuellement, les taux sont très faibles parce que la BCE promet encore de payer et de nous protéger mais les échéances de mars, avril et mai ne seront pas bouclées sans un plan de financement français crédible.
Pour l’instant, François Hollande n’a pas décidé de trahir encore plus sa majorité.
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