mercredi 28 novembre 2012

Arcelor mittal à Florange : Ce courrier de Pierre Laurent à Hollande qui fache


Courrier pitoyable de Pierre Laurent à François Hollande

Notre secrétaire national Pierre Laurent vient d’écrire à François Hollande au sujet d’Arcelormittal à Florange. Un courrier indigent qui engage le PCF et qui doit être étudié avec la plus grande attention par les militants, à l’approche du congrès du Parti.
Ce qui choque, à la première lecture, c’est la forme, dénuée tout ton revendicatif : on ne saurait pas dire qu’il s’agit du sang et des larmes de centaines d’ouvriers. Comme s’il s’agissait d’un problème technique, d’une note « science-Po/ENA » !
Sur le fond, c’est un petit guide illustré de la politique d'accompagnement du capitalisme, faisant largement écho aux fausses promesses de campagne de François Hollande et à ses fameux « 60 engagements », agrémenté de toute la sauce gouvernementale actuelle : réunions, concertations avec les patrons et nos « partenaires européens » et incitations à base de bonus financiers !
Ce courrier est l’illustration de l’abandon des positions communistes de luttes au profit d'illusions mortelles pour la classe ouvrière. On y retrouve le mythe de la Banque publique d’investissement, chère à Montebourg, ainsi que le mythe du « pacte de croissance » décidé au sommet européen et du rôle de la BEI : combien faudra-t-il de banques et de fonds pour sauver les salariés d’Arcelormittal ?
Le camarade Laurent au passage, reprend carrément à son compte le dogme de la « compétitivité » de notre économie développé par le MEDEF ! Si si, lisez, vous ne serez pas déçus !
Sur le dossier en lui-même, « il n’est pas contestable que le site ait besoin d'investissements « de mise à niveau et de développement à hauteur de 450 à 600 millions d'euros sur cinq ans ». Admettons. D’où l’idée de Pierre Laurent de mettre à disposition de Mittal de l’argent pas cher, de dégager un prêt à très bas taux. Sauf qu’on ne peut pas faire boire un cheval qui n’a pas soif : un patron qui veut fermer un site n’entend surement pas le moderniser !
Pierre Laurent le sait, donc, il tente de résoudre la question de savoir qui va prendre la décision d’investir. Naturellement, la décision revient au propriétaire du site. Comment faire pour contourner ce problème ? C’est « simple » : « réunir tout le monde avant le 30 novembre ». Pourquoi donc ? Là, ce n'est pas très affirmatif : « ne pourrait-on pas constituer une structure à capitaux mixtes de prise de contrôle des actifs sidérurgiques mosellans d'ArcelorMittal, avec des participations possibles de la Région et d'entreprises clientes en vue d’élargissements ultérieures jusqu’à d'autres actifs du groupes ? »
Mais qu'est-ce qu’une telle structure exactement ? De quels actifs parle-t-on ? Quelle sera la part de l’Etat ? On n’en saura rien de tout ce long courrier alors qu'il s'agit du cœur du problème ! Pierre Laurent lui-même ne doit pas le savoir, et c’est sans doute pour cela qu’il tente de refiler la patate chaude à François Hollande. Pour comprendre la politique du Parti, bientôt, les ouvriers auront besoin d’une boule de cristal… De toute manière, malgré tout, on peut lire un peu plus loin qu'il faudrait « en même temps, obtenir l'engagement de la famille Mittal de continuer de faire alimenter les unités de la « filière froide » de Florange par les productions de sa « filière chaude » ». Retour à la case départ, donc !
Et comme à tout vrai problème le camarade Laurent apporte une fausse solution, c’est très simple, en cas de refus de Mittal, on retirerait toutes les aides publiques accordées depuis 2006 ! Résumons : « l’Etat se propose d’aider l'employeur à investir sur le site, sinon, attention, on pourrait reprendre les aides publiques par ailleurs ». Le patronat tremble !
Enfin, les vertus supposées de feue la CECA sont mises en avant, alors que la CECA est ni plus ni moins que l’embryon de l’UE, vilipendée justement pour mettre tous les peuples en concurrence. Une Union européenne dont les réformes illusoires avancées à la va-vite à la fin de cette interminable lettre ouverte relèvent plus du rêve sympathique qu’autre chose (l'accord de tous les Gouvernements européens étant nécessaire !), et sont complètement à côté de la plaque et des urgences du moment.
Alors que la CGT du site n’hésite plus, elle, à parler de nationalisation franche, alors que Lakshmi Mittal balade de manière indécente les salariés et l’Etat depuis des mois et des mois, on était en droit d’attendre de notre secrétaire national un discours communiste clair, offensif et accusateur. Pour sauver l’industrie, une seule solution : le beau projet d’expropriation nationale des expropriateurs du fruit du travail des Hommes !

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