samedi 6 octobre 2012
Groupama le Lehman Brothers Français ?
Groupama, l’assureur agricole, inventeur de la désormais fameuse Cerise, et du non moins fameux Amaguizz, où Jean Rochefort apparaît en vieillard sénile étalant son Alzheimer à la boulangerie du coin après avoir échappé à la maison de retraite, fait à nouveau les choux gras de la presse financière et annonce peut-être la saison des faillites retentissantes.
Il y a très exactement un an, le directeur général du groupe, Jean Azéma, était débarqué sans ménagement alors que l’entreprise était au bord du gouffre. Pendant plusieurs années, ledit Azéma s’était entouré des précieux conseils d’Alain Minc (modèle pour Jean Rochefort dans la publicité d’Amaguizz ?), grâce à qui de clairvoyants investissements furent lancés dans les années 2000 dans des pays aussi prometteurs que la Grèce. Un bon choix, copié d’ailleurs par un autre acteur de l’économie sociale et solidaire : le Crédit Agricole... De ces stratégies d’investissement qui font dire au ministre de ce secteur prospère, l’excellent Benoît Hamon, que l’économie sociale et solidaire, ça marche, au contraire de l’économie capitaliste.
Grâce à cette vision d’avenir, Groupama a frôlé la catastrophe. Le successeur de Jean Azéma, Thierry Martel, jusqu’alors directeur financier du groupe, dut prendre les commandes du bateau en urgence et opéré les quelques manœuvres de la dernière chance destinées à éviter la mise en liquidation par le régulateur, l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP), que le monde entier nous envie. En particulier, Groupama a refilé en décembre 2011 l’un de ses canards boiteux à la filière immobilière de la Caisse des Dépôts, qui a par ailleurs renfloué le groupe à hauteur de 300 millions d’euros. Heureusement que l’Etat (donc le contribuable) est là pour veiller au grain...
Grâce à cette opération de défibrillation, l’ACP a validé les comptes de Groupama en lui reconnaissant un ratio de solvabilité de 107%, selon les règles en vigueur. Autrement dit, à 7 points près, Groupama était considéré comme une entreprise incapable de couvrir durablement les sinistres de ses assurés, puisqu’un ratio de 100% est obligatoire.
Thierry Martel s’est alors engagé dans une course contre la montre pour le sauvetage durable de l’entreprise. Il a vendu l’un des joyaux de la couronne, la filiale Gan Eurocourtage, à Allianz. Le montant de la transaction n’est pas connu, mais les analystes considèrent que Groupama en attendait 800 millions, et qu’Allianz a vraiment très bien négocié son affaire.
D’autres transactions de Groupama ont fait du bruit, comme la vente de l’immeuble des Champs-Elysées où est installé le Virgin Megastore, pour lequel le fonds souverain du Qatar s’est porté acquéreur pour une somme de 500 millions d’euros. Cette rentrée de cash a beaucoup rassuré les investisseurs, qui ont commencé à regarder d’un œil plus favorable les comptes de l’assureur, même si sa note est restée ancrée, jusqu’à hier matin, à BBB.
Thierry Martel a d’ailleurs multiplié les annonces rassurantes tout au long de l’année 2012, en considérant que Groupama allait bien mieux, et que les choses rentraient dans l’ordre. Grâce à cette communication clairvoyante, la planète financière s’est remise en confiance. Et patatras ! Ce vendredi, à trois mois de la fin de l’année, Groupama sort un communiqué de derrière les fagots annonçant que le groupe n’honorera pas un coupon d’obligation émise en 2007, certifiant au passage qu’il ne s’agit nullement d’un défaut, mais d’un appel à un effort raisonnable à fournir par les investisseurs.
Manifestement, cette assertion laisse les partenaires de l’assureur sur leur faim. Un analyste de la Société Générale, pourtant actionnaire du groupe, déclare par exemple à Reuters que cette annonce est extrêmement choquante et totalement contraire aux promesses faites jusqu’ici par Groupama.
Lire la suite :
La faillite de Groupama serait-elle aussi dévastatrice que Lehman Brothers ?
Groupama au bord de la faillite : Alain Minc responsable et coupable
Bonjour, Je trouve votre article incohérent par rapport à la situation réelle de Groupama. Faire du buzz c'est bien cela le probléme de votre site.
RépondreSupprimerMerci. Ça c'est de l ' info !
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