dimanche 15 juillet 2012
Pourquoi nous ne devrions plus célébrer le 14 juillet
Faut-il rappeler que la Révolution française fut une révolution manquée, comme l’a magistralement expliqué, en la comparant à la Révolution américaine, l’historien Georges Gusdorf, dans son livre « Les révolutions de France et d’Amérique » ?
Faut-il dire que là où la Révolution américaine a débouché sur l’affirmation du droit naturel, la Révolution française a débouché sur une déclaration des droits de l’homme imprégnée de droit positif et de légicentrisme qui a conduit à une fuite en avant vers la Terreur, l’idéocratie robespierriste, le coup d’Etat de Napoléon Bonaparte et un instabilité institutionnelle dont nous ne sommes plus jamais sortis ?
Faut-il dire que si les Etats Unis ont une Constitution et un Bill of Rights depuis deux cent vingt quatre ans, la France a changé pendant le même temps onze fois de régime politique, passant d’empire en retour à la monarchie absolue, de république en régime autoritaire ?
Faut-il dire que l’idéocratie robespierriste a été le premier épisode au cours duquel des intellectuels dogmatiques ont pris le pouvoir, et le premier régime totalitaire moderne ?
La Révolution Française est la parfaite illustration pratique de la théorie des Révolutions décrite par George Orwell, avec une société divisée en trois classes :
- une classe dirigeante au pouvoir, et qui a pour objectif essentiel de le conserver ;
- une classe intermédiaire montante, dont l’objectif essentiel est de renverser la première pour prendre sa place ;
- une classe inférieure, la plus nombreuse, utilisée par les deux premières pour atteindre leurs objectifs.
Périodiquement, la classe dirigeante s’use, se sclérose, et la classe intermédiaire peut alors, en s’appuyant sur le peuple (c’est-à-dire en lui faisant croire qu’elle lutte pour lui), la renverser. Elle devient alors la nouvelle classe dirigeante.
La Révolution Française ne s’est pas passée autrement. Il en est d’ailleurs allé de même pour la Révolution Russe.
En France, la classe bourgeoise assise sur l’idéologie développée par les philosophes du 18ème siècle, a renversé la monarchie assise sur les principes chrétiens. Mais les principes de fonctionnement demeurent les mêmes !
La différence aujourd’hui est culturelle : les principes dits des « Lumières » sont à bout de souffle, tant il est vrai que le relativisme généralisé ne saurait être pérène. Mais la culture française, ayant sciemment détruit les valeurs absolues sur lesquelles elle était à l’origine fondée, est aujourd’hui trop faible pour résister au raz-de-marée mondialiste et européïste.
Non, vraiment, il n’y a rien à fêter le 14 juillet.
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1 commentaire:
Tout à fait! http://litinerantcitoyen.wordpress.com/2012/07/14/le-14-juillet-symbole-de-la-revolution-anti-francaise/
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