Berlin critique le communiqué de Moody's
"Cette estimation met surtout en avant les risques à court terme, alors que les perspectives de stabilisation à long terme restent non mentionnées", a déploré le ministère des Finances.
Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a lui déclaré dans un communiqué que les "fondamentaux" des trois pays visés étaient sains.
Pour Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg, il est "improbable que les coûts d'emprunt de l'Allemagne augmentent", faute d'alternative réelle dans une zone euro à la conjoncture chancelante.
L'activité du secteur privé s'y est à nouveau contractée en juillet, et les suppressions d'emplois ont atteint leur plus haut niveau en deux ans et demi, selon une première estimation de l'indice PMI publiée mardi.
Mais selon M. Schulz, l'avertissement de Moody's "affaiblit la stratégie de crise du gouvernement allemand", premier contributeur à tous les plans d'aide.
Cela tombe mal pour la chancelière Angela Merkel, confrontée à une fronde euro-sceptique de deux partis alliés, les libéraux du FDP et les Bavarois de la CSU, malmenés dans les sondages. Elle est aussi régulièrement rappelée à l'ordre par la Cour constitutionnelle sur sa politique européenne.
Le quotidien de centre-droite Frankfurter Allgemeine Zeitung a jugé dans un éditorial que l'annonce de Moody's arrivait "pile au bon moment" pour rappeler à l'Allemagne "qu'elle préjugerait de ses forces en aidant davantage les pays du Sud".
Pendant ce temps, les bourses s'effondrent
La tension s'est avivée mardi sur les places financières européennes, affectant tout particulièrement Milan et Madrid, touchée de plein fouet par les difficultés de la Catalogne, l'une des régions les plus riches, qui a admis rencontrer de sérieuses difficultés de financement qui pourraient la conduire à demander l'aide du gouvernement.
A la clôture, Madrid affichait une chute de 3,58%, l'Ibex-35 atteignant son plus bas niveau depuis le 1er avril 2003, et Milan a reculé de 2,7%.
Cacophonie en Zone Euro
Madrid a affirmé que l'Espagne, l'Italie et la France avaient exigé de concert "l'application immédiate des accords" du sommet européen de fin juin dans un communiqué commun.
Mais Paris a nié avoir toute "démarche commune avec l'Italie et l'Espagne" en ce sens et Rome a fait part de sa "stupeur" sur ce "prétendu" communiqué.
Ca promet...
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