lundi 9 juillet 2012
Euro impossible : Allemagne 0% Espagne 7%
Espagne
Les taux d'intérêt de l'Espagne continuent à grimper: à quelques heures d'une réunion de l'Eurogroupe, le taux d'emprunt à dix ans a atteint 7,03% lundi matin.
En juin, l'Espagne a demandé une aide financière à la zone euro pour pouvoir renflouer ses banques surendettées, pour un montant d'environ 100 milliards d'euros.
La perspective que cette dette pèse sur les comptes publics a effrayé les investisseurs, qui ont commencé à demander des taux d'intérêt plus élevés pour prêter de l'argent à l'Espagne.
La Grèce, l'Irlande et le Portugal avaient tous demandé un plan d'aide internationale après avoir atteint un tel niveau de taux. La bourse de Madrid a chuté de 1,5% après cette annonce.
Allemagne
Taux négatif à 6 mois, record à -0,03%
Berlin a placé lundi une émission obligataire de 3,29 milliards d'euros à six mois, assortie d'un taux négatif, et établi ainsi un record avec un rendement de -0,03%, a annoncé l'Agence financière, qui gère la dette publique allemande, dans un communiqué.
En janvier la première économie européenne avait déjà emprunté sur six mois à taux négatif, avec un rendement de -0,012%. Grosso modo, les investisseurs "payent" en quelque sorte pour prêter de l'argent à l'Allemagne, considérée comme le dernier refuge sûr en zone euro en difficulté, préférant perdre un peu de leur mise en plaçant leur argent auprès d'elle, que de financer des pays considérés comme risqués.
Bien qu'assurés qu'ils ne retireront rien en apportant de l'argent à l'Allemagne, les investisseurs se sont pressés lundi pour proposer leurs fonds à l'Agence financière, avec un montant total d'offres atteignant 5,48 milliards d'euros.
L'Agence financière en a prélevé 4 milliards d'euros. Comme à son habitude, elle a mis en réserve une partie des titres, à savoir 710 millions d'euros, qui seront écoulés progressivement sur le marché.
La situation fait à première vue les affaires de l'Etat fédéral allemand, puisqu'elle fait fortement baisser ses coûts de refinancement.
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'est toutefois inquiété à plusieurs reprises de ces taux "contre nature", qui mettent en évidence une zone euro écartelée entre quelques Etats jugés solides et les pays de la périphérie qui doivent payer toujours plus cher pour se financer comme l'Espagne ou l'Italie, quand ils ne sont pas complètement coupés du marché comme la Grèce.
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