Avec 120 milliards d'euros par an de manque à gagner, la lutte contre la fraude fiscale en Italie est devenue le cheval de bataille du gouvernement Monti. Alors pour réduire le déficit, pas d'autre choix pour le Président du Conseil que d'augmenter les impôts, même si la mesure passe mal. 6 milliards d'euros déjà récoltés, autant dire que le dispositif fait ses preuves, mais depuis quelques semaine la colère gronde. Dans la nuit de vendredi à samedi à Livourne, la façade d'une agence du Fisc a été attaquée aux cocktails molotovs.
Plus au sud, à Naples, des dizaines de contribuables mécontents s'en sont pris ce vendredi à des policiers postés devant une perception du Trésor public. Les affrontements, particulièrement musclés, ont duré plus de deux heures.
"Il est impossible de penser que quand l'Etat demande aux citoyens de payer ce qu'ils doivent, il soit alors accusé d'ennemi, a réagi Vittorio Grilli, Vice-ministre de l'économie italienne."
Un climat de colère qui a aussi entraîné une vague de suicide de plusieurs salariés et petits patrons à travers le pays.
Samedi, c'est le Président de la république italienne lui-même qui est monté au créneau. Réagissant aux récents actes de vandalisme et aux lettres piégées envoyées par des groupes anarchistes à des agences de perception,
Giorgio Napolitano a parlé d'"actes de terrorisme".