vendredi 25 mai 2012
Le Nord-Liban : base arrière des islamistes pour attaquer la Syrie
Cette fois, Georges Malbrunot, envoyé spécial du Figaro à Tripoli au Nord Liban, dit ce qu’il a vu dans la deuxième ville du Liban, éclaboussée aujourd’hui par le conflit syrien avec des violences entre groupes extrémiste sunnites syro-libanais, partisans des gouvernement libanais et syriens, et militaires libanais. Le titre de son papier, « La Syrie, nouvelle terre d’élection des djihadistes« , en annonce assez le contenu.
Malbrunot écrit tout haut ce que les diplomates et agents de la DGSE disaient tout bas jusque-là : « Plusieurs centaines de combattants étrangers ont afflué pour renverser le régime de Bachar al-Assad.
Parmi eux, des Français, dont cinq ont été arrêtés au Liban« . Malbrunot ajoute que cette présence assez massive « fait redouter une implantation d’al-Qaïda dans un pays à la dérive« .
Le reporter a notamment rencontré un de ces « people » de la subversion islamiste syro-libanaise, cheikh Saadedine Ghia, un homme de 50 ans qui se présente comme un « vétéran du djihad« , qui reconnait avoir combattu avec al-Qaïda en Afghanistan puis en Irak. Et qui aujourd’hui, écrit Malbrunot, fait régulièrement l’aller-retour entre sa résidence tripolitaine du Liban-nord et le champ de bataille syrien, à quelques kilomètres de là :
« Avant l’aube, je traverse la rivière qui marque la frontière, déguisé en paysan ; et je reviens à la nuit tombée, après avoir caché mon arme en territoire syrien » explique ce stakhanoviste du djihad. Qui n’est certes pas un cas extrême et isolé : Malbrunot donne des estimations assez précises du nombre total de ces brigadistes internationaux de type nouveau qui transitent – et se replient – à Tripoli et dans le nord du pays.
« Une centaine de salafistes libanais et 300 à 400 autres volontaires non syriens, selon plusieurs sources concordantes, se sont infiltrés en Syrie pour combattre les partisans de Bachar al-Assad« . Certes, le journaliste – qui travaille tout de même au Figaro, et ne peut donc pas donner complètement raison au gouvernement syrien – indique que ces djihadistes venus d’ailleurs ne constituent pour l’heure qu’une part « minime » des insurgés syriens – ben voyons ! – mais il ajoute aussitôt que leur nombre est « en constante augmentation ces derniers mois » : disons cela comme ça…
Malbrunot touche juste en tous cas quand il note que cette présence littéralement envahissante constitue un sujet « tabou » pour l’opposition type CNS, qui nie tout lien avec ces supplétifs un rien encombrants pour l’image de la « révolution ». Une réalité encombrante et préoccupante aussi pour certains révolutionnaires « de base », tel Youssef, un activiste de Homs réfugié à Beyrouth : « Al-Jazeera n’en parle jamais » regrette-t-il. « C’est inquiétant, je n’ai pas envie qu’une dictature islamiste succède à une dictature laïque ».
Désolé pour Youssef qui, ayant vécu, et peut-être combattu, à Homs, est en effet bien placé pour voir de quel bois sont faits l’ASL et les groupes qui ont dévasté et terrorisé la ville pendant huit ou neuf mois.
Mais il faut savoir qu’on veut et choisir son camp en conséquence. Mais peut-être Georges Malbrunot, qui s’est naguère inquiété du sort des chrétiens syriens, a-t-il mis dans la bouche de ce Youssef ses propres interrogations, voire celles du Figaro ? Un journal qui sur la Syrie a longtemps été comme l’écho français d’al-Jazeera. Encore une fois, à tout pécheur miséricorde…
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