Ils sourient de toutes leurs dents devant les objectifs et les électeurs et par derrière ils s’assomment. Mais en ces quelques jours, le naturel revient au galop, il suffisait de voir la passation de pouvoir et d'entendre le discours d'Hollande pour comprendre.Et voilà qu'Ayrault devient premier ministre parce qu'il parle allemand. Non j'oubliais c'est un ami,ex président du PS au sénat, impoli, suffisant,déjà condamné et sans aucune expérience ministérielle. Mais tout ça c'est pour le bien de la France, parce qu'ils ont une volonté commune, redresser la France. Allons donc ? la gauche avoir une volonté commune, ça veut dire quoi ? Et Martine Aubry, qui boude, ça prouve au moins que même dans ce clan, certaines personnes sont déçues tout comme certains Français en entendant le nom de Fabius ce soir, dans ce gouvernement irréprochable. Les boulettes s'accumulent de jour en jour et le pire c'est que la droite n'a rien besoin de faire .
Et ce n'est que le début d'une longue série...
La guerre des roses. Une histoire d'amour qui finit mal. Au départ, tout le monde se met sur son trente et un, entame le jeu de la séduction, puis celui des alliances. Une famille modèle jusqu'au moment de partager un héritage et là les vrais visages apparaissent. Les secrets, les querelles, les non-dits ou les injures, les trahisons, ne parviennent plus à contenir les faux semblants du départ. Chacun y va de son petit calcul pour écraser l'autre. Aubry veut contrôler le Parlement avec des députés qui lui sont fidèles afin de gouverner. Elle le sait, le vrai pouvoir ce sera le Parlement, pas celui qu'elle considère comme un mou et pas assez à gauche. Mais Hollande le sait aussi.
Il a deux objectifs. Le premier est celui d'avoir une majorité au Parlement qui le soutienne et hors de l'emprise de Aubry. Le second, se défaire avec tact des encombrants incontournables.
Le gouvernement mis en place, contrairement à tout les gouvernements précédents, n'a pas de ligne stratégique pour la France. Il est une stratégie purement politique. De par la mixité de sa composition, le nombre de jeunes, et la représentativité tant géographique que culturelle, ce gouvernement est une affiche électorale. Ce n'est pas un gouvernement de gestion de crise. C'est un leurre qui sert les intérêts d'un président et non ceux de la France. Montebourg l'anti-mondialiste se retrouve au Redressement Productif au lieu d'être à la Justice attribuée à une ancienne indépendantiste. Cécile Duflot se voit priver de l'Ecologie, où elle aurait pu entreprendre le retrait du nucléaire et le développement des énergies renouvelables qui revient à une femme plus proche des finances que de l'environnement. Bref ,personne n'est à sa place sauf ceux qui servent de stratégie. Vals est sensé rassuré l'électorat soucieux de l'immigration mais provoque la gauche de la gauche qui prône l'ouverture. Hamont est à un poste qui correspond tout à fait à son profil et ses convictions. Mais il sert de bouclier. Hamon est un clône de Auby et un candidat sérieux pour prendre la tête du parti. Nul doute qu'un Harlem Désir plus carriériste politicien qu'idéologue serait plus amène de transformer le parti en allié contrairement à Aubry ou Hamon, trop militant.
Un Moscovici aux finances est un message envoyé au monde de la finance. Un ancien élève d'un DSK qui a su au Fmi rénover certains modes de fonctionnement c'est plus rassurant qu'un Sapin, ancien ministre de l'économie sous Mitterrand et sans grande envergure. Chacun des ministres a été choisi non pas en fonction de ses compétences, ou d'une véritable orientations pour l'avenir de la France, mais en raison d'un calcul purement politique. Ce gouvernement n'a pas d'âme, de consistance, de cohérence. C'est un patchwork.
Au début c'est la guerre des roses et à la fin c'est la revanche du Sith avec Ayrault en Dark Vador.
Après les législatives, des têtes vont tomber. Nous n'aurons plus qu'à planter nos yeux dans les étoiles et croiser les doigts pour que le ciel ne nous tombe pas sur la tête.