En cas d'élection de François Hollande, la chancellière Merkel aurait décidé de faire de Mario Monti son interlocuteur privilégié.
Merkozy serait donc déjà remplacé.
L’ancien ministre des Affaires étrangères Lamberto Dini a confirmé l’existence d’une entente secrète entre Mario Monti et Angela Merkel pour remplacer l’axe Merkozy, anticipant ainsi la victoire du candidat socialiste François Hollande lors du deuxième tour de l’élection présidentielle le 6 mai.
un duo anti Hollande?
Le but de cette entente est de faire en sorte que le Pacte de stabilité ne soit pas modifié comme François Hollande l’a demandé et qu’il soit ratifié le plus rapidement possible. « C’est un plan préparé par Monti, ensemble avec la Chancelière allemande », a déclaré ce lundi Dini à Radio Radicale.
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Il a également expliqué qu’un « petit nombre de membres du Parlement italien sont censés être présents au Bundestag lors du vote pour la ratification [prévu pour le 31 mai] et des membres du Bundestag doivent être à Rome pour la deuxième lecture au Parlement italien. Espérons qu’il n’y aura aucun délai dans la discussion.
« Il y a des problèmes politiques au sein du Bundestag, voyons comment nous pouvons les résoudre. Je crois qu’il y a des doutes constitutionnels, car une fois qu’il a été inclus dans les traités européens, il ne peut plus être changé. Par conséquent, il y a ceux en Allemagne qui disent que cela créerait de sérieux problèmes si de nouveaux développements exigeaient l’adoption de nouvelles politiques. Et cela causerait des délais par rapport à la date limite indiquée par le gouvernement italien, qui pense que tout doit être terminé quelque part en juin. »
Selon le quotidien italien La Repubblica, Merkel ferait quelques concessions à l’Italie sur la questions de la « croissance » – un terme qui selon elle signifie l’austérité pour accroître la compétitivité. Le but est toutefois de « montrer aux marchés une image de l’Italie se trouvant définitivement sur la voie de la discipline budgétaire, avec un billet en aller simple », mais également « d’insérer l’Italie en catimini dans la relation entre la France et l’Allemagne ».
le carnage budgétaire transalpin
Le nouveau gouvernement fantoche de Mario Monti applique déjà à l’économie nationale une thérapie à la « du sang, de la sueur et des larmes », suivant la prescription de la BCE et de l’autorité européenne.
Les coupes budgétaires de 20 milliards d’euros vont frapper les couches les plus faibles comme un assommoir : gel de l’indexation sur l’inflation pour les retraites supérieures à 700 euros par mois, réforme globale incluant le changement du mode de calcul des retraites, applicable immédiatement, rétablissement de l’impôt foncier sur la résidence principale et hausse du prix de l’essence. L’association des petites entreprises CGIA, qui dispose de l’une des bases de données les plus fiables en Italie, a estimé qu’en moyenne, la réduction des retraites coûterait plus de 250 euros par an à chaque retraité, tandis que l’ensemble du plan d’austérité représenterait 2500 euros pour chaque famille italienne.
Puisque la « manœuvre budgétaire », comme l’appellent les Italiens, se monte à 20 milliards en 2012 et 21 milliards pour chacune des deux années suivantes, le montant réel de ces mesures est de 62,9 milliards. Ajoutés aux deux plans d’austérité déjà mis en place par le gouvernement Berlusconi cette année, le massacre ordonné par l’UE se montera à 208 milliards pour la période 2011-2014.
Cependant, l’histoire ne s’arrête pas là. Si le déficit n’est pas ramené à zéro avec ces mesures, une augmentation de la TVA est envisagée pour octobre prochain.
La réduction des retraites, conjuguée à la hausse du prix de l’essence (qui coûte aujourd’hui plus de 1,70 euros) et de la taxe foncière, est brutale pour les classes populaires. 80 % des Italiens, soit 24 millions de personnes, sont propriétaires de la maison dans laquelle ils vivent et parmi eux, plus de 6 millions ont un revenu mensuel de quelque 1000 euros.
En outre, les producteurs agricoles sont très inquiets. L’essence, qui entre pour un tiers dans leurs coûts de production et qu’ils paient moins cher que le prix du marché, a déjà augmenté de 45 % cette année. En même temps, l’impôt sur les terrains et les installations de production pourrait augmenter de 300 %, selon les organisations agricoles ! Nombreux sont les agriculteurs qui, sous le double effet de la hausse des coûts et du dumping de la concurrence étrangère, seront contraints de fermer boutique.
la fin de l' euro de retour dans le débat?
Des députés de la commission des Finances ont immédiatement demandé au gouvernement Monti de préparer un retour à la lire « au cas où la politique actuelle ne résoudrait pas le problème du budget » (sic) : « Ne serait-il pas approprié, en dehors de toute inclination démagogique ou idéologique, de repenser sérieusement à revenir à une monnaie nationale, qui pourrait déterminer des perspectives concrètes de croissance par le biais d’une dévaluation ‘planifiée’ ou ‘stratégique’ ? »
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