mercredi 15 février 2012
L'Allemagne et ses alliès du nord plus intraitables que jamais avec la Grèce : qu'elle sorte de l'Euro
L'économie grecque plonge vers le bas au fur et à mesure que l'UE en impose plus.
Un défaut de la Grèce ainsi que son éjection traumatisante de la zone euro a franchi une nouvelle étape, après la réunion cruciale des ministres des Finances de la zone euro ait été annulée, au motif qu'Athènes n'en fait pas assez pour réduire son déficit.
La dernière étape dans l'escalade de l'UE contre la Grèce est venu peu après que les dernières statistiques de l'économie grecque révèlent une contraction du PIB de 7% au dernier trimestre 2011.
C'est bien pire que prévu par l'Union européenne, la BCE et le FMI, la fameuse «troïka», sont atterés par un tel constat d'échec.
Le pays semble être entré dans un cercle vicieux de destruction économique qui se joue des objectifs budgétaires d'Athènes ou de Bruxelles. C'est la métaphore du rocher de Sisyphe, du tonneau des danaïdes : tout est à recommencer à chaque fois.
Le Premier ministre Lucas Papademos a appelé son cabinet pour trouver un autre mesure d'économie pour 325 Millions € d'austérité budgétaire supplémentaire réclamée par la troïka.
Malgrès la baisse des salaires en Grèce, ce n'est pas encore assez.
Les partis de la coalition au pouvoir ont échoué à convaincre l'Eurogroupe qu'ils s'en tiendront aux accords précédemment signés. L'ambiance a été pourrie par les noivelles exigences de l'UE éxigeant un compte budgétaire bloqué, réservé au remboursement de la dette. Une forme de tutelle déguisée, qu'Athènes considère comme une humiliation.
Les bâtiments noircis et incendiées par les manifestants dans les rues autour du Parlement et de la place Syntagma, sont autant d'avertissements saisissants lancés aux politiciens de la Grèce : Toute nouvelle erreur de jugement pourrait pousser le pays vers l'anarchie.
L'Approbation de tout nouveau plan de sauvetage doit au préalable ètre approuvé par l'Eurogroupe (les ministres de la Zone Euro).
Un nouveau plan d'aide de € 130 milliards, yainsi qu'une réduction de 70% de la dette grecque détenue par les détenteurs privés d'obligations grecques, permettra au pays d'éviter le défaut de paiement en Mars.
L'Allemagne et ses alliés du Nord semblent ètre prêts à forcer la Grèce à sortir de l'euro à moins qu'elle obeïsse totalement à la Troïka.
Le calcul auquel la zone euro se réfère est le suivant : l'UE est maintenant assez forte pour endiguer toute contagion qui pourrait suivre un défaut grec.
Luc Frieden, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, a lancé un avertissement clair comme de l'eau de roche : "Si le peuple grec ou les élites politiques grecques n'appliquent pas toutes les conditions demandées par l'UE, je pense qu'ils s'excluenraient eux-mêmes de la zone euro. L'impact sur les autres pays de l'euroland serait bien moins important qu'il ya un an."
M. Frieden a même suggéré un retour à la drachme. "Ca pourrait être quelque chose de positif qui permettrait à la Grèce un nouveau départ, une économie nouvelle faisant repartir l'emploi serait crée."
L'Allemagne, la Hollande et la Finlande suggèrent que les créanciers d'Athènes aient désormais le pouvoir d'éjecter la Grèce hors de la zon euro, causant une grande amertume à Athènes.
"Vous répondrez à la guerre par la guerre", a déclaré Kostas Kiltidis, député du Parti conservateur LAOS. "Nous sommes le berceau de la civilisation européenne et personne ne peut nous obliger à sortir de notre propre maison. Il n'existe aucun mécanisme juridique pour cela. S'ils essaient, d'autres mourrons économiquement avec nous."
Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, a déclaré que le point d'achoppement était du à l'échec des partis politique à s'engager sur les réductions prévues après les élections d'Avril 2012.
Antonis Samaras, chef de file de la "nouvelle démocratie" (équivalent de l'UMP en France), est furieux que Berlin ose demander un engagement par écrit avant les prochaines élections.
"cela revient à annuler les élections ! "
Cependant, les sondages en Grèce dessinent un paysage politique éclaté avec une forte poussée de l'extrême gauche et de l'extrême droite. Il est probable que l'ordre existant du bipartisme sera renversé.
"Le prochain gouvernement sera instable, ce qui est un désastre pour nous en ce moment", a déclaré Spyros Kouvelis, un député qui a voté contre les réductions et démissionné du PASOK (parti socialiste grec).
La gravité de la crise grecque ne peut en aucun cas rendre le dernier accord avec l'UE caducq. Il met aussi en doute la stratégie de la troïka, qui méprise les avertissements affirmant que l'austérité sévère sans le coussin de la dévaluation asphyxie l'économie de la péninsule hellénique.
Le taux de chômage monte en flèche et atteint 20.9% en Novembre. Il est certain qu'il augmentera encore alors que le gouvernement commence la difficile tache de supprimer 150.000 emplois du secteur public.
"Nous pensons que le PIB baissera de 7% cette année, et nos prévisions ont été très précises", a déclaré Yannis Panagopoulos, chef de la Confédération grecque du Travail. «Cette austérité idiote va alimenter le cercle vicieux de la dépression."
Angelos Tsakanakis de la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOVE) dit que la menace d'un retour à la drachme détruit tout espoir de reprise.
"Personne ne va faire des plans pour investir ici jusqu'à ce que le risque de change soit écarté. Une croyance a pris racine selon laquelle le pays a été abandonné...Les déficits de l'Europe du Sud ont été alimentées par les excédents du Nord», explique t il.
Une rare bonne nouvelle pour la Grèce vient toutefois apporter un (petit) rayon de soleil, la BCE a affirmé qu'elle est prête à participer à l'allégement de la dette grecque en renonçant à ses bénéfices sur la participation de € 47 milliards d'obligations grecques rachetés à 22% de sa valeur.
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