jeudi 12 janvier 2012

Grèce : La tragédie euro péenne prends au piège les grecs d'en bas.



Trop souvent quand nous parlons de la grèce et de l' euro, nous évoluons dans l'abstrait. L'argent est dailleurs un concept abstrait. Mais à sa base, l'économie concerne au premier chef les êtres humains qui vaquent à leurs occupations quotidiennes. Nous faisons des choix. Et de ces choix découle le monde financier.


Au moins, dans un marché libre c'est comme ça que les choses sont censées se passer. Dans un monde de plus en plus interventionniste, aujourd'hui, le processus fonctionne également en sens inverse. C'est ce qui arrive dans la shère abstraite du monde financier, comme la crise de la dette grecque , qui a un impact majeur dans la vie de tous les jours.




La crise financière de la Grèce a fait que certaines familles sont si désespérées qu'ils ont du abandonner la chose la plus précieuse de toutes : leurs enfants.


Un matin, quelques semaines avant Noël, une enseignante de maternelle à Athènes a trouvé une note épinglée sur l'une de ses élèves.
"Je ne viendrai pas aujourd'hui chercher Anna parce que je ne peut plus m'occuper d'elle, S'il vous plaît prenez bien soin d'elle. Désolé. Sa mère."


Qu'est donc devenu l'économie ? Les décisions prises pour protéger les peuples, le projet de l'euro a saigné la Grèce à mort. Le pays est dans une très grave dépression .


L'économie de la Grèce a diminué d'environ 5,5% en 2011 et pourrait se contracter de 6,5% en 2012. Sans allégement de sa dette en vue, le PIB de la Grèce continuera à se rétrécir, et la dette explosera par rapport à ce même PIB.




Le pays est entré dans une spirale de mort économique. 


Les conditions se sont détériorées de façon spectaculaire au point que les "experts" au chevet de ce pays croient maintenant que la crise grecque n'est plus seulement une crise financière mais aussi une crise humanitaire" a déclaré Dimitris Varnavas, le président de la Fédération des syndicats de médecins Hôpitaliers grecs.


Vers la fin 2011, la Grèce a été reléguée au second plan de la scène financière, laissant l'Italie jouer les premiers rôles. Mais cela n'a pas empêché la situation économique se détériorer un peu plus chaque jour.


Les marchés ont cessé de s'inquiéter du cas Grèc vers la fin de l'année dernière quand l'un des fameux "sommets de la dernière chance" a accouché d'une «solution». Les bureaucrates ont décidé que les détenteurs d'obligations grecques prendraient à leurs charge une décote de 50 pour cent, dans le but de réduire le fardeau de la dette à un «gérable» 120% du PIB d'ici une décennie.


Bien que cela soit une farce, les marchés ont apprécié le répit de courte durée que cet "accord" offrait. Maintenant, les événements n'ont pas évolué dans le sens que les planificateurs centraux... avaient prévu.


Au cours des derniers mois, les banques qui détenaient de la dette grecque en ont vendu une grande partie à des hedge funds spécialisés. L'accord «volontaire» de décote de 50% sur la valeur de la dette est désormais remis en question. Les hedge funds ne l'acceptant pas.


Il ya une grande partie de la dette grecque - environ € 14,5 milliards - venant à échéance en Mars. La Grèce a besoin de la prochaine tranche du fonds de sauvetage du FMI pour effectuer le paiement qu'elle doit. Parce que les hedge funds possèdent maintenant une grande quantité de cette dette arrivant à échéance, ils n'ont aucune intention d'accepter une restructuration "volontaire".


Arrivé à ce point, les enjeux deviennent élevés. Sans un accord sur la restructuration de la dette grecque, le FMI a dit qu'il ne verserait pas la prochaine tranche de l'aide. Mais si la Grèce n'obtient pas plus de fonds, elle risque le défaut désordonné. C'est précisement ce résultat que la "troika" (UE BCE FMI) essaye d'éviter depuis le départ.


Un défaut pur et simple forcé (ou non volontaire) déclencherait toutes les polices d'assurance ( credit default swaps ) contractés pour protéger d'un défaut grec. Cela pourrait faire tomber le château de cartes qu'est devenu le système financier international.


Ceux qui ont souscrit une assurance contre le défaut grec ont probablement couvert leur exposition en le reportant sur quelqu'un d'autre - et ainsi de suite et ainsi de suite - jusqu'à ce que plus personne ne sache précisement où le risque réside vraiment. Et personne ne veut le savoir.


Donc, nous voila de retour là où tout à commencé en 2008 lors de la faillite de Leman Brothers


Malgré les milliards d'euros d'aide (qui ont seulement servis à payer les obligations arrivant à échéance) la Grèce est encore plus profondement engluée dans la crise de la dette et son économie beaucoup plus faible que lorsque tout ce gâchis a commencé. Sa dette par rapport à son PIB sera beaucoup plus élevée que prévu. Cela signifie qu'un "haircut" (litteralement coupe de cheveux en français) devra etre toujours plus important. De 20% de décote début 2011 on est passé sur recommandation du FMI à 50% (ce qui a causé le clash entre Christine Lagarde et François Baroin). Pour en arriver début 2012 à 60%. Gageons que bientot on parlera de 80% voire de la totalité, seul moyen de sortir du piège de la dette.


Mais le piège de la dette est avant tout une catastrophe sociale. Parmi beaucoup d'autres tragédies individuelles, il en résulte que des parents abandonnent leurs enfants. Cela se fait déjà dans de nombreuses sociétés développées, mais en Grèce, où la cellule familiale est sacrée, c'est un terrible drame.


Malgré le ton optimiste des marchés pour commencer la nouvelle année, attendez vous à voir la Grèce et l'Europe être de retour dans les gros titres de la presse économique très prochainement.

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