lundi 26 décembre 2011
L' Europe Nouvelle fait ressurgir les vieilles rivalités : vers le quatrième Reich ?
L'Euro à la shlag ?
Le militaire prussien Carl von Clausewitz stratège a déclaré que la guerre est une simple continuation de la politique par d'autres moyens. Mais en Europe, le contraire est également vrai. La politique est devenue la continuation de la guerre.
Comme les pays dits PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne) sombrent dans l'abîme de la dette, les responsables de l'Union européenne tentent désespérément d'organiser un plan de sauvetage. Mais au lieu de récolter la reconnaissance, leurs efforts ont déclenché un torrent d'anciennes animosités.
La première volée de mitraille s'est produite lorsque les contribuables allemands ont clairement affirmés qu'ils ne soutiendraient pas l'aide aux membres les plus faibles de l'UE, sauf si ces nations instauraient plus de discipline. Cela a fait l'effet d'une bombe à Athènes, où ces positions germaniques ont été interprétées comme une attaque contre la vie locale.
Et cela a conduit à une réplique subtile de la part de la péninsule hellénique qui a éxigé en retour le paiement des réparations de guerre que l'Allemagne doit encore la Grèce.
Les querelles intestines ont resurgis après que la France et l'Allemagne aient exigé que les membres de l'UE abandonnent le contrôle des dépenses et de l'imposition à une commission centrale. Il est devenu clair aux yeux de tous que ce serait l'Allemagne qui allait dominer cet organisme.
Certains des plus petits pays en Europe orientale, la Pologne et la République tchèque, ont immédiatement sonné l'alarme. On parle d'un quatrième Reich en puissance.
Mais les débats se sont franchement emballés lorsque le Premier ministre britannique, David Cameron, a opposé son veto à la Commission budgétaire. Cameron a insisté pour dire qu'il ne renoncerait pas à la souveraineté du Royaume Uni concernant les questions budgétaires.
Cependant, sa véritable préoccupation est de s'opposer fermement à un système sournois de l'UE d'imposer une taxe sur les banques de tous les Etats membres. La City de Londres - Le plus grand centre financier en Europe- serait durement touché si cela arrivait.
Pour les Britanniques, les taxes bancaires de Bruxelles ressemblent à une forme d'"euro-compensation" qui viendrait sanctioinner leur refus de se joindre à la monnaie unique. Mais les Français ont été scandalisés. Paris bourdonnait déjà d'une rumeur selon laquelle les financiers anglais étaient secrètement en train d'encourager les agences de notation à déclasser la France.
Ainsi le ministre des français des Finances a tiré la première salve affirmant que si quelqu'un méritait une dégradation de sa note souveraine, c'était bien la Grande-Bretagne.
Bien sûr, les journaux en Angleterre se sont déchainés : "Et c'est nous qu'ils appellent perfides», grommela le Telegraph.
Comment tout cela finira, personne ne le sait à l'heure actuelle. Mais il est clair qu'il n'est dans l'intérêt de personne en Europe de laisser les hostilités continuer.
Si l'un des pays PIIGS venait à faire défaut sur sa dette, les marchés financiers seraient durement touchés. Les retombées feraient décrocher une partie importante du secteur bancaire européen, et mettrait le monde entier sur la voie de la récession mondiale. Et la première victime, serait l'U.E elle-même.
D'autre part, l'histoire est tétue. Les états de l'Europe se sont à plusieurs reprises par le passé comporté de manière auto-destructrice.
Lors de la période précédant la Première Guerre mondiale, aucun des futurs belligérants ne désirait une guerre totale. La plupart ne voulait rien avoir à faire avec cela. Pourtant, une combinaison de fiertés nationales galopantes et irresponsables combiné à un leadership politique agressif a été fatal au continent.
Un précipice similaire nous attire tous maintenant. Collectivement, les dirigeants européens ont besoin de prendre du recul, de s'écarter du bord du gouffre pour se regrouper sereinement.
Et ils ne disposent que de peu de temps pour le faire. Au début de la nouvelle année, plusieurs Etats membres devront recueillir plus d'argent pour rester à flot. En l'état, il est peu probable que les marchés financiers les aident.
Ce qui va se passer dans les trois ou quatre prochains mois va décider de l'avenir de l'Europe pour les décennies à venir. Pour chacun d'entre nous, espérons que tout se passera bien cette fois-ci.
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