Chers participants à la session plénière ! Mesdames et Messieurs ! Mes amis ! J'ai eu un petit aperçu des discussions qui ont eu lieu ici les jours précédents – très intéressantes et instructives. J'espère que vous n'avez pas regretté de venir en Russie et de communiquer entre vous. Je suis heureux de vous voir tous ici. Au Club Valdaï, nous avons parlé à plusieurs reprises des changements – des changements sérieux et importants – qui se sont déjà produits et qui se produisent dans le monde, des risques (...)
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lundi 31 octobre 2022
dimanche 30 octobre 2022
Macron admet que la moitié des crimes à Paris sont commis par des étrangers
Macron admet que la moitié des crimes à Paris sont commis par des étrangers PAR JADE · PUBLIÉ 28 OCTOBRE 2022 · MIS À JOUR 28 OCTOBRE 2022 Aube Digitale …mais Macron continue à faire pression pour […]
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samedi 29 octobre 2022
Combien d'argent d'argent a-t-il fallu pour corrompre ceux qui ont stigmatisé les non vaccinés ?
La méthode est toujours la même, accuser ceux qui disent non. Les non vaccinés avaient raison de douter de ce « médicament expérimental ».
Dans la révélation du contrat Pfizer on apprend que : 5.5 Accusé de réception de l'acheteur L'acheteur reconnaît que le vaccin et les matériaux liés au vaccin, ainsi que leurs composants et matériaux constitutifs, sont en cours de développement rapide en raison des circonstances d'urgence de la pandémie de COVID-19 et continueront d'être étudiés après la fourniture du (...)
- Guerres chimique et biologique
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vendredi 28 octobre 2022
Réminiscences de François Mitterrand (1916-1996)
Vive le mythe errant
(graffiti sur un mur de la Fac de Jussieu, circa 1988)
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YSENGRIMUS — François Mitterrand (1916-1996) aura été le président de la cinquième république française ayant eu la plus longue durabilité au pouvoir: quatorze ans, deux septennats complets (1981-1995). Il a calciné sept premiers ministres (Mauroy, Fabius, Chirac, Cresson, Rocard, Bérégovoy, Balladur) dont un seul est devenu président de la république après lui (Chirac). Et maintenant que les coqs ont racotillé les durées de présidences en quinquennats, pour singer les ricains, il faudrait qu’un olibrius se fasse réélire deux fois pour battre, d’une petite année, la longévité au pouvoir du vieux vampire. C’est pas demain la veille, je vous le dis, dans l’ambiance de profonde révulsion patapoliticienne qui caractérise la France d’aujourd’hui. Réminiscences à propos du plus bandit des hommes politiques français des deux dernières générations, celui que les confrères et consœurs étudiants parisiens de mes années doctorales (1983-1986) surnommaient mi-affectueusement mi-fielleusement: Miteux.
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Mitterrand-la Francisque. François Mitterrand démarre dans la vie publique très à droite. Tellement à droite qu’en 1943, il est décoré de l’Ordre de la Francisque pour son implication auprès des anciens prisonniers de guerre. Il s’agit d’une haute distinction instaurée sous l’Occupation par le Maréchal Pétain. Ceux qui se la voyaient remettre la recevaient du chef de l’état français lui-même, en prêtant explicitement un serment éternel à la personne du Maréchal. Cette situation très ostensible ne fut jamais ouvertement utilisée politiquement contre Mitterrand. Il faut dire que si les autres avaient brandi sa Francisque, Miteux aurait pu brandir la Francisque des autres… C’est que beaucoup de beau monde dans la classe politique française porta cette décoration, un temps. On peut mentionner notamment, entre autres, le haut fonctionnaire Edmond Giscard d’Estaing, le père de Valéry Giscard d’Estaing. On comprend vite qu’une sorte de loi du silence s’instaura rapidement dans le gratin politicien français au sujet de cette décoration qui, elle, ne fut jamais explicitement répudiée ou reniée. Tout le monde écrasa le coup et enterra l’affaire. On n’en parla que fort épisodiquement, montrant de temps en temps, tardivement, la vieille photo de Miteux se faisant faire l’accolade protocolaire par le Maréchal Pétain.
Mitterrand-l’Algérie. Entre 1954 et 1958, Mitterrand, maintenant socialiste, occupe des fonctions sensibles dans la quatrième république. Il est ministre de l’Intérieur (sous Pierre Mendès France) puis ministre de la Justice (sous Guy Mollet). C’est la guerre d’Algérie. Le ministre de l’Intérieur Miteux considère et dit explicitement que «l’Algérie c’est la France» et le ministre de la Justice Miteux avalise des exécutions par décapitation de militants algériens. Cette fermeté est déjà un appel du pied bien senti vers les droites. Miteux aspire à la présidence du conseil et il passe bien proche de l’avoir. Ce passé colonial trouble, quasi-gestapiste en fait, restera avec lui, même quand il sera devenu président de la république. Il refusera alors d’inquiéter les anciens généraux de la guerre d’Algérie (1982). Il ne s’agit pas de soutenir des compagnons brunâtres mais bien plutôt, plus pragmatiquement, d’éviter que ne s’ouvrent toutes sortes de boîtes à lombrics qui risqueraient de lourdement asticoter la suite de sa présidence. Il est assez ironique et tragique de constater que l’homme d’état qui a aboli la peine de mort sous la Cinquième (en 1981) est celui qui envoya environ 500 zigomars à l’échafaud sous la Quatrième.
Mitterrand-l’Observatoire. En 1959, Miteux n’a plus la cote. À quarante-trois ans, il est sénateur mais apparaît déjà comme un politicien dépassé. Il est plus vraiment dans le coup, en apparence du moins. Survient alors l’attentat de l’Observatoire. Miteux est poursuivi en bagnole dans Paris, fourre les brakes dans la rue de l’Observatoire, sort de sa tire, saute une clôture et se cache dans un parc tandis que sa bagnole est mitraillée par des barbouzes. On avance que c’est un coup de l’extrême-droite et Mitterrand voit soudain son blason de grande figure de la gauche héroïque abruptement redoré. Pas pour longtemps cependant vu que les factieux qui ont fait le coup de feu se rendent et affirment avoir monté de toute pièce un faux attentat en complète complicité avec… nul autre que Miteux lui-même. Le gouvernement gobe l’histoire au point de retirer son immunité parlementaire à Miteux. Son procès ne débouchera pas vraiment et cette histoire bizarre restera toujours frappée d’un point d’interrogation. Miteux mettra quelques années à se dépatouiller de cet insolite discrédit.
Mitterrand en porte-à-faux des gauchistes de Mai 68: «Je suis candidat». La tonitruante effervescence de Mai 68 fait vaciller le pouvoir crispé de la fin des années 1960. Elle culmine par un grand meeting des gauches au stade de rugby Charléty. Le régime de Gaulle est ébranlé. Porté par la ferveur de Mai, l’ancien président du conseil Pierre Mendès France se joint discrètement aux manifestants du stade. Les communistes prosoviétiques gardent leurs distances. Leur analyse, qui avec le recul historique ne manque pas de mérite, voit le gauchisme et les ardeurs de Mai comme un feu de paille social plus susceptible de servir un recyclage et une rejuvénation de l’ordre établi qu’une alternative révolutionnaire, ou même réformiste, précise. Face à ces mouvements immenses et généreux, quel sentiment habite alors Mitterrand? La certitude morbide, froide et petite que Mendès France cherche à le doubler, tout juste. Que fera-t-il, notre Miteux, entre les libertaires de Mai en révolte et les cocos syndicalo-corporatistes en lutte ouverte au point d’avoir paralysé le pays? Il singera son grand adversaire du moment, de Gaulle, lors de sa fameuse poussée individualiste-putchiste de 1958. Au mépris des gauches, des contraintes constitutionnelles et de l’analyse sociétale la plus élémentaire et en misant sur un effondrement subit du Képi et de son premier ministre Pompidou, ce qui provoqueraient tourmente et désarroi, le vampire «socialiste» s’exclamera, dans une conférence de presse en solitaire, comme un petit factieux opportuniste esseulé déguisée en alternative politique jouable: «Je suis candidat». Autrement dit: si de Gaulle tombe de son trône, poussez-vous de la à gauche, cocos prolos et libertaires estudiantins, que je m’y mette, point. Rien de plus, rien de moins. De Gaulle se ressaisira temporairement, Pompidou lui succèdera et Miteux devra encore attendre.
Mitterrand-Programme Commun. Débat des candidats présidentiels Mitterrand-Giscard de 1974. Là, électoralisme oblige, inversion ostentatoire des choses, Miteux roule avec les cocos à fond… ou affecte de le faire. Giscard, perfide, jouant des peurs primaires, l’asticote en lui demandant s’il y aurait des ministres communistes dans son gouvernement. Miteux insinue alors une info qui va, avec l’avenir qui gronde, prendre toute une dimension historique. Il laisse entendre qu’il sera le président de tous les français et flottera au dessus de la mêlée, y compris celle de ses alliés politiques porteurs du moment. Pas rien ça, chez un soi-disant militant opiniâtre censé être solennellement chevillé au Programme Commun. Sinon, autrement, il fustige et enguirlande son adversaire de droite, démontre méthodiquement que ce dernier travaille pour les riches et les patrons et Mitterrand, lui, se fait le porte-voix des pauvres, des éperdus et des démunis. Il a tellement l’air d’un socialiste, Miteux, dans ce bras de fer de 1974 pour les présidentielles qu’on y croirait presque. Le mur de l’argent y a cru certainement car le chaleureux Mitterrand au Programme Commun avec les Coco perdra, de très peu, ses élections au profit de VGE, le glacial suppôt des rupins. La polarisation gauche-droite culmine alors en France comme jamais, de façon limpide et solaire. Elle s’embrouillera beaucoup plus, par après.
Mitterrand en 1981: «Ne vous inquiétez pas à propos des communistes au gouvernement. Mon but, c’est de les réduire». En 1981, les choses ont changé. D’abord les mauvaises langues racontent que Miteux s’est fait limer les canines pour avoir une allure télévisuelle moins vampirique. Je sais pas si c’est véridique ou de quand le limage de canines date exactement mais la rumeur, elle, est parfaitement authentique. Plus fondamentalement, comme par hasard, le Programme Commun n’existe plus. On s’entend plus vraiment avec les cocos sur un programme et on en est revenu à un très ostensible socialisme non-communiste. La possibilité de communistes épars au gouvernement continue de flotter dans l’air, par contre (il faut bien toujours ratisser à gauche). En secret, Miteux dit à Jacques Chaban-Delmas, qui est alors président de l’assemblée nationale, «Ne vous inquiétez pas à propos des communistes au gouvernement. Mon but, c’est de les réduire». Et il le fera. Le freinage irréversible d’un tout éventuel positionnement du PCF dans les espaces de pouvoir en France sera l’œuvre de François Mitterrand. En 1983, j’arrive à Paris pour y faire le Doctorat de Lettres. J’ai vingt-cinq ans et je suis tout excité à l’idée de poser mon petit pied léger dans la France socialiste. Ce rêve de jeunesse sera vite éventé. La faute à qui? La faute à Miteux.
Mitterrand-Fabius. C’est que dès 1984, le petit roquet rupin à Laurent Fabius remplace Pierre Mauroy comme premier ministre. C’est l’instauration de la rigueur. On se rend compte alors que les engagements socialistes de Miteux, c’est de la gnognotte. Quand les choses redeviennent corsées sur l’échiquier économique mondial, c’est un petit énarque puant le fric qu’on remet en place aux affaires courantes. On prépare de plus en plus ouvertement l’ensemble des désillusion qui s’avancent, tandis que Miteux tient la route, bien calfeutré dans le solide bathyscaphe de son premier septennat (lui qui avait tant dénoncé la langoureuse longueur des mandats présidentiels de la république gaulliste). Inutile de dire qu’à ce point là du processus, il n’y a plus de communistes au gouvernement.
Mitterrand-Chirac. Survient ensuite, aux élections législatives, un coup classique dans les cas de gouvernements de gauche montés en graine. Les réacs qui ne voulaient pas de Miteux n’en veulent toujours pas malgré ses appels du pied. Les socialos qui sont déçus par le régime Fabius se rabattent sur les petits partis de gauche. La chambre devient donc majoritairement réac. Mitterrand appelle alors à la position de premier ministre un bandit de son calibre, son futur successeur, le très cyniquement opportuniste Jacques Chirac. C’est la ci-devant première cohabitation. On s’en tape passablement aujourd’hui mais à l’époque l’effet de surprise de cette alliance au sommet contre nature est retentissant. C’est qu’on perçoit encore, à tort, la gauche et la droite comme l’huile et l’eau. Aujourd’hui on le sait que c’est juste du show mais dans le temps, on y croyait passablement encore. La même année (1986), je quitte la France, doctorat en poche. Le socialisme français ne m’a pas spécialement déçu. Simplement, je ne l’ai tout simplement pas vu. Et, pour ce socialisme introuvable, les choses vont bien continuer de ne pas s’arranger.
Mitterrand-Le Pen. En 1988, Mitterrand, expert manœuvrier désormais, est réélu pour un second septennat. C’est que Chirac, qui brigue la présidence contre lui, s’est usé au pouvoir comme premier ministre (Mitterrand est solidement familier de l’usure des premiers ministres par le pouvoir. Et il en joue à plein, lui, qui, un peu plus tard, dira de Michel Rocard: «Il va bien falloir le prendre comme premier ministre puisque les gens l’aiment. Mais croyez-moi, dans dix-huit mois, on verra au travers»). Chirac est donc usé, temporairement neutralisé. Mais surtout, désormais, le candidat Jean-Marie Le Pen du Front National caracole et divise fondamentalement, crucialement, le vote de droite. On commence alors à jongler avec l’hypothèse que notre bon Miteux ait d’ailleurs et d’autre part œuvré en sous-main à un renforcement de la montée de l’extrême droite, pour se faufiler vers la présidence entre les candidats réacs. Cette hypothèse fait de moins en moins de doute aujourd’hui maintenant que le recul historique s’installe. La seule question qui demeure désormais c’est la suivante: affinité secrète du vieux décoré de la Francisque avec les xénos lepénistes en montée ou simple calcul politicien de haute volée minable? Pourquoi pas les deux, finalement, c’est pas du tout exclu non plus, s’ils sont compatibles. En tout cas, il devait bien ricaner du foutoir qu’il instaurait dans les droites avec ses combines, le Miteux. L’idée que, ce faisant, il nuisait durablement à la France en solidifiant la bête immonde qui monte, qui monte, ne sembla pas trop l’effleurer cependant.
Mitterrand-Baladur. En 1993, les socialistes s’effondrent aux élections législatives. Un aplatissage historique. C’est que les français connaissent de plus en plus leur vieux président maintenant. L’opportunisme louvoyant et individualiste de Miteux a fini par rattraper son parti et lui nuire en profondeur. Président pour encore deux ans, Mitterrand ne parle même pas de démissionner. Il annonce le soir même à la téloche qu’il prendra comme premier ministre le grand vizir des rupins Édouard Balladur. Ce dernier l’apprend assis devant son poste, comme le reste des Français. Il se rend pronto à l’Élysée. Ce sera la ci-devant seconde cohabitation, moins surprenante que la première désormais. Et ça va tripoter sec durant les dernières années du règne. Un petit film fort intéressant a encapsulé les rapports acides Mitterrand-Balladur. Le titre de ce savoureux long-métrage décrit l’intégralité de la situation: Le pouvoir ne se partage pas.
Mitterrand sur le plasticage du Rainbow Warrior: «Voyez…». C’est le mot que Miteux aurait prononcé quand on lui a demandé comment faire pour empêcher ce navire des militants de Greenpeace, le Rainbow Warrior dont le port d’attache était en Nouvelle Zélande, d’aller perturber les essais nucléaires français dans l’atoll de Mururoa. «Voyez…». Oh… ils y ont vu sur tout un temps, en envoyant des hommes-grenouilles plastiquer le bateau, qui explosa et coula, ce qui causa mort d’homme. Ce fut alors le plus cuisant scandale international de la présidence Mitterrand. Charles Hernu, ministre de la défense, porta éventuellement le chapeau et fut limogé. Et Miteux, une fois de plus, s’en tira indemne. Un intéressant petit film cultive l’hypothèse voulant que cette bavure énorme viendrait directement du fait que Miteux s’était monté une sorte de petit service secret personnel aventuriste, amateuriste, brutal et factieux dont il perdit éventuellement le contrôle effectif, ce qui mena au plasticage. Titre de ce morceau de bravoure cinématographique en forme d’enquête sordide: Mitterrand et les espions.
Miteux le cancéreux. En 1974, Georges Pompidou meurt au pouvoir. La France est d’autant plus atterrée sur le coup qu’on lui cachait sciemment tout de la santé déclinante du président. On prétendait qu’il avait des rhumes ou encore un petit mal de cul (authentique). Quand il s’avéra que le successeur de de Gaulle, atteint d’une fort longue maladie, l’avait pas joué franco à propos de sa santé, il fut explicitement dit qu’il faudrait quand même pas nous la refaire, celle là. Mitterrand candidat s’engage sur l’honneur, dès la mort de Pompidou, à publier des bulletins de santé présidentiels périodiques. Après son élection en 1981, on lui découvre un cancer qui s’avancera subrepticement au fil de ses quatorze années de pouvoir. Les Français ne l’apprendrons qu’en 1995, tout juste à la fin de l’ère Mitterrand. Mais… et les bulletins de santé présidentiels périodiques dans tout ça? Oh, ils paraissaient, à un rythme d’horloge. Simplement, le médecin du président les falsifiait, le bras évidemment tordu dans le dos par Miteux. Mort en 1996, de son cancer, François Mitterrand compte donc aujourd’hui au nombre des ci-devant malades célèbres.
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Voilà. C’est énorme dans le sordide, gigantesque dans le putride. C’est beaucoup, pas mal beaucoup, il faut avouer. Et encore, pour ne pas trop en rajouter j’ai pas tout mis, hein. Il y en a encore en masse. J’aurais pu en tartiner bien plus épais (affaire des Irlandais de Vincennes, accueil réservé à Georges Habache sur le territoire français, affaire des écoutes de l’Élysée, financement bizarre du Parti socialiste, implication dans la Françafrique, rapports amicaux multiples avec l’extrême droite, soutien politique et financier au régime Hutu du Rwanda, suicides curieux de Pierre Bérégovoy et de François de Grossouvre, affaire du Carrefour du développement, traitement financier par l’État de sa fille adultérine). Le type était une crapule politique intégrale, un langoureux arnaqueur tranquille, un systématique flibustier d’état, rien de moins.
Mais surtout, fondamentalement, crucialement, historiquement, François Mitterrand fut l’ultime fossoyeur de la gauche. C’est avec lui, en lui, de par lui que s’incarne le fait incontournable qu’une alternative socialiste ou révolutionnaire de l’organisation de la société civile en France ne passera pas par le jeu des alternances politiciennes. Miteux a fermement remis la politique sur son rail prosaïque, cynique, pragmatique, crétin, inane. En lui (et, dans une moindre mesure, en Jacques Chirac) s’incarne, à la fin du siècle dernier, encore gros d’espoirs et de rêves, le fait que la position cardinale de grande figure politique ne s’obtiendra pas au mérite sociétal, intellectuel ou programmatique mais au savoir-faire manœuvrier, méthodique, insensible et systématiquement arriviste. Tel est le paradoxe François Mitterrand. Il a vidé pour très longtemps, pour toujours peut-être, les progressistes français de leurs espoirs politiques en établissant durablement la synonymie fatale entre la petite politique et le grand politicaillage minable. C’est là la leçon pragmatico-pratique qu’il nous lègue, en fait. Un plat qui se consomme froid, en se bouchant le nez.
Ô forces de progrès, ne misez pas sur les politicards professionnels pour faire avancer vos valeurs, vous finirez par faire flotter au sommet du cloaque des Miteux, comme celui-là. Entre 1981 et 1995 ce fut CQFD et concrétude de cet apprentissage cuisant et désolant de la désillusion politique et ce, sur toute la ligne et en grande.
http://dlvr.it/SbrGgK
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jeudi 27 octobre 2022
Motion de censure : le coup d’éclat de Marine Le Pen
En annonçant à la surprise générale qu’elle voterait la motion de censure de la Nupes -qui a finalement été rejetée lundi à l’Assemblée-, Marine Le Pen piège le gouvernement, et les oppositions.
Le coup d’éclat
Aucun commentateur de la vie politique ne l’a vu venir. Lundi 24 octobre, Marine Le Pen a en effet annoncé que son groupe voterait pour la motion endossée par les députés de la Nupes, revenant sur de précédentes déclarations. Certes, le nombre cumulé d’élus des groupes d’opposition n’a pas suffi pour renverser le gouvernement, mais ce revirement met en difficulté le gouvernement et a placé les députés LR dans une position délicate.
Il faut reconnaître qu’entre les termes des textes des deux motions de censure présentés, il n’y avait rien que l’un ou l’autre des frères ennemis (NUPES et RN) ne pouvaient renier. Seuls les signataires permettaient de distinguer l’origine de ceux-ci.
Le coup d’éclat de Marine Le Pen et de son groupe aura donc fait trois victimes !
Le RN n’a pas peur de la dissolution
Le président de la République a été clair : en cas de censure du gouvernement, il prononcera la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette menace semblait suffire d’autant que la majorité présidentielle au Palais Bourbon, « Renaissance » en tête comptait bien sur la division des oppositions pour ne pas avoir à faire usage de cette arme.
Mais le RN n’a pas peur (ou feint de ne pas avoir peur de la dissolution).
Marine Le Pen a clamé à la tribune du Palais-Bourbon et sous les applaudissements de ses 89 députés :
« Au Rassemblement national, nous ne craignons pas les menaces de dissolution. Le vent nouveau qui s’est levé le 19 juin 2022 n’est pas près de retomber. Nos places ne nous importent pas. »
Et, en effet, en cas de dissolution de la chambre basse, combien de macronistes sauveront-ils leur tête lors de législatives anticipées ?
Les LR vont-ils s’auto-dissoudre ?
À vouloir poursuivre plusieurs lièvres à la fois, en se compromettant avec Emmanuel Macron tout en se voulant une opposition républicaine à l’Assemblée nationale, les LR ont fini de perdre leur âme.
La dirigeante du RN a publié dans la foulée sur Twitter :
« Désormais, il n’y a plus aucun doute Ils sont les alliés d’Emmanuel Macron ».
On peut se poser la question. Les dirigeants LR ne peuvent continuer à courir les plateaux TV ou radio, ou à publier dans la presse écrite qu’il est impératif de faire jouer l’alternance politique, en donnant l’image d’une force d’appoint au gouvernement lorsque la survie politique de celui-ci se joue à quelques voix.
Alors que la France n’a jamais autant été à droite, on assiste à la disparition d’un mouvement politique qui a (ou avait) devant lui une autoroute libérale et conservatrice à construire. Gageons qu’au prochain déclenchement du 49-3, les députés L.R. déposeront LEUR motion de censure pour s’éviter le ridicule…
Le RN prend l’avantage sur la Nupes
Marine Le Pen fait une troisième victime en reprenant, avec cette offensive, le leadership de la contestation à la NUPES.
C’est en effet son groupe qui fait trembler le gouvernement. Elle devient ainsi le chef de l’opposition numéro un à Emmanuel Macron. Cet avantage paraît d’autant plus flagrant que face à la composition hétérogène des députés NUPES (et dont le chef charismatique ne siège plus au palais Bourbon) se tient un groupe RN, homogène, dirigé par un « chef qui cheffe », auréolé de ses succès électoraux.
Dans cette nouvelle configuration, il ne manque pas grand-chose pour voir le gouvernement renversé sur un autre 49-3. Un texte plus controversé comme la réforme des retraites pourrait suffire à faire l’appoint de voix.
http://dlvr.it/Sbn8qK
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mercredi 26 octobre 2022
La zombification de l’économie européenne
Cela a pris du temps, mais l’inflation a finalement été ajoutée au vocabulaire des fonctionnaires occidentaux. Durant la pandémie, alors que les banques centrales imprimaient de l’argent, finançaient les déficits publics, on nous a dit qu’il n’y avait pas de risques inflationnistes. Plus tard, des politiciens et des experts ont assuré que ce serait transitoire.
Quelques mois plus tard, alors que l’inflation devenait plus difficile à dissimuler, l’agression brutale de Vladimir Poutine en Ukraine devenait le seul coupable. Alors qu’énoncer les véritables raisons de la flambée des prix semble être interdites pour les politiciens, au moins une discussion peut enfin avoir lieu sur le sujet avec de bonnes chances de s’attaquer aux véritables causes.
Les commandes manufacturières sur le marché intérieur allemand ont chuté de 5 % en juillet. L’indice manufacturier de la zone euro est tombé à 49,6 en août, en dessous du niveau de 50 points, indiquant une contraction.
Au deuxième trimestre, en Allemagne – souvent considérée comme l’économie la plus forte de la zone euro – les salaires réels ont chuté de 4,4 %, tandis que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 16 % en glissement annuel.
Pendant ce temps, les mêmes politiques de gauche ont été suivies en Grande-Bretagne, même si le gouvernement est soi-disant conservateur. Le résultat est le plus haut niveau de faillites d’entreprises depuis 2008, l’inflation et le déficit budgétaire à des niveaux records et la livre à son plus bas niveau face au dollar depuis 1985. Sans parler de l’Italie, dont le PIB au cours de la dernière décennie de régime technocratique a diminué de 1,4 %, tandis que le ratio dette/PIB est passé de 119 % à 150,8 % et que la pression budgétaire est passée de 41,3 % à 43,5 %, y compris la France, avec un ratio dette/PIB de 113 % en juin de cette année
Le resserrement des politiques monétaires va-t-il se poursuivre en Occident pour freiner l’inflation ? Ou à cause de la crise économique aux États-Unis et dans l’UE, les gouvernements vont-ils poursuivre leurs politiques expansionnistes pour éviter une récession attendue et une crise de la dette ? Les décideurs politiques occidentaux sont confrontés à ce dilemme – qu’ils ont eux-mêmes créé.
La bureaucratie bruxelloise, et récemment le gouvernement américain, sans le dire ouvertement, suivent les principes d’une théorie économique appelée la théorie monétaire moderne. C’est l’une des causes profondes de la hausse actuelle des prix des biens de base et de l’énergie. Fondamentalement, la théorie dit que la dette et les dépenses débridées n’ont aucun effet négatif, puisqu’un pays peut imprimer autant d’argent qu’il le souhaite – qui est une erreur. En général, les politiciens aiment cette théorie, car elle leur donne davantage de pouvoir, tandis que les contribuables sont ceux qui doivent en assumer les coûts.
Une mesure révélatrice de la situation dans la zone euro y est la perte cumulée de pouvoir d’achat dans de 1991 à 2021 à 74 %. Pour aggraver les choses, pendant la pandémie, les gouvernements ont fermé leurs économies respectives, réduisant fortement l’activité du côté de l’offre.
En conséquence, la production a considérablement chuté, tandis que les banques centrales de l’UE et des États-Unis imprimaient de grandes quantités de monnaie et les remettaient sous forme de monnaie hélicoptère, dépensant des milliards de dollars en programmes d’aide – souvent inutilement. Alors que le dollar jusqu’à un certain niveau bénéficiait de son statut de monnaie de réserve, l’euro et les autres monnaies n’avaient pas cet avantage, se nuisant à essayer de répliquer les politiques américaines.
Il ne faut pas oublier que l’argent en soi n’a pas de valeur qu’il tire de ce qui est produit dans une économie. Cette croissance de la masse monétaire, bien supérieure à la hausse de la demande, associée à des taux d’intérêt négatifs et couplée à une augmentation massive de la dette des gouvernements européens, à la répression financière, à des niveaux élevés d’interventions sur le marché et à des réglementations, a conduit à un déclin économique continu, un changement dans les incitations économiques, un nombre élevé d’entreprises zombies, une baisse de la productivité et des impôts plus élevés.
Les bureaucrates européens ont dans tous les effets créé un système hybride entre le capitalisme de clientèle et le socialisme doux. L’Europe est désormais accro à la dette et à l’argent bon marché, à qui la cause de la maladie est présentée comme le seul remède.
L’Argentine est l’un des exemples les plus significatifs de ce phénomène.
En avril 2022, l’inflation annuelle était de 58 %, soit six fois plus que l’Uruguay, cinq fois plus que le Chili, quatre fois plus que le Brésil ou le Paraguay, qui sont des pays voisins avec problèmes similaires. Ce qui distingue l’Argentine, c’est la croissance de la base monétaire de 43,8 % pour cette seule année. Au cours des trois dernières années, la base monétaire a augmenté de 179,7 %, tandis qu’au cours de la dernière décennie la monnaie argentine a perdu 99 % de sa valeur par rapport au dollar.
Pour voir l’absurdité des décisions de la zone euro, et les dangers pour les États-Unis s’ils continuent dans la même voie, il suffit de regarder la Suisse, après l’exemple argentin. L’inflation était de 3,4 % en juin, tandis que l’inflation essentiel était de 1,9 %. Même la Suisse ressent les conséquences de la guerre en Ukraine, elle aussi dépend des importations de gaz, d’autres actifs ou des chaînes d’approvisionnement. Mais ce que la Suisse n’a pas fait, c’est imprimer massivement de l’argent, protéger sa propre monnaie de la destruction et sauver le pouvoir d’achat de ses citoyens.
L’agression non provoquée et brutale de Vladimir Poutine a montré que le système économique de l’Europe – basé sur une énergie bon marché en provenance de Russie, une dette élevée et les dépenses inutiles et improductives – sont insoutenables et se dirigent vers un effondrement.
Au mieux, les experts et les politiciens ont été complaisants, myopes et irresponsables, sacrifiant l’innovation, la production et la souveraineté économique et énergétique de l’Europe et s’appuyant de plus en plus sur des adversaires étrangers.
La hausse des coûts de production, en particulier pour la nourriture, découlerait de la guerre en Ukraine. Comme l’a noté l’économiste Daniel Lacalle, les exportations de blé de l’Ukraine et de la Russie représentaient 7,3 % de la production mondiale en 2020.
Ensemble, en 2020, l’Ukraine et la Russie ont produit presque autant de blé que l’ensemble de l’Union européenne. Les agriculteurs européens ont produit à perte, avant et après la pandémie. Les principales raisons des coûts de production élevés sont les réglementations administratives et commerciales, les pressions écologistes et les lourdes charges fiscales.
Si l’Europe était compétitive et disposait de modèles économiques qui incitaient à la production, les crises d’approvisionnement en provenance de Russie ou d’ailleurs ne se feraient pas sentir. Ce n’est pas que le manque d’approvisionnement de l’Est soit sans précédent. En 2010, il y a eu une baisse de 6,3 % en raison d’une sécheresse en Russie qui a réduit la production de 20 millions de tonnes métriques. Il y a eu de telles baisses dans les années 1991, 1994, 2003 et 2018.
L’Union européenne n’a aucune raison de dépendre d’autres pays, encore moins de pays hostiles, alors qu’elle dispose de toutes les capacités de production. Cependant, la production a lieu là où il y a un marché libre, un non-interventionnisme, des impôts bas et un développement économique. L’Europe, malheureusement, a commencé depuis longtemps la zombification de sa propre économie.
De plus, si cela était uniquement dû à des problèmes de chaîne d’approvisionnement, et si la masse monétaire devait rester peu modifiée, seuls les prix de certains produits augmenteraient. Pourtant, nous assistons à une augmentation de tous les prix. Les prix des produits ne peuvent monter en même temps que si la quantité de monnaie augmente plus vite que la demande. L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire. Par conséquent, pour maîtriser l’inflation, les taux d’intérêt doivent être relevés, la charge fiscale sur les salaires et les produits doit être réduite, l’expansion quantitative et les dépenses publiques inconsidérées doivent être arrêtées.
Malheureusement, les pays occidentaux n’ont pas la volonté politique de prendre ces mesures. La zone euro, avec ses États membres très endettés, ne relèvera jamais le taux d’intérêt de base aux niveaux dont elle a besoin, car cela conduirait à une crise de la dette. Le solde de la BCE par rapport au PIB reste élevé à plus de 70 %, contre 35 % aux États-Unis, alors que de nombreux pays de la zone euro ont des niveaux d’endettement supérieurs à 100 % du PIB.
Encore une fois, les problèmes causés par l’intervention gouvernementale seront résolus par une intervention gouvernementale accrue, en augmentant les déséquilibres structurels. Le mécontentement populaire dans les pays occidentaux obligera les gouvernements à présenter des plans de sauvetage qui augmenteront les dépenses, les subventions, la dette et finalement la masse monétaire, entraînant une augmentation de l’inflation, aggravant la crise.
Avant l’Europe – et les États-Unis – il n’y a qu’une seule voie vers la croissance et la prospérité – un changement complet de leur conception du fonctionnement d’une économie et de la relation entre la machine bureaucratique et les individus. L’UE devrait être transformée en nations autonomes coopérant les unes avec les autres, embrassant une véritable économie de marché libre, la concurrence et l’innovation, et rejetant la mentalité de la réglementation, du dirigisme et de la fiscalité.
Les États-Unis ont longtemps défendu la liberté, l’entrepreneuriat et la liberté de rechercher le bonheur. C’est pourquoi ils ont prospéré. Cela a déjà été fait avec succès ! Nous n’avons qu’à suivre les modèles de succès de personnes comme le Premier ministre Thatcher et le président Reagan. Sinon, l’Europe poursuivra son chemin vers l’inutilité géopolitique et économique, et les États-Unis suivront, déplaçant l’équilibre du pouvoir vers les adversaires de l’Occident.
Ceci a été traduit de la version italienne publiée sur le site nicolaporro.it et dans le magazine Atlantico Quotidiano.
http://dlvr.it/Sbk5KF
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mardi 25 octobre 2022
Guerre en Ukraine : vers un repositionnement des États-Unis ?
Depuis le début de « l’opération militaire spéciale » russe en Ukraine, les pays occidentaux ont soutenu l’effort militaire du pays envahi. Mais comme dans plusieurs efforts similaires, les États-Unis prennent la part du lion – et davantage est encore en chemin.
Avec les élections de mi-mandat qui approchent à grands pas, nombreux sont ceux qui questionnent cette aide. À un point tel que, s’ils obtiennent la majorité, plusieurs républicains promettent de repositionner leur pays et son financement. Le chef de la minorité républicaine (qui deviendrait président de la Chambre en cas de victoire) affirme que le pays ne devrait pas offrir de chèque en blanc.
Il a parfaitement raison sur ce point. Une sénatrice républicaine de l’Iowa, qui veut continuer de défendre l’Ukraine, affirme qu’on a le droit de savoir où va l’argent. Mais le Congrès actuel ne semble pas trop s’en soucier. Avec cette « menace » de remise en question, certains veulent adopter une aide massive avant l’élection pour garantir davantage de fonds.
Ces derniers pourraient facilement tenter de remplir un trou sans fond. Déjà en août, CBS rapportait que seulement 30 à 40 % de l’aide va là où elle devrait. Une forte corruption s’appropriait le reste, bien qu’il semble que la situation s’améliore.
Mais si tel est le cas, c’est plutôt lent. L’Ukraine est en milieu de classement pour la liberté de la presse en 2020, et cette dernière fut nationalisée par Zelensky dès mars pour combattre la « propagande » russe. On ne peut donc pas se fier aux rapports « officiels » pour savoir si l’aide est bien acheminée.
À ce sujet, l’Ukraine est 122e au classement de perception de la corruption, à peine trois places au-dessus de la Russie. Selon cet article de NPR, la corruption est un souci réel pour les États-Unis depuis que la république est devenue indépendante de l’URSS. Mais avec la présente guerre, les inquiétudes sont mises en sourdine. Lorsque Zelensky a viré plusieurs hauts fonctionnaires, le département d’État a évité de commenter au-delà de « c’est son droit. »
Et la guerre n’est pas une justification pour éviter de limiter la corruption. Le même article de NPR mentionne qu’il y a déjà un an l’ambassade à Kiev avait montré ses inquiétudes face à la lenteur inexpliquée de la mise en route d’un comité anti-corruption. Et quand une représentante d’origine ukrainienne l’a dénoncée et allégué qu’un officiel sabote les défenses contre les Russes, l’administration Zelinsky l’a accusée de propagande pro russe.
Purifier l’histoire
Malheureusement, du moins plus tôt durant l’année, trop de médias avaient décidé de complètement ignorer la corruption et d’user de superlatifs farfelus, allant de la comparaison avec la guerre d’Indépendance des États-Unis à l’affirmation que cette guerre est celle de la démocratie contre l’autocratie.
Car en plus des problèmes de corruption énumérés plus haut, l’autoritarisme ukrainien est apparent pour quiconque a des yeux. Malgré son style de propagande pro-russe, le pamphlet Ukraine on Fire montre le très sérieux problème néo-nazi du pays.
Notamment, le bataillon Azov fut acclamé en 2014 lors de l’invasion russe de Crimée – et même comparé aux milices de la guerre d’Indépendance. Toutefois, les symboles utilisés sont très visiblement nazis. Et leurs atrocités dans l’est de l’Ukraine (qui se sent plus proche de la Russie) étaient telles que l’ONU voulait des réponses sur des crimes de guerre allégués. Même Zelinsky dispose encore de personnes haut placées proches d’Azov.
C’est sans doute pourquoi, il y a trois ans à peine, plusieurs congressistes ont demandé qu’Azov soit désigné comme organisation terroriste.
Mais la maladresse de la formulation de la lettre au secrétaire d’État Mike Pompeo s’est retournée contre les politiciens et a augmenté la popularité du bataillon. Leur histoire est certes plus complexe qu’un simple groupuscule comparable à des djihadistes, mais les apologistes d’Azov y vont d’une torture de la logique que mon cerveau autiste est incapable d’atteindre : « Ils acceptent des néo-nazis, mais ce ne sont pas des néo-nazis ni des terroristes. »
Bref, un recentrage des aides des États-Unis à l’Ukraine doit très certainement être à l’ordre du jour. Comme trop de démocraties récentes (après la chute du Rideau de fer), l’Ukraine tend à avoir la transparence du plomb sous les rayons X. Selon un classement de la Banque mondiale, y faire des affaires est plus difficile qu’en Russie. Alors même vouloir commercer régulièrement n’aurait peut-être pas l’effet escompté pour aider le pays.
De toute façon, les États-Unis n’auraient même pas besoin d’aide directe comme présentement pour nuire à la Russie. Il s’agirait d’appliquer la formule chouchou de plusieurs conservateurs – drill baby, drill (fore (du pétrole), bébé, fore) – pour que les cours du pétrole redescendent et nuisent à l’envahisseur. Ce dernier se montre agressif surtout quand les cours du pétrole sont à la hausse.
http://dlvr.it/Sbg11g
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lundi 24 octobre 2022
Un monde où l’IA est capable de créer une vidéo avec un simple texte
L’intelligence artificielle est actuellement à son apogée. En effet, certains algorithmes sont capables de faire de choses surprenantes, comme créer des vidéos sur la base de textes écrits. Les images qui en ressortent peuvent laisser bouche bée. Par exemple, des créateurs ont imaginé « un chien portant une tenue de super-héros avec une cape rouge volant dans le ciel ». Et une vidéo illustrant exactement ces propos a été créée. UNE NOUVELLE IA RÉVOLUTIONNAIRE VA FAIRE SON ENTRÉE Le nouvel algorithme qui va produire les vidéos a été conçu par la firme Meta. Il s’agit du Make-A-Video. Meta a annoncé que ce système n’est pas encore disponible pour le grand public. Ce ne sera le cas que vers le mois de novembre. Meta a affirmé que cette intelligence artificielle aura la même fonctionnalité que les autres IA génératrices d’images. Make-A-Video s’appuie sur des travaux déjà existants tels que la synthèse de texte-image. D’ailleurs, il y a quelques mois, Meta a affirmé avoir développé une IA text-to-image qu’il avait baptisée Make-A-Scene. Meta a confié que produire des vidéos était plus difficile que les images. En effet, afin de générer des vidéos, le moteur doit d’abord être composé de nombreuses séries d’images. [...]
http://dlvr.it/SbbxCJ
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dimanche 23 octobre 2022
Une "histoire vécue" à voir
En ces temps d'intense incertitude qui poussent à l'introspection...
Je vous invite ardemment à mettre ce film dans votre liste d'écoute: c'est à mon sens un chef d'oeuvre par l'intelligence du propos, de l'argumentaire et de la sensibilité. Les acteurs sont parfaits.
Basé sur une histoire vraie.
Un journaliste sur des enquêtes policières au Chicago Tribune décide de mener une enquête sur les faits scientifiques entourant la mort et la résurrection de Jésus. Il a une incompréhension des gens qui ont la foi et même, un dégoût de ceux qui prétendent connaître Dieu. Il a clairement un biais négatif.
Il s'aventure dans une enquête, pour une raison que vous découvrirez, au cours de laquelle il questionne plusieurs disciplines scientifiques pour connaître ce que la science démontre, ou ne démontre pas, sur la mort/résurrection du Christ. Il n'est pas du tout intéressé par la "démarche de foi".
Il explore la validité des manuscrits qui composent la Bible, il consulte les preuves historiques, il questionne la psychiatrie (est-ce un délire religieux, une psychose collective), la médecine légale entourant les blessures ayant mené à la mort par crucifixion. Sa démarche obéit au canevas journalistique.
Ce film ne peut laisser personne indifférent, ne serait-ce que par les profondeurs des questions qui y sont abordées.
https://youtu.be/bi4n-AlqWFA
http://dlvr.it/SbYdjm
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samedi 22 octobre 2022
vendredi 21 octobre 2022
Couple franco-allemand : de l’eau (et des missiles) dans le gaz
Le Conseil des ministres annuel franco-allemand a été annulé et reporté en janvier 2023, une première depuis sa création en 2003. L’affaire est révélatrice des tensions croissantes entre la France et l’Allemagne. Le couple est souvent vu comme le moteur de l’Union européenne, mais force est de constater qu’il a été surestimé depuis longtemps, certains allant jusqu’à considérer qu’il n’existe plus depuis un moment.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase à l’Elysée est l’annonce d’un projet allemand de bouclier européen antimissile. Sans la France. @jdomerchet https://t.co/Ejd0zoEXvD
— jean-do merchet (@jdomerchet) October 19, 2022
Les problèmes européens actuels mettent en évidence les divergences entre les États membres, y compris ceux qui sont les plus proches. Malgré les grands discours des dirigeants comme le chancelier allemand Scholz qui prônaient une grande Europe, les actes montrent la situation inverse.
Désunion énergétique et militaire entre la France et l’Allemagne
Les raisons exactes du report de ce conseil ne sont pas communiquées publiquement, mais il est fait mention de désaccord entre les deux pays sur divers sujets comme l’énergie ou la défense européenne. Certains événements et prises de position ces dernières années montrent que les points de vue de Paris et Berlin ne sont plus les mêmes.
Le nucléaire en est un exemple. L’Allemagne s’est longtemps opposée à reconnaître cette énergie comme étant une énergie propre au niveau européen (et ce y compris après le début du conflit généralisé ukrainien en 2022). Inversement, si Macron et la majorité présidentielle étaient il y a quelques années contre cette énergie, ils ont fait volte-face et ont cherché à la réintroduire, poussant même l’Élysée à aller chercher des alliés en Europe centrale pour monter une coalition contre l’Allemagne sur le sujet de l’énergie nucléaire. Malgré une inflexion récente de Berlin sur ce sujet, des divergences demeurent.
Quant à la défense européenne, l’Allemagne est connue pour acheter du matériel américain depuis des années, et ce au détriment du matériel européen et au grand dam des Français qui souhaitent une plus grande autonomie européenne.
Mais plus problématique est le projet de bouclier antimissile allemand (European Sky Shield Initiative), qui a été médiatisé la semaine dernière. Berlin a rallié 14 pays européens de l’OTAN (Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Norvège, Finlande, Bulgarie, Roumanie, République tchèque, Estonie, Lettonie, Lituanie, Slovaquie, Slovénie, et Hongrie) pour acheter du matériel antimissile. Cet équipement serait israélien (Arrow 3) et américain (Patriot).
C’est un camouflet pour Paris qui n’en fait pas partie (contrairement aux Britanniques), et qui voit encore une fois l’équipement européen boudé en faveur de celui provenant de l’extérieur de l’UE. Il est vrai que les Arrow 3 bouclier antimissile israélien « Dôme de fer » ont fait leurs preuves et que les défenses Patriot sont déjà déployées en Europe centrale. Pourtant, la France et l’Italie développent ensemble un système antimissile avec le SAMP/T (MAMBA).
La liste des pays participants au bouclier antimissile allemand est d’ailleurs en soi révélatrice : des pays nordiques et d’Europe centrale qui sont sous l’influence politique et économique de Berlin. L’absence des Polonais à ce projet s’expliquerait du fait qu’ils ont leur propre projet.
L’Europe politique reste allemande
Cette affaire du bouclier antimissile est très révélatrice de la division européenne et de la force politique allemande. Le fait que ce projet se fasse sans la France et la Pologne qui sont deux partenaires majeurs européens de la défense, montrent que l’Europe de la défense dans le cadre de l’UE sera lettre morte, à part pour du financement et des subventions.
Mais surtout la capacité de Berlin de fédérer un nombre non négligeable de pays autour de son projet, et ce en période de crise montre la force de sa diplomatie. Et la faiblesse de celle de la France.
Paris doit comprendre qu’une Europe fédérale (telle que Scholz avait l’air de sous-entendre) jouera géopolitiquement en faveur de Berlin. Inversement, si la France veut proposer une alternative où elle aurait du poids, elle devrait proposer une Europe plus souple en se rapprochant des Italiens et des Polonais. Cela nécessitera de passer outre les divergences idéologiques. Néanmoins, dans le cadre du bouclier antimissile, Budapest et Berlin ont bien réussi à se rapprocher. C’est peut-être la force de l’Allemagne : être capable de discuter avec tout le monde.
http://dlvr.it/SbSNCn
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jeudi 20 octobre 2022
Iran : quand les femmes défient le régime des mollahs
Par Emmanuel Razavi.
Un article de Conflits
Le mouvement de contestation féministe qui s’étend à tout le pays depuis l’assassinat de Mahsa Amini par la police des mœurs le 16 septembre dernier, va bien au-delà d’une simple revendication anti-voile. L’Iran fait en effet face à une crise économique, sociale et environnementale sans précédent à laquelle s’ajoute la brutalité d’un régime usé.
Dans ce contexte, les manifestants peuvent-ils avoir raison des mollahs ?
La République des mollahs fait face à un mouvement de contestation dont l’ampleur est inédite. Traversant toutes les couches de la société, celui-ci révèle au grand jour la fracture qui persiste entre une jeunesse en quête de modernité et un régime à la fois violent et usé.
Si les femmes ont toujours joué un rôle important dans la société iranienne, elles marquent aujourd’hui leur opposition à la République islamique en retirant ou brûlant leur voile en public. Particulièrement sociabilisées, les Iraniennes sont en effet les mieux placées pour dire à quel point celle-ci a fait du tchador l’un de ses piliers idéologiques.
Pauvreté et problème d’eau
Leur mouvement de révolte légitime va pourtant bien au-delà du simple refus de porter cet accessoire qui les enferme. Car la société iranienne est à bout de souffle. Le pays, qui compte 83 millions d’habitants, traverse une crise économique sans précédent depuis 1979.
Plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et des millions d’Iraniens peinent à se nourrir. Alors qu’une partie du territoire est constituée de plaines arides en proie à un climat semi-désertique, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique, qui a la mainmise sur plus de 60 % de l’économie, a permis la construction de nombreux barrages en contrepartie d’importants dessous de table. À cela s’ajoutent le mauvais état du réseau de traitement des eaux usées et le réchauffement climatique.
Résultat de cette politique mafieuse déconnectée des problématiques environnementales : deux tiers du pays sont en situation de stress hydrique et dans certaines provinces, des populations entières n’ont plus accès à l’eau potable.
Selon une analyse du World Resources Institute publiée en 2019, les ressources en eau sont de « mauvaise qualité » dans plusieurs villes, voire insuffisantes.
Plusieurs localités ont ainsi connu, ces dernières années, des pénuries d’eau ainsi que des coupures d’électricité. En 2021 à Ispahan, des manifestants avaient déjà interpellé le président Ebrahim Raïssi sur la tragédie en cours. Leurs cris d’alarme se sont répétés durant l’été 2022 en raison de la sécheresse. En vain. Car le régime s’est montré inapte à apporter des solutions concrètes. Au contraire, il a ignoré la détresse des Iraniens, allant jusqu’à réprimer férocement ceux qui osaient manifester leur désespoir en public.
On l’aura compris : l’Iran connaît l’une des périodes les plus dramatiques de son histoire contemporaine sur les plans économique, social et environnemental. Et c’est donc dans ce contexte qu’intervient la révolte initiée par les femmes peu après l’assassinat de Mahsa Amini par la police des mœurs le 16 septembre dernier, pour « mauvais port du voile » islamique.
Le Corps des Gardiens de la Révolution, bras armé de la République islamique
En Iran, plus de la moitié de la population a moins de trente ans. Les femmes représentent quant à elles 63 % de la population universitaire. La jeunesse pèse donc de façon importante sur l’avenir du pays. Et le fait qu’elle soit en rupture avec le pouvoir fragilise forcément celui-ci.
« On a des difficultés à se nourrir. Il n’y a pas de travail et le gouvernement nous martyrise », explique F. 20 ans, étudiante, qui a participé aux manifestations dès le début. Déterminée, elle ajoute :
« De toute façon qu’est-ce qu’on a à perdre ? Et puis nous sommes plus nombreux que lors des mouvements précédents […]. En tuant Mahsa Amini, les policiers ont frappé le cœur de l’Iran. Ils ont tué une jeune femme, mais aussi quelqu’un qui venait de la province. Ce qui lui est arrivé aurait pu m’arriver. Alors on n’a pas envie d’abandonner, même si la police nous tire dessus ».
Mais cette jeunesse héroïque se heurte à un adversaire redoutable : le Corps des Gardiens de la Révolution et sa milice civile des Bassidjis qui ne reculent habituellement devant aucune atrocité pour mater les mouvements de révolte. Ainsi, les pasdarans ont-ils multiplié les avertissements à l’égard des frondeurs alors que la violence est à son comble.
Selon un bilan de l’organisation non gouvernementale Iran Human Rights qui recense les atteintes aux droits de l’Homme en Iran, « au moins 76 personnes ont été tuées lors des manifestations nationales déclenchées par le meurtre de Mahsa Amini par la police la semaine dernière. Au moins six femmes et quatre enfants figurent parmi les personnes tuées. Des manifestations ont eu lieu (hier) à Téhéran, Yazd et Karaj malgré la répression sanglante… »
L’ONG précise :
« La plupart des familles ont été contraintes d’enterrer discrètement leurs proches la nuit et ont subi des pressions pour ne pas organiser de funérailles publiques. De nombreuses familles ont été menacées de poursuites judiciaires si elles rendaient leur décès public ».
Elle met enfin en garde « contre la poursuite des meurtres de manifestants et l’utilisation de la torture ».
S’ajoute à ce triste bilan l’arrestation de 1200 manifestants et de plusieurs avocats et journalistes. Selon Richard Sédillot, avocat spécialiste des droits de l’Homme « au moins quatre avocats ont été arrêtés. Il s’agit de Mahsa Gholamalizadeh, Sayeed Jalilian, Milad Panahipoor et Babak Paknia. Mais ils sont sans doute plus nombreux derrière les barreaux ».
D’après un communiqué du Comité de protection des journalistes en date du 27 septembre, au moins 23 d’entre eux ont également « été arrêtés alors que les affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants ont fait des dizaines de morts ».
Samedi dernier, les Gardiens de la révolution ont aussi bombardé des groupes kurdes iraniens basés en Irak en réponse à leur soutien aux manifestants.
En clair, les maitres de l’Iran n’entendent pas céder un pouce de terrain.
Organisation créée en avril 1979 sous l’égide de l’ayatollah Khomeini, le Corps des Gardiens de la Révolution est à l’origine une organisation paramilitaire. Avec le temps, elle s’est peu à peu substituée à l’armée qu’elle a reléguée au second plan. Elle tient également d’une main de fer les secteurs de l’industrie de la Défense, des télécommunications et de la construction. Forte d’environ 130 000 hommes, elle dispose de ses propres forces spéciales, de son aviation et de sa marine.
Un ex-diplomate iranien explique sous couvert d’anonymat :
« Les pasdarans sont au cœur du régime. Ils sont à tous les étages de l’armée, des services de renseignement, de l’administration et du système économique. Ils sont nés et ils ont grandi avec la République islamique d’Iran qui leur a permis de s’enrichir. Tant qu’ils tiendront la police, l’armée et l’économie, ils protègeront le régime. Même si ce sont des idéologues et des mystiques qui se comportent en mafieux, il faut avoir conscience qu’ils sont les vrais maitres du jeu ».
Conscient de la situation inédite que traverse l’Iran et de la toute-puissance des pasdarans, le prince Reza Pahlavi – en exil aux États-Unis – appelait il y a quelques jours les forces de l’ordre iraniennes à cesser les violences contre les manifestants. « Certains imaginent que la solution passe par un revirement des Gardiens de la révolution. Mais c’est peu probable. Ils veulent protéger leurs acquis », analyse l’ancien diplomate.
D’autant que les pasdarans répondent directement aux ordres du Guide de la Révolution Ali Khamenei et qu’ils sont également proches du président Ebrahim Raïssi, un ultraconservateur qui fut le responsable – en tant que procureur adjoint – de milliers d’exécutions de détenus politiques en 1988. Inscrit par les États-Unis sur une liste noire pour violation des droits de l’Homme, ce dogmatique de 61 ans n’a que faire des revendications de la jeunesse. Il considère que seule la charia détermine la ligne de conduite du régime et se trouve de facto être l’un des soutiens les plus sûrs des Gardiens de la révolution.
Le mouvement de contestation aura-t-il raison du régime ?
Dans les rues des grandes villes iraniennes, les jeunes décrochent les portraits D’Ali Khamenei. On les entend scander des slogans tels : « Femme, vie, liberté », « Khamenei est un meurtrier, son règne est illégitime ».
Il est cependant trop tôt pour dire si les manifestants auront raison des Mollahs. Si leur mouvement transcende toutes les catégories socio-économiques iraniennes – y compris les classes populaires -, et qu’il s’étend à tout le territoire, les contestataires font face à une réaction extrêmement brutale des autorités.
Même si la contestation, dont les femmes sont les premières héroïnes, est d’une ampleur sans précédent, on voit difficilement comment elle peut parvenir à bout d’un système théocratique aussi violent. D’autant que l’Iran compte peu de forces politiques d’opposition.
À l’extérieur du pays, il y a bien sûr les organisations monarchistes implantées aux États-Unis. Mais si l’on constate un regain d’affection pour le prince Reza Pahlavi sur les réseaux sociaux et que son nom est parfois scandé par les manifestants, son action reste limitée sans un soutien appuyé des Occidentaux.
Récemment interrogé par Radio-Canada, il expliquait pourtant à juste titre :
« Ce régime pourrait tomber à tout moment […]. La question n’est pas de savoir si, mais quand ».
Quant à l’organisation islamo-marxiste des Moudjahidines du Peuple iranien (OMPI), bien que très structurée, elle a laissé un mauvais souvenir aux Iraniens. Ils n’oublient pas qu’elle fut l’une des alliées de l’Ayatollah Khomeini lors de la révolution de 1979, avant de passer dans l’opposition et de s’acoquiner avec le président irakien Saddam Hussein.
Difficile, donc, de prévoir comment la situation va évoluer à court terme, et avec quels acteurs. Une chose demeure cependant certaine : le mouvement de révolte porté par les femmes est approuvé par la majeure partie des Iraniens. Les mollahs ont donc non seulement perdu la bataille générationnelle, mais aussi le peu de légitimité qu’il leur restait aux yeux de la population.
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Sur le web
http://dlvr.it/SbP8Cx
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mercredi 19 octobre 2022
Peut-on être « libéral-conservateur » ?
Au détour des conversations que j’ai pu avoir avec différents membres de la famille libérale, il arrive souvent que mon interlocuteur me dise en substance : « Pour ma part, je suis libéral-conservateur, c’est-à-dire libéral en économie et conservateur sur le plan sociétal. »
Et il me demande ensuite où je me situe selon cette variante particulière du libéralisme.
Les libéraux, une petite famille tout en nuances
La famille libérale est certes petite en nombre, mais il est vrai qu’elle se rattrape largement quand on en vient à faire la liste extensive de ses mille et une nuances. À supposer que vous vous sentiez une petite inclination libérale, savez-vous si vous êtes anarcho-capitaliste, libéral-libertaire, minarchiste, libertarien, libéral classique, ordo-libéral… ?
La multiplication des étiquettes qualifiant les libéraux tient d’abord au fait que le mot anglais liberal a été progressivement préempté par la gauche américaine, rendant nécessaire l’adoption de nouveaux vocables, notamment celui de libertarian. Mais en règle générale, les différences entre ces termes s’expliquent par la place plus ou moins grande – quoique toujours limitée – accordée à L’État.
Libéral dans un domaine seulement ?
Avec « libéral-conservateur », rien de tel. L’ampleur étatique n’est pas en cause. Elle est naturellement souhaitée la plus réduite possible, notamment dans le domaine économique, par opposition à l’interventionnisme et au dirigisme propres au socialisme ou même à la social-démocratie. Nombreuses sont les personnes qui souhaiteraient que l’État les laisse travailler en paix, sans les harasser de contraintes absurdes et sans leur prendre en impôt des portions confiscatoires de leurs revenus. Mais le terme renvoie plutôt à un tri effectué dans les activités humaines afin de voir quels domaines peuvent relever ou pas du libéralisme.
À la question posée ci-dessus, je réponds ainsi :
« Je suis totalement libérale, donc sur le plan sociétal, je suis ravie que des personnes puissent bénéficier de la liberté de fumer, divorcer ou avorter (par exemple). Mais à titre personnel, je mène une vie des plus classiques ; je trouve que fumer est idiot car dangereux, et serais-je confrontée à une situation d’avortement ou de divorce, que je me trouverais face à un grave problème de conscience. »
Le choix personnel du libéral
À titre personnel. Voilà le petit détail qui fait, je crois, que le terme « libéral-conservateur » associe deux qualificatifs qui ne sont pas situés au même niveau. « Libéral » renvoie au principe général de responsabilité et de liberté des personnes dans une société qui valorise les droits naturels, c’est-à-dire la liberté, la propriété et la sécurité, tandis que « conservateur » donne une indication sur les préférences spécifiques de la personne qui parle. Préférences que, dans un contexte libéral, elle est parfaitement en droit d’avoir, mais qui ne sauraient s’imposer à tout le monde.
Il est certain que nous vivons dans une société où s’épanouit chaque jour un peu plus un constructivisme progressiste rampant. Par exemple, il faut désormais se déclarer officiellement opposé au don d’organe pour ne pas être considéré comme donneur d’office, et il existe maintenant un délit d’entrave numérique à l’IVG qui consiste à pénaliser les sites internet coupables, aux yeux du gouvernement, de diffuser de « fausses informations » dans le but de décourager les femmes d’avorter.
Si « conservateur » signifie qu’on refuse, à titre personnel, d’être entraîné à marche forcée par décision gouvernementale dans les valeurs obligatoires du progressisme et qu’on souhaite avoir le droit d’adopter un mode de vie qu’on pourrait qualifier de « classique » ou « traditionnel », tout en reconnaissant aux autres le droit de faire des choix différents, il devient inutile d’accoler ce mot à « libéral » dans la mesure où le libéralisme est justement l’environnement qui laisse la société évoluer par elle-même et permet à chacun de vivre à sa façon dès lors qu’il n’y a pas d’atteintes aux personnes et aux biens.
Le libéral-conservateur selon Hayek
Mais l’on peut songer à une autre définition du « conservateur ». Pour Friedrich Hayek dans son texte « Why I am not a conservative »1-, il s’agit de quiconque se montre hostile aux changements radicaux. Dès lors, le « conservateur » sera enclin à protéger l’ordre établi, y compris en recourant à l’autorité de l’État, afin de ralentir la marche de la société et graver dans le marbre de la loi l’ordre ancien qui lui est cher contre le « déplorable relativisme » qu’il attribue à toute personne qui se déclare ouverte aux valeurs qui ne sont pas les siennes.
Cette attitude n’est pas libérale, mais le contexte socialiste (au sens large) dans lequel nous vivons depuis plusieurs décennies a contribué à créer une confusion et une forme d’assimilation erronée entre le libéralisme et le conservatisme.
Dans un précédent article, je notais que lorsque le gouvernement est de gauche, il pratique avec enthousiasme une politique typiquement socialiste selon la trilogie « lubies écolo-sociétales, dépenses, impôts », ce qui déclenche chez le blogueur libéral des réflexions peu amènes sur le sujet qui lui attirent la sympathie de personnes qui détestent les socialistes mais qui ne sont pas nécessairement très libérales.
De façon conjoncturelle, libéralisme et conservatisme se rejoignent dans leur opposition au progressisme à marche forcée dont je parlais plus haut, mais ces deux approches sont cependant à l’opposé dans leurs valeurs essentielles. Car dans cette configuration, le libéral refuse le terme « marche forcée » tandis que le conservateur refuse le terme « progressisme », quitte à imposer d’en haut son conservatisme.
Le libéral ayant des préférences personnelles conservatrices rejettera éventuellement l’avortement pour lui-même, mais il ne l’interdira pas aux autres. Dans la formulation de Hayek, que je partage totalement, cela donne :
Il y a maintes valeurs des conservateurs qui me conviennent mieux que celles des socialistes ; mais aux yeux d’un libéral, l’importance qu’il attache personnellement à certains objectifs n’est pas une justification suffisante pour obliger autrui à les poursuivre aussi.
À l’inverse, le conservateur tel que défini par Hayek n’aura de cesse de mettre en place un gouvernement qui l’interdira. Notre conservateur n’est certes pas progressiste, bien au contraire, mais il est néanmoins tout autant « constructiviste » que le socialiste et use des mêmes coercitions pour faire advenir, ou plutôt revenir l’ordre social auquel il aspire. Hayek à nouveau :
Comme le socialiste, il (le conservateur) est moins soucieux de la façon dont les pouvoirs du gouvernement devraient être limités, que du choix de qui les exercera, et comme le socialiste il se considère autorisé à imposer aux autres par la force les valeurs qu’il révère.
Dans cette seconde acception du terme « conservateur », il y a bien un mot de trop dans la formule « libéral-conservateur », mais contrairement à la première définition, c’est le mot « libéral », le mot le plus important, qui n’a plus sa place.
Alors, peut-on être « libéral-conservateur » ?
Le mot composé « libéral-conservateur » a-t-il un sens ? J’ai tendance à répondre que non. Soit le conservateur est conservateur pour lui-même sans chercher à voir ses opinions prévaloir pour l’ensemble de la société, et dans ce cas il n’a pas besoin d’ajouter le terme conservateur à libéral dans la mesure où son cas est prévu dans le libéralisme.
Soit le conservateur ne sera satisfait dans ses convictions que si celles-ci s’imposent à tous. Pour ne pas être progressiste, il n’en est pas moins constructiviste selon ses propres valeurs. Cela l’écarte à tout jamais de la philosophie libérale qui appelle à la tolérance et à l’esprit de responsabilité des individus, dans l’unique limite du respect des personnes et des biens. Dans ce cas, le terme libéral est non seulement de trop : il est incompatible avec le conservatisme en question.
C’est pourquoi, comme Hayek avant moi, « I am not a conservative ».
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Sur le web
Un article publié initialement le 15 janvier 2018 .
* « Why I am not a conservative » a été publié en postface de The Constitution of Liberty (p. 397), Friedrich Hayek, The University of Chicago Press, 1960. Version française de l’Institut Coppet ici. ↩
http://dlvr.it/SbKrHv
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mardi 18 octobre 2022
[PODCAST] Les leçons de Frédéric Bastiat pour notre système de santé – avec Patrick De Casanove
Épisode #27
Patrick de Casanove est président du Cercle Frédéric Bastiat, à la tête duquel il travaille à faire connaître la pensée de cet économiste et homme politique français originaire des Landes. Dans cet entretien enregistré le 25 septembre 2022 à Saint-Paul-Lès-Dax, nous discutons de l’héritage intellectuel de Bastiat pour notre époque, en particulier dans le domaine de la santé. Né en 1959, marié, père de 4 enfants, le Dr. de Casanove a été diplômé en 1985. Médecin généraliste en cabinet libéral jusqu’en 2017, il exercera ensuite en tant que médecin coordonnateur en EHPAD, jusqu’à sa retraite en 2022. Il a été Maire d’Ondres de 1995 à 2001.
Pour écouter l’épisode d’aujourd’hui cliquez sur le lecteur ci-dessous. Si rien ne s’affiche, vous pouvez recharger cette page ou encore cliquer directement ici.
Programme :
00:00 Introduction
01:24 Présentation de l’invité
07:42 Bastiat en politique
10:25 Pourquoi Bastiat est-il largement oublié hors des cercles libéraux ?
14:21 Un libéralisme économique fondé sur la morale
20:12 Bastiat : libertarien pragmatique ?
23:04 Bastiat prêt à faire la révolution à Bayonne ?
24:43 La Loi pervertie
28:57 Peut-on encore freiner la lente dérive vers le socialisme ?
35:22 Considérations économiques sur les soins
44:05 Le substrat technologique de la santé
49:34 Faut-il autoriser toutes les drogues en vente libre ?
55:32 L’invention de la Sécu en 1945 partait-elle d’une bonne intention ?
01:00:21 La Sécu de 2022 : entre faillite financière et surveillance généralisée
01:02:56 Sur le Covid-19 et les vaccins
01:09:22 Comment réformer le système de santé français ?
Aller plus loin :
– Site web du Cercle Frédéric Bastiat
– Droit naturel (notice Wikibéral)
– « La loi » (Bastiat)
– « Des salaires » (Bastiat)
– Sécu : comment faire mieux (2012)
– Patrick de Casanove sur Contrepoints
– Chaîne Youtube du Cercle Bastiat
http://dlvr.it/SbGYzf
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lundi 17 octobre 2022
Paris et Kiev ont signé l'accord créant un « fonds spécial de soutien » à l'armée ukrainienne
Moins d'une semaine après avoir été annoncé par le président Macron, l'accord visant à créer un « fonds spécial de soutien » à l'Ukraine, doté « dans un premier temps » de 100 millions d'euros, a été signé par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue ukrainien, Oleksii Reznikov, à Bruxelles, en marge d'une réunion ministérielle de l'Otan.
« C'est un nouveau volet du soutien militaire de la France à l'Ukraine face à l'agression russe, en complément de la livraison de capacités opérationnelles (...)
- Guerres impériales
http://dlvr.it/SbCKjs
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dimanche 16 octobre 2022
Est-ce que la baisse des taxes en Ukraine va réduire la corruption ?
Par Karol Mazur.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment annoncé une réduction drastique des impôts. Le programme, intitulé 10-10-10, vise à réduire les impôts et à encourager les résidents à les payer dans l’espoir de réduire l’économie souterraine.
En Ukraine, le taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est uniforme et s’élève à 20 % et le taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques à 18 %. Zelensky propose une réduction de l’impôt sur le revenu (des entreprises et des particuliers) de 18 % à 10 %, et une réduction spectaculaire du taux de TVA de 20 % à 10 %.
Il convient de noter qu’il s’agit de la première réduction aussi radicale dans l’histoire de l’Ukraine indépendante. Les nouveaux taux ne sont pour l’instant qu’une proposition, mais certains pourraient même parler de révolution dans le système fiscal. Du point de vue d’une stratégie libertarienne, il faut bien sûr féliciter l’administration Zelensky pour avoir pris de telles initiatives.
Corruption et pillage par l’oligarchie d’État
Le problème, cependant, est l’état actuel de l’économie ukrainienne. Bien qu’affaiblie par le fardeau de la guerre et le passage à une économie de guerre, l’objectif de ces réductions d’impôts ne doit plus être centré sur le seul financement de la guerre, mais sur une portée beaucoup plus large pour que ces réductions soient efficaces.
Nous devons nous rappeler que l’Ukraine est confrontée à d’énormes problèmes, et pas seulement à la guerre en cours avec la Russie. L’un des plus expressifs est l’omniprésence de la corruption et le pillage des fruits du travail par l’oligarchie d’État qui s’est émancipée à l’époque de la chute du communisme (que l’on peut qualifier aujourd’hui de capitalisme de connivence).
La corruption y est similaire au niveau connu, par exemple, en Russie. La corruption est répandue parce que les principales industries en Ukraine sont des secteurs clés tels que l’énergie, l’agriculture et l’industrie. L’intérêt des politiciens pour ces industries est évident partout.
La proposition de réduire les impôts semble surprenante car les modèles que l’Ukraine tire des autres pays n’utilisent pas cette méthode. Il semble que tout le concept de réduction des impôts date de 2016-18, lorsque le ministre des Finances de l’Ukraine était, au moins dans ses déclarations, un partisan des réformes du marché libre, Ołeksandr Danyluk. Il est clair ici que l’administration de Zelensky semble croire au mécanisme classique de l’économie de Reagan et à la soi-disant courbe de Laffer.
Une annonce de circonstance aux résultats incertains
Bien sûr, se référer au concept de Laffer est une pure expérience dans le cas de l’Ukraine, car il est difficile d’estimer les résultats en regardant l’échelle de tous les problèmes.
Si, en tant que libertariens, nous sommes de tout cœur en faveur de cette réduction, voire de l’abolition totale des impôts, il convient de se demander si cette tendance se poursuivra si la guerre prend fin. En outre, il est important de savoir dans quelle mesure les citoyens ordinaires bénéficieront de cette initiative, et de réfléchir à la mesure dans laquelle cette réforme fiscale pourrait être dictée par les politiques d’une oligarchie prédatrice, qui fixe toujours les normes du système fiscal en Ukraine.
Nous devons nous rappeler que l’objectif immédiat de l’administration de Zelensky est, après tout, de renforcer le système de l’appareil d’État pour repousser l’agression russe. Les revenus de Zelensky pourraient augmenter grâce à l’élimination de l’économie souterraine, qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, représente près de 44 % du produit intérieur brut national en Ukraine.
Cette initiative est donc sans aucun doute motivée par la situation de guerre actuelle. Pour poursuivre la guerre, comme le disait Gian Giancomo Trivulzio, il faut trois choses : de l’argent, de l’argent et encore de l’argent. Les dirigeants ukrainiens actuels pensent que seul un État fort et efficace est capable de résister efficacement à l’agresseur.
Toutefois, les Ukrainiens eux-mêmes sont-ils prêts à soutenir ces activités ? Le problème de ces réformes, cependant, est que même avec de bonnes intentions, elles augmentent encore le contrôle de l’État sur ses citoyens. En effet, la réforme fiscale permet également aux contrôles du bureau des impôts d’avoir un accès total aux comptes personnels et aux finances des citoyens.
Bien qu’il soit difficile de l’affirmer avec une certitude totale en raison de l’influence de l’économie souterraine, on estime que l’économie ukrainienne a continué à se développer et à croître régulièrement au cours des dernières décennies. Cela montre non seulement l’étouffement économique désastreux du passé socialiste, mais surtout que l’Ukraine a un énorme potentiel pour déployer ses ailes s’il n’y avait pas de solutions étatiques oppressives.
Peut-être l’Ukraine peut-elle évoluer vers une entité libertarienne même dans une situation aussi drastique. Elle peut servir d’exemple à l’Europe pour montrer à quel point les solutions du marché libre peuvent être efficaces.
Des solutions qui non seulement agissent dans l’intérêt de l’administration publique en augmentant les recettes de l’État, mais surtout, qui agissent dans l’intérêt des habitants et en augmentant leur niveau de vie. Un homme libre et entreprenant se débrouillera certainement, il est seulement important de lui donner la liberté d’agir.
Ce sont les citoyens qui sont les bénéficiaires des réformes fiscales, et non les politiciens et les fonctionnaires. Le temps nous dira quelle direction l’Ukraine prendra.
Traduction Contrepoints
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Sur le web
http://dlvr.it/Sb8xrx
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samedi 15 octobre 2022
Covid-19 : le parquet européen enquête sur l’achat de vaccins par l’UE
Il était temps, ça commence à bouger, reste à savoir combien de temps va prendre une telle enquête et quelle sera son issue. Il nous semble certain qu’aucune solution ne viendra du haut de la pyramide, seul le peuple souverain peut mettre fin à cette corruption systémique criminelle…
Le parquet européen a annoncé vendredi 14 octobre avoir ouvert une enquête sur l’achat de vaccins anti-Covid dans l’Union européenne, sans plus de précisions.
«Le bureau du procureur général européen (ou EPPO en anglais, European Public Prosecutor’s Office) confirme avoir une enquête en cours sur l’acquisition des vaccins anti-Covid dans l’UE», a-t-il indiqué dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. «Cette confirmation exceptionnelle intervient en raison d’un intérêt extrêmement élevé du public (sur cette question). Aucun autre détail ne sera rendu public à ce stade», ajoute l’EPPO.
Un contrat confidentiel
Face aux ravages de la pandémie de coronavirus qui a atteint l’Europe début 2020, la Commission européenne avait décidé de procéder à l’achat groupé de vaccins pour le compte des 27 États membres. Plus de la majorité des doses ont été achetées ou réservées au duo américano-allemand Pfizer/BioNTech, mais cinq autres fabricants ont vu leurs vaccins être homologués par le régulateur européen (Moderna, AstraZeneca, Janssen, Novavax et Valneva).
Des ONG et des eurodéputés ont critiqué le fait que les aspects clés des contrats restent confidentiels. Un échange de SMS entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le PDG de Pfizer Albert Bourla, révélé par le New York Times, a suscité une polémique et même conduit la médiatrice de l’UE à intervenir. Face au refus opposé par les services de la Commission à un journaliste qui demandait à en connaître la teneur, la médiatrice, Emily O’Reilly, a estimé cet été que le public devait pouvoir avoir accès aux textos échangés par les institutions de l’UE dans les mêmes conditions que pour les autres documents de travail européens…
http://dlvr.it/Sb77L1
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