Depuis le début de « l’opération militaire spéciale » russe en Ukraine, les pays occidentaux ont soutenu l’effort militaire du pays envahi. Mais comme dans plusieurs efforts similaires, les États-Unis prennent la part du lion – et davantage est encore en chemin.
Avec les élections de mi-mandat qui approchent à grands pas, nombreux sont ceux qui questionnent cette aide. À un point tel que, s’ils obtiennent la majorité, plusieurs républicains promettent de repositionner leur pays et son financement. Le chef de la minorité républicaine (qui deviendrait président de la Chambre en cas de victoire) affirme que le pays ne devrait pas offrir de chèque en blanc.
Il a parfaitement raison sur ce point. Une sénatrice républicaine de l’Iowa, qui veut continuer de défendre l’Ukraine, affirme qu’on a le droit de savoir où va l’argent. Mais le Congrès actuel ne semble pas trop s’en soucier. Avec cette « menace » de remise en question, certains veulent adopter une aide massive avant l’élection pour garantir davantage de fonds.
Ces derniers pourraient facilement tenter de remplir un trou sans fond. Déjà en août, CBS rapportait que seulement 30 à 40 % de l’aide va là où elle devrait. Une forte corruption s’appropriait le reste, bien qu’il semble que la situation s’améliore.
Mais si tel est le cas, c’est plutôt lent. L’Ukraine est en milieu de classement pour la liberté de la presse en 2020, et cette dernière fut nationalisée par Zelensky dès mars pour combattre la « propagande » russe. On ne peut donc pas se fier aux rapports « officiels » pour savoir si l’aide est bien acheminée.
À ce sujet, l’Ukraine est 122e au classement de perception de la corruption, à peine trois places au-dessus de la Russie. Selon cet article de NPR, la corruption est un souci réel pour les États-Unis depuis que la république est devenue indépendante de l’URSS. Mais avec la présente guerre, les inquiétudes sont mises en sourdine. Lorsque Zelensky a viré plusieurs hauts fonctionnaires, le département d’État a évité de commenter au-delà de « c’est son droit. »
Et la guerre n’est pas une justification pour éviter de limiter la corruption. Le même article de NPR mentionne qu’il y a déjà un an l’ambassade à Kiev avait montré ses inquiétudes face à la lenteur inexpliquée de la mise en route d’un comité anti-corruption. Et quand une représentante d’origine ukrainienne l’a dénoncée et allégué qu’un officiel sabote les défenses contre les Russes, l’administration Zelinsky l’a accusée de propagande pro russe.
Purifier l’histoire
Malheureusement, du moins plus tôt durant l’année, trop de médias avaient décidé de complètement ignorer la corruption et d’user de superlatifs farfelus, allant de la comparaison avec la guerre d’Indépendance des États-Unis à l’affirmation que cette guerre est celle de la démocratie contre l’autocratie.
Car en plus des problèmes de corruption énumérés plus haut, l’autoritarisme ukrainien est apparent pour quiconque a des yeux. Malgré son style de propagande pro-russe, le pamphlet Ukraine on Fire montre le très sérieux problème néo-nazi du pays.
Notamment, le bataillon Azov fut acclamé en 2014 lors de l’invasion russe de Crimée – et même comparé aux milices de la guerre d’Indépendance. Toutefois, les symboles utilisés sont très visiblement nazis. Et leurs atrocités dans l’est de l’Ukraine (qui se sent plus proche de la Russie) étaient telles que l’ONU voulait des réponses sur des crimes de guerre allégués. Même Zelinsky dispose encore de personnes haut placées proches d’Azov.
C’est sans doute pourquoi, il y a trois ans à peine, plusieurs congressistes ont demandé qu’Azov soit désigné comme organisation terroriste.
Mais la maladresse de la formulation de la lettre au secrétaire d’État Mike Pompeo s’est retournée contre les politiciens et a augmenté la popularité du bataillon. Leur histoire est certes plus complexe qu’un simple groupuscule comparable à des djihadistes, mais les apologistes d’Azov y vont d’une torture de la logique que mon cerveau autiste est incapable d’atteindre : « Ils acceptent des néo-nazis, mais ce ne sont pas des néo-nazis ni des terroristes. »
Bref, un recentrage des aides des États-Unis à l’Ukraine doit très certainement être à l’ordre du jour. Comme trop de démocraties récentes (après la chute du Rideau de fer), l’Ukraine tend à avoir la transparence du plomb sous les rayons X. Selon un classement de la Banque mondiale, y faire des affaires est plus difficile qu’en Russie. Alors même vouloir commercer régulièrement n’aurait peut-être pas l’effet escompté pour aider le pays.
De toute façon, les États-Unis n’auraient même pas besoin d’aide directe comme présentement pour nuire à la Russie. Il s’agirait d’appliquer la formule chouchou de plusieurs conservateurs – drill baby, drill (fore (du pétrole), bébé, fore) – pour que les cours du pétrole redescendent et nuisent à l’envahisseur. Ce dernier se montre agressif surtout quand les cours du pétrole sont à la hausse.
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