C'est bien la preuve qu'il ne connaît pas l'histoire de France, puisque pour moi, la droite est justement le canal historique des 50% de collabos qui ont ont toujours connus la France.

Marine Le Pen en Corse, ce n’est pas à piquer des hannetons non plus, bref, plus de news dans la Defcon-Room.

Qui imagine François Fillon se comparant à Vercingétorix ? A quinze jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de la droite ne recule devant rien pour tenter d’arracher, in extremis, sa qualification au second tour. Vendredi soir, à Clermont Ferrand, le discours prononcé par l’ancien Premier ministre devant près de 3000 sympathisants n’avait rien à envier à ces grandes envolées populistes dont Nicolas Sarkozy avait le secret.

«C’est aux étrangers qu’il revient de faire l’effort d’intégrer la France […] et non à la France de se plier à des coutumes non conformes à son pacte républicain» a-t-il ainsi lancé dans sa conclusion. Succès garanti : ces mots ont effectivement soulevé l’enthousiasme d’un public qui avait également beaucoup apprécié d’entendre le candidat expliquer que l’école devait aussi servir à «apprendre le goût d’être français et fier de l’être».

Pour stimuler l’ardeur du peuple de droite, Sarkozy avait réactivé le mythe de «nos ancêtres les gaulois». Fillon, lui, n’hésite pas à se comparer au premier des Gaulois. «J’apprécie d’être à quelques kilomètres d’un lieu historique, le plateau de Gergovie. Là-bas, il y a quelques siècles, un rebelle gaulois, Vercingétorix, infligea une défaite magistrale à Jules César… qui était pourtant le favori des sondages» a-t-il lancé vendredi soir, en Auvergne, s’attirant aussitôt, sur les réseaux sociaux, un déluge de commentaires ironiques : quelques mois après sa victoire à Gergovie, Vercingétorix, battu à Alésia, n’était-il pas devenu le prisonnier de César ?

La métamorphose de Fillon se confirme

Cette extravagante comparaison est une nouvelle illustration de la métamorphose du candidat qui se targuait jadis de parler à l’intelligence des électeurs et n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer les slogans démagogiques et les fanfaronnades des chauffeurs de salles. On imagine les cruels commentaires qu’aurait inspirés à l’ancien Premier ministre, il y a quelques mois encore, le spectacle d’un Sarkozy se comparant au vainqueur de César. Plus rien de tel, désormais. Toujours à la peine dans les sondages, Fillon espère consolider sa lente remontée en s’appropriant le style de l’ex-président.

Dans la matinée de vendredi ce dernier est sorti de son silence pour réaffirmer son soutien au vainqueur de la primaire. Fillon serait «le seul» à pouvoir «incarner l’alternance», «Il n’y a plus de place pour les hésitations ou les états d’âme» écrit notamment Sarkozy dans son message, posté sur Facebook le jour où son plus fidèle lieutenant Brice Hortefeux recevait le candidat. Ce dernier n’a pas oublié ni pardonné les interrogations de Fillon sur le comportement et l’honnêteté de son mentor pendant la campagne de la primaire. Mais à Clermont-Ferrand, l'ancien ministre de l'intérieur a tenu à proclamer son soutien au candidat «légitime».

Il y est allé, lui aussi, de sa petite allusion à Gergovie et à celui qui vainquit «contre toute attente». Décidément très inspiré par la période gallo-romaine, il a même ajouté que l’on fêtait ce 7 avril l’anniversaire du «Code Justinien» promulgué en l’an 529. «Nous croyons aux symboles» a ajouté Hortefeux, suggérant que le grand projet de rupture défendu par Fillon serait de la même veine que la célèbre réforme administrative de l’empire romain.

Pour que personne ne doute de sa volonté de voir gagner le «candidat légitime» de sa famille politique, le sarkozyste auvergnat a conclu sur un autre «symbole» : du haut de la tribune, il a offert un volant de course à celui qui devra demain «piloter la voiture France». «Il le mettra sur sa Ferrari», commentait un filloniste qui n’a pas perdu le sens de l’humour…

 

Alain Auffray

 

Source : Libération.fr

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Le jeu de l'argent