mercredi 13 avril 2016

Chaque année, 25 000 enfants sont abandonnés par leur famille adoptive aux Etats-Unis

Chaque année, 25 000 enfants sont abandonnés par leur famille adoptive aux Etats-Unis

Chaque année aux Etats-Unis, 25 000 enfants sont abandonnés par leur famille adoptive. « Etats-Unis, enfants jetables », un documentaire bouleversant diffusé ce mardi soir sur France 5, met en lumière le système du « rehoming », qui permet de confier à d’autres les enfants jugés trop difficiles à élever.

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Un président de la Fed propose de scinder les banques de Wall Street

Un président de la Fed propose de scinder les banques de Wall Street

Neel Kashkari sait à quel point les banques « trop grosses pour sombrer » doivent leur survie aux renflouements effectués sur le dos des contribuables. En 2008, au poste de secrétaire adjoint au Trésor, il a administré le premier programme de renflouement de la Réserve fédérale (TARP).
Nommé récemment président de la Réserve fédérale (Fed) du Minnesota, Kashkari critique vivement la « réforme financière » imposée en 2010 par le président Obama (la loi Dodd-Frank) et accueillie à l'époque avec enthousiasme (...)

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Lorsque le diapason de Verdi donnait le la

Lorsque le diapason de Verdi donnait le la

Le 9 avril 1988 s'est tenu à Milan, dans le bâtiment historique de Giuseppe Verdi, un immeuble de style Renaissance que le grand compositeur fit construire pour les musiciens à la retraite, la première conférence internationale de l'Institut Schiller sur le diapason et la musique classique.
Voici un dossier en quatre parties permettant de comprendre les enjeux essentiels du sujet présenté lors de cette conférence historique :
Le résumé de la conférence : « Quand de grands artistes proclament qu'il (...)

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Réintégration complète dans l'OTAN : l'ultime trahison des socialistes

Réintégration complète dans l'OTAN : l'ultime trahison des socialistes

C'est en catimini que le Parlement français a finalement ratifié, le 7 avril, le « protocole sur le statut des quartiers généraux internationaux », dit Protocole de Paris, qui autorise et règle les conditions du déploiement, dans notre pays, de forces militaires venant d'autres pays membres de l'OTAN.
Le gouvernement socialiste, qui adopte souvent le ton de la banalité pour faire passer des lois qui, loin d'être anodines, vont à l'encontre des fondements de notre République, a encore une fois réussi (...)

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Le mouvement « Nuit Debout » peut-il avoir un avenir sans se structurer politiquement ?

Le mouvement « Nuit Debout » peut-il avoir un avenir sans se structurer politiquement ?

Le point de vue de Eddy Fougier, pour iris-france.org Un nouveau mouvement de contestation qui semble spontané occupe la place de la République à Paris depuis le 31 mars et rencontre un certain succès. Quels sont les modes d'actions, les modèles et les codes qui inspirent ce mouvement ? Quelle est la dynamique actuelle du mouvement,

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Clinton, Fillon et Moufti saudi, les grands blagueurs de ce début de semaine …

Clinton, Fillon et Moufti saudi, les grands blagueurs de ce début de semaine …

En ce début de semaine, on a eu l’occasion d’apprendre plein de choses intéressantes sur le monde qu’il est beau. Et toutes les questions qui nous traversent ont enfin trouvé une réponse, plausible qui plus est. Pourquoi les femmes ne doivent pas conduire ? La réponse de Ali ash-Shaykh : «C’est dangereux, ça les expose au diable»

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L’OTAN refuse de garantir par écrit que son bouclier antimissile ne vise pas la Russie

L'OTAN refuse de garantir par écrit que son bouclier antimissile ne vise pas la Russie

Il n'y aura pas de garanties juridiques écrites que le système antimissile que l’OTAN déploie en Europe n’est pas dirigé contre la Russie, a fait savoir le département d'Etat américain. «Ce que demande la Russie limite considérablement nos possibilités de réagir à la menace nucléaire. La Corée du Nord et l'Iran ont à maintes reprises

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La Chine achète des centaines d’hectares de terres agricoles dans le Berry

La Chine achète des centaines d'hectares de terres agricoles dans le Berry

Un groupe chinois a acquis plusieurs centaines d'hectares de terres à céréales dans le Berry. Une première, qui provoque stupeur et colère dans le monde agricole. Une article de notre partenaire le JDLE. «Acheter 1.700 hectares de céréales en France sans aucun contrôle, c'est possible!». C'est par un cri indigné que débute le communiqué de

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Dérive | Quand un patron fait marcher ses employés à quatre pattes sous la pluie pour les motiver

Dérive | Quand un patron fait marcher ses employés à quatre pattes sous la pluie pour les motiver

Les méthodes des dirigeants de cette société chinoise pour le financement et la location de véhicules envers ses employés sont surprenantes. Et elles ont révulsé plus d’un Chinois. Comme le montre une vidéo qui a fait le tour du réseau social chinois Weibo, repérée par Mashable (en anglais), une dizaine de vendeurs ont parcouru environ 200 mètres

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Vidéo | « Les élites françaises entre 1940 et 1944 »

Vidéo | « Les élites françaises entre 1940 et 1944 »

Les classes dirigeantes françaises, confrontées à un peuple jugé trop rétif, ont pris au 19e siècle l'habitude de s'appuyer sur des homologues étrangères, plus puissantes et plus sûres d'elles. Au siècle suivant, elles ont opté tour à tour ou conjointement pour leurs partenaires d'Allemagne et des Etats-Unis. Source: https://brunoadrie.wordpress.com/2016/04/11/les-elites-francaises-entre-1940-et-1944-par-annie-lacroix-riz/

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Portables | Et si nous étions à l’aube d’un scandale sanitaire majeur ?

Portables | Et si nous étions à l'aube d'un scandale sanitaire majeur ?

Article issu de Arrêt sur Info et Alternativesanté Et si nous étions à l'aube d'un scandale sanitaire majeur ? Electrosensibilité, cancers, plusieurs travaux scientifiques démontrent la nocivité des radiofréquences sur la santé. Une étude de l'Inserm confirme  le lien entre l'utilisation intensive du téléphone ­portable et apparition  de tumeurs cérébrales. Inquiétant. En France, il y a

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Elisabeth Badinter, ou l’art de lutter contre le voile tout en faisant la promotion de l’Arabie Saoudite

Elisabeth Badinter, ou l'art de lutter contre le voile tout en faisant la promotion de l'Arabie Saoudite

Lutter contre le voile et… être chargée de la com' de l'Arabie saoudite : le troublant mélange des genres d'Élisabeth Badinter Philosophe et en même temps femme d'affaires, difficile pour Élisabeth Badinter de rester cohérente à travers ses divers engagements. En témoigne cette contradiction de taille entre son appel au boycott des marques surfant sur

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Europe | Des économies moribondes au premier trimestre

Europe | Des économies moribondes au premier trimestre

Voici quelques graphiques et diverses informations qui démontrent sans grande ambiguïté que la croissance en Europe n'est pas plus au rendez-vous que la reprise en France ou l'inversion de la courbe du chômage de Mamamouchi 1er, actuel locataire de l'Élysée qui sera bientôt en cours d'expulsion. Cela veut dire que la politique monétaire de la BCE

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Référendum hollandais | Une fissure dans le barrage russophobe européen

Référendum hollandais | Une fissure dans le barrage russophobe européen

Par Gilbert Doctorow – Le 7 avril 2016 – Source :Une parole franche. Par ce jeudi matin de ciel couvert à Bruxelles, la capitale de l'Europe, les rayons de soleil arrivent de l'Est alors que les derniers résultats du dépouillement aux Pays-Bas voisins donnent à penser que le référendum d'hier sur l'accord d'association de l'UE

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Crête: la cité de Knossos était trois plus grande que ce que l'on croyait

Crête: la cité de Knossos était trois plus grande que ce que l'on croyait

Entourée par des eaux turquoises sous le soleil de méditerranée, la Crête, située dans le sud de la mer Egée, est la plus grande île au large de la Grèce.

Des chercheurs de l'université de Cincinnati et le Knossos Urban Landscape Project (de l'UCL) ont constaté, lors de fouilles d'anciennes maisons et cimetières, que Knossos était trois fois plus grand que ce qui avait été estimé auparavant.

Knossos était la capite de la Crête Minoenne et le coeur de la civilisation minoenne. Image credit: Bernard Gagnon / CC BY-SA 3.0.

Dans un communiqué sur les découvertes, ils ont écrit que les tombes s'étalaient sur une plus grande surface que prévu, avec un énorme trésor de céramiques, de bijoux, d'objets en bronze et autres effets personnels.

Tous ces objets avaient été importés, ce qui suggère que la cité commerçait avec la Grèce, Chypre, le Proche Orient, l'Egypte, l'Italie et toute la Méditerranée.

Knossos est considérée comme étant la plus ancienne cité d'Europe, une métropole de l'âge du bronze qui a surgit grâce aux Minoens, la première civilisation avancée d'Europe.

Sir Arthur Evans, l'archéologue britannique qui découvrit le plus célèbre monument archéologique de Crète, le Palais de Cnossos, nomma cette ancienne civilisation d'après le Roi Minos. Ce personnage mythologique qui, selon la légende, ordonna la construction du labyrinthe abritant le minotaure.

La culture minoenne sur l'île de Crête se termina aux alentours du 15ème siècle avant JC, et la plupart des travaux archéologiques s'étaient concentrés sur la découverte de vestiges qu'ils avaient laissé derrière eux.

Cependant, le récent projet s'est penché sur l'examen d'artéfacts plus récents. Il a été découvert que la cité s'était remise de l'effondrement de son système socio-politique aux alentours de 1200 avant JC et qu'elle prospéra pendant l'âge du fer qui suivit l'âge du bronze.

Les artéfacts qu'ils ont trouvé suggèrent que Knossos est devenu un centre commercial dynamique, échangeant des biens avec les régions des alentours.

La réputation actuelle de la Crète, qui est un paradis pour les touristes qui veulent profiter des plages de l'île et des hôtels haut de gamme, inquiète les archéologues, surtout à la lumière de leurs récentes découvertes.

Ils espèrent travailler avec les habitants locaux pour préserver les sites qui pourraient contenir des restes précieux de Knossos.


Source:

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Cannabis : le drôle de débat

Cannabis : le drôle de débat




L'alliance des libertaires de gauche et de droite

Il faut bien reconnaître que le débat sur la légalisation du cannabis est compliqué, chaque camp débattant de manière souvent peu nuancée, comme l'illustrent le papier des Inrocks faisant du Colorado un « exemple à suivre », quand Le Temps, en Suisse, parlait des « ravages du cannabis » dans le même Etat étasunien, qui a légalisé sa consommation. Les partisans de la libéralisation pointe l'échec de la répression, qui n'a pas un grand effet sur la consommation, les recettes que la légalisation pourrait apporter à l'Etat ou le fait que cela permettrait de mettre fin aux trafics qui nourrissent une délinquance qui peut virer dans la criminalité comme on le voit à Marseille. Ces arguments sont habituellement tenus par une partie non négligeable de la gauche, mais aussi certains ultralibéraux, comme The Economist.



Passons sur l'argument mercantile, qui en dit long sur les valeurs de ceux qui l'avancent, outre le caractère dérisoire des montants concernés. L'échec de la répression n'est pas faux, mais cet argument a des limites. Ne s'agit-il pas d'une démission de l'Etat ? Et, à partir de quel niveau de non respect des lois l'Etat devrait-il reculer ? Cela ne représente-t-il pas une prime à la délinquance ? L'argument des trafics n'est pas le moins inintéressant : il est vrai que l'interdit favorise la délinquance et le crime organisés. Et si les priver ce qui les nourrit pouvait servir l'intérêt général ? Sauf qu'il est sans doute illusoire de croire que la légalisation pourrait arrêter les trafics. Ne pourraient-ils pas seulement se déplacer, soit vers d'autres drogues - ce n'est pas le choix qui manque - ou vers des variétés plus fortes de cannabis ?



Il n'est pas inintéressant de noter que suite à la légalisation du cannabis, la délinquance a progressé de 15% au Coloradoet dans l'Etat de Washington, avec des faits divers qui font froid dans le dos. Et les arguments pour la légalisation pèsent-ils lourds face au fait que le cannabis est de plus en plus fort, ce qui pousserait forcément à un trafic des variantes dépassant le seuil légal, sans compter le possible transfert sur d'autres drogues, dont, malheureusement, le trafic se développe aussi, le nombre de victimes de l'héroïne ayant, par exemple, triplé aux Etats-Unis en dix ans. Enfin, on peut rappeler tous les méfaits notoires du cannabis, de l'impact sur le QI, la croissance, les maladies mentales… Et comment ne pas être inquiété par l'envolée de la consommation dans les Etats qui l'ont légalisé outre-Atlantique ?


Bien sûr, aujourd'hui, beaucoup trop de personnes consomment du cannabis. Mais sans vouloir mettre tous les consommateurs en prison, ne peut-on pas penser qu'il serait effarant de légaliser la consommation d'une substance aussi toxique, ce qui augmenterait encore sa consommation sans véritable impact positif sur les trafics ? Mais on peut aussi y voir un refus maladif des règles et / ou de l'Etat ?

Manifestation à Saint-Lazare : des étudiants refusent de se satisfaire des annonces de Valls

Manifestation à Saint-Lazare : des étudiants refusent de se satisfaire des annonces de Valls

Près de 200 étudiants parisiens ont investi la gare Saint-Lazare ce mardi 12 avril, répondant à l'appel de la Coordination nationale étudiante. Une opération qui, face à la satisfaction de l'Unef, vise à montrer leur détermination à n'accepter que le retrait du projet de loi Travail, et non les mesures pour la jeunesse annoncées lundi par Manuel Valls aux syndicats étudiants.

Près de 200 étudiants ont investi le hall principal de la gare Saint-Lazare, à Paris, ce mardi 12 avril. -N. Rinaldi 

Ils s'étaient donné le mot. Vers 16h30, près de 200 étudiants parisiens ont répondu à l'appel de la Coordination nationale étudiante (CNE) ce mardi 12 avril sur le parvis de la gare Saint-Lazare, dans le nord de Paris, pour manifester leur "soutien aux cheminots". Mais, surtout, pour rappeler l'exigence qu'ils portent depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail : "le retrait, rien que le retrait" du texte. La manifestation sauvage se transforme en démonstration de force quand, à 17 heures, les étudiants rompent le – léger – barrage policier et investissent la gare. Des tracts intitulés "Cheminots en colères, étudiants solidaires !" sont distribués aux voyageurs, aux réactions contrastées. Mais les slogans, eux, visent davantage le projet de loi de Myriam El Khomri.

   

Car c'est avant tout de la loi Travail qu'il est question ce mardi, . Une façon de montrer que le satisfecit de l'Unef n'est pas partagé par tous. Peu avant l'arrivée des manifestants, la CNE, qui regroupe des délégués d'universités de toute la France mobilisés contre la loi Travail, a tenu une "conférence de presse" improvisée. Devant les marches de la gare, cinq porte-paroles du mouvement expliquent "qu'aucune négociation n'est envisageable", et que "le projet de loi ne peut être amendable".

Une querelle de représentativité

Si les porte-paroles de la CNE estiment "insuffisantes" et "sans rapport avec la loi Travail" les mesures annoncées par le Premier ministre, ils remettent surtout en cause la "légitimité" de l'Unef. "Ce n'est pas aux syndicats de négocier le projet de loi", expliquent les cinq étudiants, qui estiment que "personne ne peut parler au nom du mouvement". Un procès en légitimité que balaie l'Unef. Contacté par Marianne, le premier syndicat étudiant explique que la CNE est, elle, "très peu représentative". Et d'illustrer son propos par le nombre décroissant d'universités présentes lors des assemblées générales du mouvement : "près de 70 le week-end du 2 avril, moins de 40 la semaine suivante". Si elle ne dément pas ces chiffres, la CNE invoque des "difficultés financières et logistiques" pour ses étudiants mobilisés : la première AG a eu lieu à Rennes, la deuxième à Nanterre, et une troisième est prévue le week-end prochain à Toulouse.

Parmi les étudiants présents ce mardi à la gare Saint-Lazare, nombre d'entre eux s'inquiètent d'une éventuelle "démobilisation des étudiants", à la suite des annonces de Matignon, qui visent à "acheter les jeunes pour museler la contestation". L'Unef, elle, a appelé dès lundi à manifester "auprès de l'intersyndicale"  le 28 avril contre la loi Travail, de manière "solidaire", mais elle ne s'est "pas encore décidée" à participer aux deux journées d'actions annoncées par la Coordination nationale des étudiants, des 14 et 20 avril prochains.

 

Source : Marianne.net

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : La force d'un rejet

 

Le siège du groupe Bolloré perquisitionné dans le cadre de ses affaires africaines

Le siège du groupe Bolloré perquisitionné dans le cadre de ses affaires africaines

C'est notamment parce qu'ils avaient levé le voile sur les « affaires africaines » du groupe Bolloré, que ce dernier avait attaqué en justice les journalistes de Bastmag.net et Rue89.com. Aussi, de la feuille OCB (qui détruit nos jeunes) à l'huile de palme, en passant par l'évasion fiscale. C'est une bonne nouvelle que l'Etat mette le nez dans les affaires de ce groupe et de son business pas très éthique… (Qui lui à notamment permis de racheter Canal+ et de virer les Guignols de l'info....)

© AFP | Les enquêteurs se sont rendus dans les bureaux du PDG Vincent Bolloré à Puteaux, dans les
Hauts-de-Seine. 

Le siège du groupe Bolloré Africa Logistics a fait l'objet d'une perquisition dans le cadre d'une enquête sur les conditions d'octroi des concessions des ports de Conakry, en Guinée, et de Lomé, au Togo.

Une perquisition a été menée le 8 avril au siège du groupe Bolloré, a indiqué mardi 12 avril l'avocat du groupe, confirmant une information du journal Le Monde. Cette perquisition était menée dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en novembre 2013 par le parquet national financier portant notamment sur des soupçons de "corruption d'agent public étranger".

Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) "se demandent si le groupe du milliardaire breton [absent durant la perquisition] a utilisé son bras publicitaire Havas pour faciliter l'obtention de la gestion des ports de Conakry en Guinée et de Lomé au Togo", affirme Le Monde.

C'est en enquêtant sur les relations de Francis Perez, président du groupe Pefaco, une société spécialisée dans l'hôtellerie et les jeux et très implantée en Afrique, que les enquêteurs ont été amenés à se pencher sur les activités africaines de l'industriel Vincent Bolloré.

Selon Le Monde, Francis Perez compte parmi ses relations Jean-Philippe Dorent, salarié de la société de communication Havas (détenue à 60 % par Bolloré), qui s'est "notamment occupé en 2010 de la campagne présidentielle guinéenne du candidat Alpha Condé".

Le président de la République de Guinée, Alpha Condé, élu en novembre 2010, avait résilié le 8 mars 2011, par décret, la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry octroyée en 2008 pour une durée de 25 ans à Getma, une filiale de l'armateur NCT Necotrans.

Le gouvernement guinéen avait confié quelques jours plus tard la gestion du port au groupe Bolloré, déclenchant une bataille judiciaire entre les deux rivaux. Le groupe Bolloré avait été condamné en 2013 par le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) à verser plus de 2 millions d'euros à NCT Necotrans. Sollicité par l'AFP, le groupe Bolloré a indiqué avoir "cessé toute communication politique depuis 2011".

De plus, toujours selon le quotidien, Jean-Philippe Dorent s'est également chargé d'une partie de la communication du jeune président togolais Faure Gnassingbé, fils de Gnassingbé Eyadema. En 2010, année de la réélection de Faure Gnassingbé, le groupe Bolloré remportait la concession du terminal à conteneurs du port de Lomé pour une durée de 35 ans. Une décision elle aussi contestée par un concurrent.

Source(s) : France24.com avec Afp

Informations complémentaires :

 

Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade, Onfray, Guénolé, Jauvert, ScienceEtonnante)

Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade, Onfray, Guénolé, Jauvert, ScienceEtonnante)

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute de Delamarche: Pétrole, il va y avoir une réunion avec des gens qui veulent s’égorger

Olivier Delamarche VS Sarah Thirion (1/2): Comment expliquer le flou sur les marchés boursiers européens ? – 11/04

Olivier Delamarche VS Sarah Thirion (2/2): Quid de la santé et des risques inhérents au secteur bancaire européen ? – 11/04

II. Philippe Béchade

La minute de Béchade : USA, mieux vaut être étudiant que BAC +5 – 06/04

Les indés de la finance: Les banques espagnoles, italiennes et portugaises ont enregistré 15 séances de baisse – 08/04

Philippe Béchade VS Bernard Aybran (1/2): Y a-t-il une explication conjoncturelle au regain d’inquiétudes sur le marché européen ? – 06/04

Philippe Béchade VS Bernard Aybran (2/2): Quelles leçons tirer de l’échec du rapprochement Orange / Bouygues Telecom ? – 06/04

III. Jacques Sapir

La minute de Sapir : Les risques qui guettent l’Allemagne – 05/04

Jacques Sapir VS Jean-François Robin (1/2): Dette grecque: Quid du bras de fer entre le FMI et la Grèce ? – 05/04

Jacques Sapir VS Jean-François Robin (2/2): Le Brexit impactera-t-il les marchés ? – 05/04

Les points sur les “i”: Jacques Sapir: “La création d’un fonds structurel pour aider les banques fragiles n’est pas rassurant” – 12/04

IV. Michel Onfray

Michel Onfray : “Il y a des catégories mentales qui m’échappent dans les cerveaux de l’épiscopat français”

V. Thomas Guénolé

Thomas Guénolé sur LCI : “Manuel Valls raconte en boucle n’importe quoi sur l’Islam et les musulmans”

VI. Vincent Jauvert

“La face cachée du Quai d’Orsay”: deux ans d’enquête sur un ministère à la dérive

VII. ScienceEtonnante

Le paradoxe de Simpson — Science étonnante #7


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

brexit

 

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Complotisme et anti-complotisme, par François-Bernard Huyghe

Complotisme et anti-complotisme, par François-Bernard Huyghe

Je vous propose un texte et une vidéo de François-Bernard Huyghe, spécialiste français de l’information et de la stratégie.

Je vous recommande son dernier ouvrage, “La désinformation – Les armes du faux"

Source : François-Bernard Huyghe, 24-03-2016

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Le complotisme, qu’il est si à la mode de dénoncer – nous l’avons nous-même fait ces dernières années- implique un premier paradoxe. Le complotiste est celui qui prend les désirs de son adversaire pour la réalité. Tout va mal. Pourquoi ? Parce que des hommes puissants dirigent tout dans l’ombre et trompent les naïfs. Comment le savez-vous ? Parce que je suis plus malin, que j’ai décrypté des indices (leur conspiration n’est donc pas parfaitement efficace) : je distingue les réalités, stratégies, manœuvres, manipulations, etc. ; la plupart ne le savent pas, mais j’ai compris et, faute de pouvoir améliorer ledit monde, je sais au moins pourquoi il va mal. Cqfd.

Le complotiste est donc à la fois malheureux (les méchants gagnent et personne ou presque ne s’en aperçoit) et satisfait – car lui, il sait-. Du coup, il mélange une grande intelligence (il faut beaucoup d’esprit critique pour distinguer les contradictions de la “version officielle” et découvrir des intérêts dissimulés qui expliqueraient tout) et une grande naïveté. La naïveté ne consiste pas à croire que les autorités ou les médias puissent nous tromper (ou se tromper), ni à imaginer que des actions officielles ou des nobles déclarations dissimulent des desseins inavouables. Cela arrive. L’erreur ne consiste même pas à croire qu’il y a des complots, car il y en a vraiment, si l’on entend par là que des groupes ou des États essaient de parvenir à leur but en coordonnant des influences et sans le proclamer sur la place publique . Le conspirationniste est naïf en supposant :
a ) que tant de faits apparemment contradictoires résultent d’une seule volonté (sans rendre justice à la pluralité des acteurs, au hasard, aux ratages, aux conflits et contradictions),
b ) que cette volonté est consciente et que des gens qui ont des intérêts, une formation et des moyens d’action communs ont besoin de se réunir pour penser leurs plans et faire à peu près la même chose
c ) qu’il est si facile de monter des mises en scène gigantesques ou des milliers de complices sans se prendre les pieds dans le tapis ou sans se faire prendre.

Les “vrais” complots au sens défini plus haut ne sont hélas ni si puissants, ni si explicites, ni si habilement dissimulés. Hélas, car s’il y avait un coupable unique, nous pourrions espérer nous en débarrasser.

En dépit de son succès qui se mesure en nombre de “croyants” (il y a des millions de fans de ces théories, surtout en ligne), le complotisme se condamne à l’impuissance. Il est incapable de comprendre le poids des déterminismes, des idéologies, des imaginaires, des effets de comportement de groupe, et de la culture au sens le plus large (tout ce qui guide nos choix “dns la tête”) dans l’action humaine. Du coup, tout en prétendant critiquer le “système”, il pense en réalité “des gens” (et de méchantes gens) et pas du tout ce qu’est vraiment un système.

Donc tout à fait d’accord pour moquer les obsédés des extra-terrestres, des Illuminatis, des sociétés secrètes, des services d’espionnage omnipotents et autres variantes des maîtres du monde. Le monde ne dissimule pas un arrière-monde si organisé et si grotesque.

Mais le complotisme produit un autre effet pervers plus subtil. Il contamine son adversaire. En tant que catégorie explique-tout et baîllone-tout, l’accusation de complotisme, présenté comme le nouveau péril mais qu’il est si facile (et gratifiant) de dénoncer, se prête aussi à des usages douteux .

– Exagération du péril complotiste. Ainsi lorsque le magazine Society proclame couverture que le complotisme est “la nouvelle idéologie dominante” (ce qu’elle n’est certainement pas sauf à imaginer que Society, mais aussi l’ensemble de la presse écrite, des médias audiovisuels, des autorités, etc soient les foyers de résistance à une idéologie qui contrôlerait les esprits, où ça d’ailleurs ? sur le Facebook ou dans les cours de récréation?).
Ou encore lorsque le gouvernement se réfère de plus en plus souvent au complotisme comme ennemi de la jeunesse. Il lance des campagnes type #ontemanipule pour initier les jeunes cerveaux à des méthodes de critique du discours manipulateur (curieusement, cette campagne qui conclut que “Daesh te manipule” ne donne aucun exemple qui ait le moindre rapport avec le jihadisme, l’islam, la religion, le terrorisme, etc.). L’idée qu’une bureaucratie d’État, quelle que soit sa couleur politique, nous apprenne à distinguer la vérité et à avoir l’esprit critique n’est pas totalement rassurante.

Plus exactement, si le complotisme présente un tel danger politique (et pas seulement pour l’équilibre mental de ceux qui s’y adonnent), en quoi consiste ce péril ? En ce qu’il nourrit les “discours de peur” et les “discours de haine”, nous répondra-t-on ! Et si c’était l’inverse ? En ce qu’il est un facteur de dépolitsation objective ? En effet quand vous croyez que nous sommes dirigés par les Illuminati, vous n’avez guère envie de militer. Le complotisme serait-il si terrible par ce qu’il favoriserait l’extrémisme et la radicalisation, deux autres catégories valises ? Ou est-ce l’autre qui explique l’un ? La référence à des catégories aussi vagues – qui ne précisent ni de quelle idéologie, ni de quelle catégorie sociale ou politique ils faudrait se méfier- favorise les projections et les fantasmes. On finit ainsi par produire une version complotiste du complotisme qui le réduit à une opération souterraine menée par des groupes malintentionnés et professionnalisés).

L’emploi du terme “thèse complotiste” comme injure politique qui décrédibilise un discours par son intention et non pour son fond, suppose des amalgames. Or il y a quand même une différence entre les maniaques de l’invasion reptilienne et les dénonciareurs de la haute finance, ou entre Ron Hubbard et Noam Chomsky.

Dire que nous sommes menacés par l’idéologie complotiste ou que toutes les idéologies “dangereuses” reposent sur la théorie du complot, est une opération profondément idéologique. C’est suggérer que les opinions s’éloignant trop de notre modèle politique et économique, par ce que trop critiques, trop utopistes, trop catastrophistes, ne prtraduisent pas un autre système de valeurs, d’autres espérances ou d’autres intérêts, mais sont les symptômes d’une quasi folie. La croyance au complot serait un problème d’équilibre individuel et de mauvaises intentions. Ou alors ceux qui adhèrent à des “idéologies anti systèmes”, moins malins que nous, auraient été trompés par des artifices rhétoriques : une réfutation rationnelle de ces mensonges les amènerait, comme le fait tout être humain normal, à approuver nos démocraties libérales tolérantes de marché et de progrès. Dingo ou gogo, le complotiste avec ses pauvres fantasmes nous rassure : tous les gens raisonnables savent bien que…

L’obsession complotiste et l’obsession du complotisme obligent à plus de disciplines encore dans un monde numérique où se concurrencent les représentations les plus contradictoires. Quand toutes les verrsions de la réalité sont à portée d’écranMais il existe un critère simple. Celui qui allègue d’un fait imaginaire qu’il ne peut prouver (alors qu’il est si brillant pour critiquer les représentations communes) et qui affirme, par exemple, que les maîtres du monde, ou les envahisseurs, ou les gros capitalistes, se sont réunis et ont décidé que…, celui là est complotiste. Celui qui renvoie à une cause abstraite comme l’impérialisme, le capitalisme ou l’islamisme – et pas à des gens supposés tout puissants-, celui-là dit peut-être une bêtise, mais il faut le réfuter et non pas le congédier.

Source : François-Bernard Huyghe, 24-03-2016

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La désinformation : un enjeu stratégique

02/2016 : François-Bernard Huyghe est directeur de recherche à l'IRIS. Il répond à nos questions à l'occasion de la parution de son ouvrage "La désinformation – Les armes du faux" (Armand Colin).
– La désinformation est-elle un phénomène nouveau ou bien s'est-elle démocratisée à travers internet et les réseaux sociaux ?
– Vous dites que la désinformation constitue un enjeu politique majeur. Pouvez-vous nous en dire plus ?
– L'établissement d'une vérité des faits acceptée par tous est-elle possible ?

Il n’y a pas 36 façons de faire la paix. Il n’y en a que cinq, par Bruno Arcidiacono

Il n'y a pas 36 façons de faire la paix. Il n'y en a que cinq, par Bruno Arcidiacono

Source : Université de Genève, Bruno Arcidiacono, mars 2015

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Depuis des siècles, des penseurs ont imaginé des modèles d'organisation du système international pour établir une paix durable dans le monde. Bruno Arcidiacono, professeur à l'IHEID, les a répertoriés dans un ouvrage

A en croire Jean-Jacques Rousseau, nous vivons dans un état de guerre permanent, la paix n'étant que d'heureuses parenthèses. Pourtant, dès le Moyen Age, des penseurs ont imaginé changer radicalement cette réalité et ont proposé des solutions permettant, à leurs yeux, de passer de l'état de guerre permanent à celui de paix perpétuel, un état dans lequel, par définition, la guerre serait tout simplement impossible. Ces plans de pacification, loin d'être des utopies, ont une histoire que Bruno Arcidiacono, professeur d'histoire des relations internationales à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), retrace dans un ouvrage paru en 2011 : Cinq types de paix, une histoire des plans de pacification perpétuelle (XVIIe- XXe siècles).

Même éloignés de plusieurs siècles, la centaine d'auteurs étudiés par le chercheur genevois sont d'accord sur le fait qu'il ne sert à rien, pour parvenir à la paix, d'espérer changer la nature humaine ni celle des Etats. Même la meilleure éducation ou des régimes politiques par définition pacifiques, comme la démocratie libérale, n'empêchent pas un pays d'entrer en conflit avec un autre. Là où il faut agir, estiment-ils, c'est sur l'organisation de ces pays entre eux, c'est-à-dire sur les relations internationales.

«L'idée générale consiste à réformer le système international pour aboutir à un ordre nouveau dans lequel le recours à la force serait sanctionné de manière certaine et irrésistible, explique Bruno Arcidiacono. Les auteurs ne vendent pas du rêve en disant cela. Ils ne parlent pas d'utopie. Ils proposent des recettes qu'ils pensent réellement efficaces.»

L'hégémon Le premier type de paix recensé par l'historien, le plus ancien, est l'hégémonie. Selon la bonne vieille méthode hiérarchique, calquée sur l'organigramme divin, il suffit de disposer d'un souverain absolu qui dicte la loi pour imposer la paix au reste du monde.

«Le texte le plus ancien que j'ai trouvé proposant un tel modèle de pacification est De Monarchia, écrit par Dante au XIVe siècle, poursuit Bruno Arcidiacono. Pour lui, l'hégémon est un juge qui se place au-dessus des autres rois et règle leurs contentieux, évitant ainsi qu'ils ne recourent à la force. Cette ligne de pensée, j'ai pu la suivre à travers les âges, de Dante jusqu'aux tenants actuels de l'hyperpuissance américaine en passant par les adeptes du roi d'Espagne et de Napoléon. Les arguments sont exprimés différemment, mais au fond ils ne changent pas beaucoup.»

La difficulté de l'exercice, c'est que l'hégémon doit disposer d'une puissance qui dépasse celle de tous les autres souverains ou Etats réunis. Les candidats à ce poste changent avec le temps. Ainsi, le moine et philosophe italien Thomas Campanella (1568-1639) commence par voir le pacificateur de l'Europe dans la figure du roi d'Espagne avant de changer d'avis et de se ranger derrière le roi de France au moment où celui-ci devient le monarque le plus puissant, recevant de ce fait la mission sacrée de servir le reste du monde.

C'est cependant Napoléon qui s'est approché le plus près de la position hégémonique. Durant quelques années, entre 1807 et la campagne désastreuse de Russie, l'empereur français peut tout se permettre sur le continent. Ses partisans le présentent alors non seulement comme le libérateur des peuples mais aussi comme le pacificateur de l'Europe. Après des siècles de guerres ininterrompues depuis la chute de l'Empire romain, on rêve d'une nouvelle paix romaine, sous l'égide d'un hégémon. Le songe ne durera pas longtemps.

«Les Etats-Unis ont également pu prétendre à ce rôle durant la décennie suivant la chute du bloc soviétique avant de compromettre leur position, en grande partie à cause de leurs propres erreurs», précise Bruno Arcidiacono.

La solution hégémonique pose un autre problème : l'arbitraire. Comment s'assurer que le maître du monde, qui peut tout, imposera la paix plutôt que la guerre ? Selon Dante, si quelqu'un est aussi puissant, il n'a aucune raison de vouloir le mal. Il a déjà tout. Que voudrait-il d'autre que la stabilité du système ?

Erasme de Rotterdam (1467-1536), lui, s'oppose à un tel acte de foi en précisant qu'il acceptera un hégémon le jour où naîtra un souverain «semblable à Dieu». Même son de cloche chez les adversaires de Napoléon. Les monarques prussiens, anglais, autrichiens ou russes refusent en effet de placer le sort du monde entre les mains d'un seul souverain, qui plus est celui-là. Au modèle hégémonique, ils préfèrent, et de loin, la paix dite d'équilibre.

L'équilibre L'espoir suscité par ce type de pacification ne repose pas sur une seule hyperpuissance mais sur l'idée de balance entre deux superpuissances de force équivalente. Dans cette situation d'égalité des forces, la guerre n'a plus aucun intérêt puisque ses coûts excéderaient ses éventuels bénéfices. De plus, aucune des deux superpuissances n'attaquera un Etat tiers, car celui-ci serait immédiatement soutenu par l'adversaire. Non pas par esprit de justice mais pour éviter que l'autre ne gagne trop en puissance.

Cette idée de neutralisation mutuelle est inspirée de la réalité puisque l'Europe tend effectivement vers la bipolarité dès le XVIe siècle et durant deux cents ans avec la domination de la France et de la maison d'Autriche puis, plus tard, de la France et de l'Angleterre.

«Ces deux siècles ont été tout sauf pacifiques, note Bruno Arcidiacono. Concrètement, ce modèle ne marche pas, même si la Guerre froide au XXe siècle peut être considérée comme un argument plutôt en sa faveur.»

Le modèle est toutefois défendu par certains auteurs même lorsque la situation devient plus complexe en raison de l'émergence de non pas deux mais cinq superpuissances de force plus ou moins égale à la fin du XVIIIe siècle, avec la Russie, la Prusse, l'Autriche, l'Angleterre et la France. Pour les penseurs hostiles à l'hégémonie napoléonienne, il est en effet vital d'apporter un espoir de paix perpétuelle. C'est alors que des esprits brillants s'emparent de la métaphore newtonienne et comparent les puissances européennes à un système planétaire avec cinq corps gravitant en équilibre grâce à un jeu subtil d'interactions. Les négociateurs au Congrès de Vienne tentent un tel exercice en 1815 afin de rétablir une paix durable en Europe.

«L'image du système planétaire est tirée par les cheveux et, surtout, elle est contredite par les faits, note Bruno Arcidiacono. Le XIXe siècle, issu du Congrès de Vienne, est relativement pacifique en Europe, mais en 1914 l'équilibre ne suffit pas à empêcher l'éclatement d'une guerre générale.»

L'union fédérale Peu convaincus que l'hégémonie ou l'équilibre puisse apporter la paix, d'autres penseurs imaginent un troisième type de solution : l'union politique. Les Etats, selon eux, devraient s'organiser selon une fédération disposant d'organes suprêmes comme un tribunal, un parlement et un bras armé. Le premier principe de cette construction internationale serait d'exclure toute possibilité de recours à la force entre ses membres.

William Penn(1644-1718), un quaker anglais émigré en Amérique et qui a donné son nom à l'Etat de Pennsylvanie, est le premier à avoir théorisé ce concept à la fin du XVIIe siècle. L'écrivain et diplomate français Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre, dit l'abbé de Saint-Pierre (1658-1743), reprend l'idée à son compte. Selon lui, il suffit de convaincre la poignée de monarques européens qui comptent qu'une fédération représente la bonne solution pour parvenir à un monde sans guerre. Tout lui paraît tellement simple qu'il est persuadé que la paix régnera dans les mois suivant la publication de son manuel Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe. Il ne réussit à s'attirer que des sarcasmes.

«L'union fédérative des Etats devient plus problématique à concevoir avec l'arrivée de la démocratie, souligne Bruno Arcidiacono. Pour avoir la paix de cette façon, on risque en effet d'empiéter sur la liberté politique des peuples puisque l'existence d'un gouvernement suprême leur enlèverait une part de souveraineté qu'ils détiennent au niveau national.»

Pour répondre à cette objection, les fédéralistes du XIXe siècle, dont le philosophe français Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825), évoquent l'idée de rendre les institutions fédérales représentatives des peuples européens, et non seulement des monarques ou des gouvernements. Inspirées de l'organisation des Etats-Unis, les propositions prennent souvent la forme de deux chambres, l'une représentant les Etats et l'autre, les peuples. On parle alors beaucoup des Etats-Unis d'Europe. Une revue intitulée Etats-Unis d'Europe est même créée à Genève après la Conférence de paix de 1867. Elle paraîtra jusqu'en 1939.

L'union confédérale Certains auteurs, considérant qu'une fédération d'Etats est soit impossible à réaliser, soit indésirable en raison de son déficit de représentativité, privilégient l'idée d'une confédération. Dans ce cas de figure, les Etats conservent leur totale souveraineté et ne sont liés que par un nouveau contrat social qui met notamment hors la loi tout recours à la force. Le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804) décrit pour la première fois en 1795 dans son ouvrage Zum Ewigen Frieden cette solution qui poursuit l'idéal de paix tout en préservant la liberté politique des peuples.

Toute la question consiste dès lors à savoir comment s'assurer, dans ces conditions, que les Etats respectent le contrat alors qu'il n'existe pas d'armée confédérale pour les y contraindre. Kant évoque une «sécurité collective», assurée solidairement par tous les pays. Mais l'échec de la Société des Nations, qui est basée sur cette idée kantienne, est la démonstration qu'un tel système ne fonctionne pas.

Le directoire Finalement, l'hégémon ne récoltant pas la majorité des suffrages, l'équilibre étant par nature instable, la fédération impossible et la confédération inefficace, quel modèle de paix perpétuelle pourrait redonner l'espoir aux peuples ? Certains auteurs, moins ambitieux mais plus réalistes, proposent alors une forme de directoire. Exprimée pour la première fois en 1815 par Friedrich von Gentz (1764-1832), le secrétaire du diplomate autrichien Metternich, l'idée consiste à constituer un club de grandes puissances (cinq à l'époque) dans l'arène duquel il n'est possible d'agir que si tous les membres sont d'accord, ce qui diminue le risque d'arbitraire. Si l'unanimité est atteinte, alors le directoire possède une force irrésistible et peut imposer ses vues aux autres Etats et imposer la paix.

Un tel système serait lent, car il faudrait négocier chaque question. L'idée fait néanmoins son chemin durant tout le XIXe siècle. Elle est à la base de la création de l'Organisation des Nations unies (ONU). Le Conseil de sécurité et ses cinq puissances majeures est le directoire proprement dit, et le droit de veto des membres assure qu'aucune décision ne soit prise sans atteindre l'unanimité.

Ce système fonctionne tant que les cinq puissances sont disposées à jouer le jeu. Si une seule s'y refuse, le mécanisme se bloque, ce qui a très rapidement été le cas de l'ONU avec le démarrage de la Guerre froide.

«La fantaisie humaine quand il s'agit d'imaginer des modèles de paix éternelle est finalement très limitée, s'étonne Bruno Arcidiacono. Je n'en ai répertorié que cinq types autour desquels les penseurs débattent depuis des siècles. On observe des raffinements, des changements d'appellation mais, fondamentalement, ce sont toujours les mêmes et le plus récent date de 1815. Rien d'autre, depuis, n'a été proposé comme alternative au désordre et à la guerre.»

Source : Université de Genève, Bruno Arcidiacono, mars 2015