Paul Magnette à propos du CETA : "Il ne faut pas jouer avec les pieds des Wallons"
Source : RTBF, 02-12-2016
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Le ministre-président wallon menace d’enterrer le traité commercial CETA si âprement négocié entre l’Union européenne et le Canada. La région wallonne s’était entendue avec le gouvernement fédéral pour qu’il consulte la Cour de Justice européenne sur la validité des tribunaux privés qui devraient régler les éventuels conflits, selon les termes même du CETA. Mais, manifestement, le fédéral n’est pas pressé.
Redoutant une manœuvre, Paul Magnette menace d’activer la clause de suspension du traité. ” Je ne cherche pas l'escalade. Je ne cherche pas à ce que l'on ravive le conflit sur le CETA. Nous avons trouvé un accord de bonne fois entre la Région et le gouvernement fédéral. Mais si ce dernier ne respecte pas les engagements qu'il a lui-même signés, alors- je suis désolé- mais on ne peut pas jouer avec les pieds des Wallons. ”
Les Wallons n’ont fait aucune bourde
Devant les membres du Cercle de Wallonie ce jeudi midi, le ministre-Président est apparu très remonté, menaçant même. Dans ses propos, il a donc expressément demandé au gouvernement fédéral de demander l’avis de la Cour de Justice européenne. “C’est hallucinant, on a négocié de bonne foi, tout était écrit noir sur blanc, y compris la demande d’avis à la Cour de Justice et le gouvernement fédéral le sait.”
Sur l’idée selon laquelle les wallons auraient laissé passer une close lourde de conséquence, Paul Magnette est catégorique: “Les Wallons n’ont fait aucune bourde. Tout a été relu virgule par virgule, et la démarche devant la Cour de Justice devait être entreprise tout de suite, c’était parfaitement clair. Et aujourd’hui, il y a une volonté du Premier ministre de réveiller des querelles, de remettre de l’huile sur le feu.”
La menace d'une suspension définitive du CETA
Paul Magnette ne laisse planer aucun doute sur sa détermination en cas de tergiversation: “Dans ce cas-là, nous activerons la clause de suspension. Je demanderai au parlement wallon de décréter une non-ratification définitive et permanente du CETA. Ce qui aura pour effet une suspension du traité pour les 28 Etats-membres. Quand je négocie de bonne foi, j'espère que les autres font de même. Je suis donc indigné de voir qu'aujourd'hui, on cherche à tordre les textes pour leur faire dire ce qu'ils ne disent pas. Il faut une lecture honnête des textes que chacun a signés et, comme le ministre Reynders s'y est engagé par écrit, et encore oralement hier avec moi, il faut entamer immédiatement la demande d'avis auprès de la Cours de Justice européenne”.
Source : RTBF, 02-12-2016
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