Quand je lis Libération, j'ai envie d'envahir la Pologne…
Pour les plus jeunes, voici une formation à la propagande de guerre, dont je rappelle les principes :
- Nous ne voulons pas la guerre.
- Le camp adverse est le seul responsable de la guerre.
- Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service »).
- C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers.
- L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement.
- L’ennemi utilise des armes non autorisées.
- Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes.
- Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause.
- Notre cause a un caractère sacré.
- Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres.
Exercice avec Libération du 11 octobre 2016 :
(comme on parle de la Russie, on met une photo de Le Pen, normal)
Le GRAND classique : les TRAITRES :
(admirez le titre sur Fillon : “Pourquoi lorsque les Américains ont détruit l’Irak, tout le monde s’est tu ?” – grave erreur de propagande, un résistant a dû se glisser chez Libé….)
Et enfin : QUE FAIRE ?
Bonne idée, comme ça on pourra donc juger aussi tous ceux qui ont fait parvenir des armes aux djihadistes, et ceux qui les ont financés pour complicité (j’espère que Hollande a un bon avocat).
Donc il y a un droit de véto à l’ONU, mais quand la Russie l’utilise, c’est le maaaal. Bon, notez que la France a aussi utilisé son droit de véto à la résolution russe sur la Syrie, mais ça, les médias n’en ont pas parlé…
(rejeté = véto en l’espèce, car le véto n’est pas une procédure particulière, “un joker” à sortir : il se produit simplement de facto quand un membre permanent vote non, comme ici avec France, États-Unis et Royaume-Uni. Mais il est vrai qu’on l’emploie généralement plus quand le membre permanent qui vote non est minoritaire).
Mais bon, bonne idée de réforme, ça permettra de condamner enfin Israël, comme on aurait pu condamner la France pour la guerre d’Algérie…
Libé a d’autres “solutions”, sur des sujets d’importance proche comme l’idée 6 :
ou la 8 :
Enfin, vous l’attendiez, l’édito de Laurent Joffrin de ce numéro :
Crucial, par Laurent Joffrin
Faut-il se résigner à voir les considérations humaines les plus élémentaires – le droit des gens, la lutte contre les crimes de guerre, la proscription de certains armements – disparaître des relations internationales ?
Faut-il désormais, selon les préceptes de Machiavel, d'Henry Kissinger… ou de Vladimir Poutine, subordonner toute politique étrangère à la stricte défense de l'intérêt national ?
OB ; euhh, ça, c’est juste un principe élémentaire de Diplomatie qui n’a rien de Machiavélique…
C'est la question cruciale posée par la réaction internationale – ou l'absence de réaction – au comportement de la Russie, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, dans le conflit syrien.
Le péché originel a sans doute été commis par Barack Obama. Après avoir tracé une ligne rouge – le non-emploi d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad -, le président américain a brusquement reculé quand la France proposait de riposter par une intervention aérienne.
OB : car il a avoué qu’on lui a dit que les informations sur la culpabilité d’Assad n’étaient pas blindées… (Source : “les informations issues du renseignement sur l'usage du gaz sarin en Syrie, bien que solides, n'étaient pas « exemptes de tout doute » “Je suis très fier de ce moment”)
Ainsi, la parole des États-Unis et, partant, celle des grandes démocraties, était d'un seul coup dévaluée.
OB : “Soumission”
Vladimir Poutine en a profité pour se poser en médiateur dans le conflit. Depuis, il avance ses pions sans opposition notable, tout à la volonté de voir la Russie reconquérir la place éminente naguère occupée par l'URSS sur l'échiquier mondial.
Les bombardements extrêmes infligés aux quartiers rebelles de la ville d'Alep – où l'organisation Etat islamique est absente – sont en grande partie le résultat de ce renoncement.
- hein ?
- 370 morts (de trop, évidemment) en 2 semaines, on voit la violence fantastique… Ca fait 2 bombardements au Yémen quoi…
- comme d’habitude, on se garde malhonnêtement de dire qu’il y a là al-Qaïda et ses alliés…
Comme personne ne pense, à juste titre, enclencher la mécanique d'un conflit armé avec la Russie, il reste un choix cruel : ne rien dire ou bien parler en vain. A moins que… Entre la guerre et la reddition, il existe des moyens intermédiaires, symboliques, mais aussi douloureux pour l'orgueil russe. Des gestes diplomatiques, une mise à l'écart ostensible, ou encore la menace d'organiser le Mondial de football 2018 ailleurs que dans un pays dirigé par un criminel de guerre. Il est temps d'y réfléchir sérieusement.
OB : il fallait oser…
Laurent Joffrin, 11/10/2016
==============================================
Du coup, bonus : Libé expliquait le 28 septembre ce qu’était un crime de guerre :
“Les «infractions graves» aux Conventions de Genève d'août 1949 peuvent être considérées comme des crimes de guerre, «lorsqu'elles visent des personnes ou des biens protégés par les dispositions des Conventions», c'est-à-dire les civils, mais aussi les soldats (on ne peut torturer un soldat ennemi, par exemple). Ces infractions sont nombreuses : homicide intentionnel [OB : comme à Guantanomo] ; torture [OB : comme en Irak] , traitements inhumains et expériences biologiques [OB : comme en Irak] ; causer intentionnellement de grandes souffrances ou porter gravement atteinte à l'intégrité physique ou à la santé [OB : comme au Vietnam]; destruction et appropriation de biens, non justifiées par des nécessités militaires et exécutées sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire ; priver intentionnellement un prisonnier de guerre ou tout autre personne protégée de son droit d'être jugé régulièrement et impartialement [OB : comme à Guantanamo] ; détention illégale ; prise d'otages ; déportation… [OB : comme après le 11 Septembre]
L'article 8 liste en outre d'autres raisons de qualifier un acte de crime de guerre. Il peut s'agir du fait «de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que telle ou contre des civils qui ne participent pas directement part aux hostilités» [OB : comme au Vietnam], «d'attaquer ou de bombarder, par quelque moyen que ce soit, des villes, villages, habitations ou bâtiments qui ne sont pas défendus et qui ne sont pas des objectifs militaires» [OB : comme à Hiroshima], «de tuer ou de blesser un combattant qui, ayant déposé les armes ou n'ayant plus de moyens de se défendre, s'est rendu à discrétion» [OB : comme en Irak], «de diriger intentionnellement des attaques contre le personnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules employés dans le cadre d'une mission d'aide humanitaire ou de maintien de la paix» [OB : comme en Afghanistan], «d'affamer délibérément des civils comme méthode de guerre, en les privant de biens indispensables à leur survie, y compris en empêchant intentionnellement l'envoi des secours» [OB : comme au Vietnam], «de soumettre des personnes d'une partie adverse tombées en son pouvoir à des mutilations ou à des expériences médicales ou scientifiques», ou encore «d'employer des gaz asphyxiants, toxiques ou similaires, ainsi que tous liquides, matières ou procédés analogues [OB : comme à Nagasaki]» (consulter la liste complète ici). On voit bien en quoi le cas syrien peut correspondre à cette notion.”
==============================================
Non… L’armée syrienne oui, mais moi je ne vois pas ce que la Russie a fait pour mériter cette accusation d’une violence inouïe et les menaces de saisir la CPI !
Ils sont dingues ! Tout ça pour les forces au sol qui combattent Daech et les autres djihadistes ! Allez avoir des relations diplomatiques normales après…
Rappel : le gouvernement syrien (rouge) ne combat effectivement pas Daech (en noir) en priorité, même s’il lui a repris Palmyre.
Pour une raison évidente sur la carte : les rouges sont attaqués par al-Qaïda and co (les verts) , et leur urgence stratégique est évidemment de les battre eux, vu qu’ils ont frontaliers…
Et le pire, c’est que, bien sûr, nous faisons pareil… Par chance, Poutine a de l’humour…
Bref, ceci montre bien, pour la 50e fois, le besoin impérieux de pouvoir poursuivre de tels propos.
Non pas devant la justice, bien sûr, mais au moins devant une autorité éthique du journalisme. Ce genre de torchon belliciste n’a pas à mériter le titre de “journal”, hautement subventionné.
================================================
Rappel : Article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l’Onu de 1966 :
Toute propagande en faveur de la guerre est interdite par la loi.
avec cette réserve que la France s’est empressée de mettre:
“Adéquate” comment du coup ?
================================================
Il faut donc arriver à séparer ce qui relève :
- de la presse d’information, réalisée par des journalistes avec charte éthique, qui doit donner clairement de l’information, ainsi que des opinions, non extrémistes et systématiquement nuancées par des opinions contraires ;
- et des tracts de l’OTAN and co, de ce style, libres mais où ne peuvent travailler des journalistes avec carte de presse et qui ne peuvent recevoir des subventions…
Il va en effet falloir se demander très rapidement si notre espèce a envie de connaitre un XXIIe siècle ou pas…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire