Macron, la grenouille et le contreplaqué
Hier, celui qui était encore totalement inconnu du grand public il y a à peine plus de deux ans, a annoncé sa démission du ministère de l'économie. Il a eu droit à une demi-heure de publicité sur TF1 à 20 heures. Que penser de ce coup de théâtre politique, à huit mois des présidentielles ?
Traître, ou complice ?
La langue de bois de l'apprenti menuisier était un peu légère pour cacher qu'il ne s'agit que d'une grenouille qui se prend pour un bœuf. Dans une équipe ministérielle, quelques saillies peuvent faire illusion, mais tout seul pendant trente minutes sur TF1, il semblait tout sec, sans idées, tout nu et petit, sans rien à dire en fait. S'il roule pour lui, il a plus donné l'impression d'être une Trabant qu'autre chose. Il pourrait alors rejoindre le cimetière de ces espoirs oubliés de la politique. Une baudruche peut-elle rassembler une armée ? Certes, l'époque est souvent superficielle, mais là, difficile de voir en lui le chef de quoique ce soit. Qui pourrait-il entrainer si ce n'est quelques cadres de grandes métropoles ? Ce Brutus des temps modernes semble décidément un peu léger, boursouflé par les médias.
Bien sûr, a priori, cette annonce semble affaiblir plus encore un président de la République qui n'en avait pas besoin, et qui semble plus mal parti que n'importe qui avant lui. Et la thèse d'une traitrise de sa création semble plus que crédible. Cependant, quelques détails interpellent. D'abord, l'annonce de Macron tombe à peine après celle de Montebourg, dans une chorégraphie un peu familière, l'un à la droite du président, et l'autre à sa gauche. Ensuite, il ne faut pas oublier que Hollande a travaillé au cabinet du très machiavélique Mitterrand. Peut-on imaginer que cela soit coordonné pour occuper l'espace politique en couvrant les ailes du roi de la synthèse, qui y trouverait un moyen de concurrencer la primaire des Républicains, avant de se présenter en seule synthèse possible pour les socialistes ?
En voyant l'ectoplasmique prestation d'Emmanuel Macron hier soir, on penche plutôt pour la grenouille qui se prend pour un bœuf, un Brutus sans consistance ni substance. Mais la nullité générale du président de la République peut aussi suggérer une opération plus complexe, mais pas mieux réussie.
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