jeudi 19 mai 2016

RIP Eurovision (1956-2016)


RIP Eurovision (1956-2016)

Ce qui est formidable, c’est qu’ils sont capables de transformer l’or en plomb.
Vous leur donnez un divertissement sympathique entre européens, ils vous salissent tout pour des raisons politiques, continuant à semer l’humiliation et la haine.
Si le règlement prévoit que les chansons ne doivent pas être politiques, c’est pour une bonne raison – mais ce n’est pas grave, on n’aura de nouveau pas respecté la règle au détriment des Russes, classique.
Je signale aussi au passage que le règlement indique aussi que la chanson ne doit pas avoir été chantée avant le 1er septembre de l’année précédente. Or elle a été chantée en public le 18 mai 2015
En tous cas, je propose désormais une belle compétition pour 2017 :
  • Israël, avec “1944”, où la chanteuse parlera de sa famille exterminée par les Allemands durant la Shoah
  • Royaume-Uni, avec “1940”, où la chanteuse parlera de sa famille exterminée par les Allemands durant le bombardement de Coventry
  • Allemagne, avec “1945”, où la chanteuse parlera de sa famille exterminée par les Anglais durant le bombardement de Dresde
  • Pologne, avec “1943”, où la chanteuse parlera de sa famille exterminée par les nationalistes Ukrainiens en Volhynie
  • Russie, avec “2014”, où la chanteuse parlera de son frère communiste brulé à Odessa
  • Maroc, avec “1945” bis, où la chanteuse maroco-algérienne parlera de sa famille exterminée par les Français à Sétif
Vivement !
Le plus drôle avec ces commentaires, c’est qu’en 1944, la Crimée était russe, et n’avait jamais eu de lien politique avec l’Ukraine… Mais c’est comme les nationalistes de la région de Lviv qui pleurent sur la famine en Ukraine, alors que leurs ancêtres étaient en Autriche à l’époque… L’ultra-nationalisme, sévère perversion mentale…
Enfin, pour les Tatars de Crimée, que dire… ? Je n’ai pas beaucoup creusé, mais :
1/ “Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret le lundi 21 avril 2014 concernant la réhabilitation des Tatars de Crimée, en tant que peuple réprimé sous Joseph Staline. Ce décret, inclut des mesures pour le développement des autonomies culturelles nationales, pour l’accès à l’apprentissage des langues des peuples opprimés, pour le développement de leur artisanat et d’entreprises locales, et pour leur développement socio-économique5, ce qui fit dire au président turc Recep Tayyip Erdoğan que la situation des Tatars s’était améliorée depuis le rattachement de la Crimée à la Russie.” (Wikipédia)
2/ Un sondage de février 2015 demandait un an après ce que les habitants de Crimée voteraient à un nouveau référendum :
vciom-poll-crimean-tatars-referendum-2014
Il y a bien moins de Tatars russophobes en un an (et en 2008, seuls 14 % voulaient quitter l’Ukraine). Un autre d’Open Democracy indiquait à la même époque :
poll-crimean-tatars-support-joining-russia
Notons que les Russes, évidemment, essaient d’en gagner les coeurs : on voit ici qu’ils leurs construisent une nouvelle mosquée qu’ils attendaient en vain depuis 15 ans en Ukraine, et que là les Russes ont apporté le gaz et des routes goudronnées à ce village de Tatars, et que l’école est réparée – en 23 ans d’Ukraine ils n’ont reçu que des promesses… Eh, faites-en une chanson les amis… !
On voit cependant que les Tatars sont donc moins bien russophiles que… ben les Russes.
Mais, à l’intérieur de cette minorité, il y a 2 fois plus de pro-Russie que de pro-Ukraine.
Donc, comme cela concerne la Crimée, et que je suis démocrate, je préfère écouter les habitants que les “plumes” de nos médias, et vais donc m’occuper d’autre chose…
(c’est un peu pénible, j’ai l’impression de toujours défendre les Russes, alors que je n’ai jamais dit que tout était rose là-bas…)
“Qu’importent les faits” [Devise du journalisme du XXIe siècle]
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Libération : « Ce n'est pas la chanteuse ukrainienne Jamala et sa chanson 1944 qui ont remporté l'Eurovision 2016, c'est la politique qui a battu l'art. »

Source : à lire en intégralité sur Libération, AFP, 15-05-2016
La chanteuse Jamala a remporté l'Eurovision 2016 pour l'Ukraine. Photo AFP
La chanteuse Jamala a remporté l’Eurovision 2016 pour l’Ukraine. Photo AFP
La chanteuse Jamala, Tatare de Crimée, remporte le concours avec une chanson sur la déportation de son peuple par Staline. La France est 6e.
L'Ukraine a remporté le concours Eurovision de la chanson dans la nuit de samedi à dimanche à Stockholm, devant l'Australie, préférée par les jurys professionnels, et devant le favori des parieurs, la Russie.
Le pays, meurtri par un conflit dans l'Est et l'annexion de la péninsule de Crimée par son voisin russe en 2014, aura fait de cette émission une véritable tribune politique avec le choix de Jamala.
La chanteuse de 32 ans, Tatare de Crimée, a évoqué dans «1944» la déportation de son peuple par Staline. Elle s'est inspirée des récits de son arrière-grand-mère, qui a vécu cet épisode tragique de l'histoire soviétique.
«Je voudrais vraiment chanter une chanson sur la paix et l'amour. Mais c'est ce que je souhaite à tout le monde: la paix et l'amour», a-t-elle déclaré à la remise du trophée.
«Oui !!!» a tweeté de son côté le président ukrainien Petro Porochenko.«Une prestation et une victoire incroyables! Toute l'Ukraine vous adresse un grand merci, Jamala».
Les jurys professionnels avaient d'abord plébiscité l'Australienne Dami Im, née en Corée du Sud il y a 27 ans, et très belle voix.
Mais les téléspectateurs ont offert un final haletant en donnant le plus de points à deux pays rivaux sur la scène diplomatique.
L'Ukraine a d'abord porté son total à 534 points, davantage que les 511 de l'Australie. Ne restait plus qu'à voir si la Russie en avait réuni suffisamment pour la dépasser. Mais Sergueï Lazarev a échoué, avec 491 points. […]
«Si Dieu le veut, un jour, qui sera merveilleux, nous nous retrouverons tous en Crimée, libérée de l'envahisseur russe», a de son côté écrit sur Facebook Refat Tchoubarov, le dirigeant de l'assemblée des Tatars de Crimée en saluant la victoire de l'Ukraine.
Cette victoire a été sans surprise mal accueilli côté russe, où plusieurs voix se sont élevées dimanche pour dénoncer une victoire «politique» aux dépens de leur candidat. «Ce n'est pas la chanteuse ukrainienne Jamala et sa chanson «1944» qui ont remporté l'Eurovision 2016, c'est la politique qui a battu l'art», a déclaré aux agences russes le sénateur Frantz Klintsevitch, qui a appelé au boycott par la Russie du prochain concours Eurovision, qui sera organisé en Ukraine. […]
Source :  à lire en intégralité sur Libération, AFP, 15-05-2016
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Djamala, la chanteuse qui renvoie chez eux les Petits hommes verts de Poutine

Source : Blog Comité Ukraine Libération, Renaud Rebardy, 16-05-2016
OB : on n’est jamais déçu là…
La victoire d'une chanteuse Tatare de Crimée au concours de l'Eurovision, samedi 14 mai, met à mal le discours de la Russie qui présente la Crimée comme une terre historiquement russe. C'est en ça que Djamala dérange. Au moment où quelques élus français bataillent pour la levée des sanctions contre la Russie, souvenons-nous des Tatars.
Par Renaud Rebardy, journaliste,
Une Tatare de Crimée, Djamala, a donc remporté le concours de l'Eurovision sous le drapeau de l'Ukraine. Ce faisant, elle a porté un triple message. Elle a mis à mal le discours de la Russie qui ne cesse de répéter que la Crimée est historiquement une terre russe.
Djamala, représentant l'Ukraine avec sa chanson «1944», a remporté l'Eurovision 2016. Jonathan Nackstrand / AFP
Djamala, représentant l'Ukraine avec sa chanson «1944», a remporté l'Eurovision 2016. Jonathan Nackstrand / AFP
Non : 200 millions de téléspectateurs ont pu le voir. La Crimée est avant tout une terre peuplée depuis toujours par les Tatars. C'est là que fut établi en 1 441 le Khanat de Crimée, avec sa capitale, Bakhtchissaraï.
C’est vrai, avant les Russes, il y avait les Tatars, qui ont débarqués de Mongolie, lors des grandes invasions. C’est pour cela qu’ils étaient “craints et haïs pour leurs incursions fréquentes et dévastatrices en Ukraine, Russie et Moldavie. En 1571, les Tatars de Crimée prirent et brûlèrent Moscou.” (Source)
Le souci est que Staline a déporté la plupart des Tatars hors de Crimée en effet…
1/ Bon, avant les Tatars, il y avait les Goths, qui ont donc encore plus de légitimité j’imagine…
2/ ça veut donc dire pour eux que la Crimée n’est pas Russe, mais alors, elle est encore moins Ukrainienne. Vive la Crimée indépendante ?
3/ j’imagine aussi qu’ils considèrent que l’Ouest de la Pologne est Allemand alors ?
4/ du coup, je me demande quand même si les grands singes n’auraient pas plus de Droits que les Humains quand même…
Mais depuis 250 ans, le moment où les Russes ont débarqué en Crimée, il est le lieu d'une confrontation, souvent dramatique, entre les militaires russes et la population Tatare.
Mais jamais entre des soldats hein… C’est juste des militaires russes contre des civils.
La conquête de la Crimée par l'empire russe, à la fin du 18e siècle, s'est faite d'abord au détriment des Tatars. Cela s'est reproduit en 1944, lorsque Staline a organisé la déportation collective de ce peuple, une décision sur laquelle l'Union soviétique n'est pas revenue, malgré la déstalinisation. Et cela se reproduit aujourd'hui, alors que les Tatars sont les premiers à souffrir de l'annexion.
C'est ce récit historique, celui d'une longue souffrance des Tatars, qui se trouve inscrit en filigrane dans la chanson de Djamala. Et c'est ce récit qui se révèle extrêmement embarrassant pour la Russie.
Je ne vois pas trop en quoi. Ce sont des décision criminelles de dictatures communistes de l’URSS, d’abord Géorgien (Staline) puis… ah, Ukrainien (Khrouchtchev !). Je vois mal en quoi l’Ukraine serait moins coupable que la Russie, c’était un seul pays…
Elle ne s'y est d'ailleurs pas trompée. La délégation russe a tenté de faire interdire Djamala de participation à l'Eurovision, soulignant que sa chanson est «politique», ce qui est interdit par le concours. Cela n'a pas marché. Et on connaît la suite.
Ils osent tout. Ils abusent les Russes de faire interdire une chanson politique alors que c’est interdit…
Djamala a reçu la note maximum, les fameux «12 points», attribuée par les Jurys de Pologne, San-Marin, Lettonie, Géorgie, Moldavie, Israël, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Slovénie, Macédoine, Danemark. Elle a aussi reçu la note maximum, lors du vote du public, en Pologne, San-Marin, Italie, Hongrie, République Tchèque, Finlande… Tout cela dessine un vaste élan, en Europe, qui a exprimé une solidarité avec l'Ukraine en général et les Tatars de Crimée en particulier. C'est le deuxième message que véhicule cette victoire.
Elle a aussi reçu une très bonne note du public russe, mais chut…
Au moment où l'Union européenne s'apprête à renouveler ses sanctions contre la Russie, il serait bon de l'entendre. Quelques députés, en France, tentent en effet aujourd'hui de mener campagne pour une levée des sanctions. La décision doit intervenir au niveau européen d'ici juillet prochain. Ces sanctions ont été adoptées par l'Union européenne car la Russie a annexé la Crimée, au mépris du droit international.
Quand on vous dit “Droit international” sans préciser, c’est généralement bison pour mémoire. Demandez toujours qu’on vous cite les fameuses sources.
Je rappelle que la Russie a dit la même chose dur le Droit international au moment de l’indépendance du Kosovo, mais les juges de La Haye ont jugé légal la scission, comme on l’a vu sur ce blog. CQFD
Et de ce point de vue, rien n'a changé. Au contraîre, de nombreux leaders Tatars sont arrêtés. La chaîne de télévision Tatare a été interdite, leur assemblée également.
Lever les sanctions, quelques semaines après la victoire de Jamala, ce serait une façon de faire passer nos petits calculs cyniques avant les valeurs qui sont communes à tous les participants de l'Eurovision. Ce serait aller contre cet élan de solidarité qui s'est exprimé à Stokholm et parmi les votants.
Comme faire interdire le parti communiste et élire Président du parlement le fondateur du parti néo-nazi ukrainien en 1991…
Par ailleurs, quand je pense que les spectateurs pensaient voter pour une chanson…
Ah, au fait, je rappelle que la Russie a remporté le vote du public haut la main – un détail, chut -, c’est le vote du jury de “professionnels” qui a fait basculer le résultat.
On devrait pareil pour le Brexit : 50 % des voix au peuple, 50 % aux “experts”…
eurovision
Parfois, les chansons font l'histoire, plus que les petits hommes verts armés, ceux qui sont venus installer l'ordre russe en Crimée en mars 2014. C'est le troisième message porté par la victoire de la chanteuse Tatare.
Recevant son prix, émue, elle a lancé au public quelques phrases où il était question de «paix», d’«Europe», et d'avenir… Des mots qui retrouvaient ici tout leur sens, après le sinistre discours de Vladimir Poutine du 18 mars 2014, avalisant l'annexion de la Crimée, et où il était question de revanchisme, de la «gloire» de l'armée russe et de la protection des populations russophones.
Populations russophones largement majoritaires, mais chut…
Djamala y a répondu par de la musique et une démonstration de tolérance, puisqu'elle chante en anglais et en Tatare pour l'Ukraine. On peut faire un parallèle. En ces temps où l'on prépare une autre compétition européenne, de football celle-là, le joueur Matthias Sindelar fait aujourd'hui l'objet d'un hommage de l'écrivain Olivier Guez. On redécouvre cet attaquant autrichien qui fut exceptionnel. Il s'est fait connaître par sa vivacité, mais surtout pour avoir marqué contre l'Allemagne le jour où devait être célébré l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie le 12 mars 1938.
Par la suite, il a toujours refusé de porter le maillot du IIIe Reich. La victoire de Djamala est comme un lointain écho du but de Sindelar.
Concours EuroGodwin : Comité Ukraine, 12 points ! 
Source : Libération, Renaud Rebardy, 16-05-2016
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Quand les spectateurs français de l’Eurovision se paient la tête de Poutine sur Twitter

Source : Metro news 15-05-2016
OB : Évidemment, on ne parlera pas des tweets (sic. la nouvelle source des journalistes) qui dénoncent que l’Eurovision ait viré en tribune politique…
REVUE DE TWEETS – Samedi 14 mai, France 2 diffusait l'Eurovision en direct de Stockholm. La victoire de l'Ukrainienne Jamala, avec sa chanson “1944” qui dit clairement ce qu'elle pense de l'invasion russe sur son pays, a réjoui les défenseurs de la démocratie. Et fait grogner les autres qui craignent l'incident diplomatique… pour de rire.
Jamala a apporté la victoire à l'Ukraine, et la migraine à la Russie.
Jamala a apporté la victoire à l’Ukraine, et la migraine à la Russie.
Ringard, l'Eurovision ? Au contraire, plus hype tu meurs. Le plus vieux concours européen de la chanson, énorme machine d'audience regardée par 5 millions de téléspectateurs français, juste devant “The Voice”, a pris un sérieux coup de jeune depuis la victoire de l'Autrichienne Conchita Wurst en 2014. Celle de l'Ukraine Jamala, samedi 14 mai à Stockholm, enfonce le clou : l'Eurovision est un show où la qualité artistique n'est plus une option, et où l'on peut gagner en osant un message politique, même contre la toute-puissante Russie.
Des commentaires à ne pas forcément prendre au sérieux
 Si les Twittos ont été partagés devant la pertinence des commentaires de Marianne James et Stéphane Bern, qui présentaient l’événement en direct sur France 2, ils se sont beaucoup amusés de la tête qu'a dû tirer Vladimir Poutine en voyant son grand favori, Sergey Lazarev, s'effondrer devant les votes pour l'Ukraine. Dangereux pour la paix entre les peuples, l'Eurovision ? Allons allons, tout ceci n'est que de la chanson.
Source : Metro news 15-05-2016
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Mais la palme revient à cet édito de Jeanne Emmanuelle Hutin, dans Ouest-France, plus grand quotidien français (c’est la fille du proprio, tendance catho très durs souvent dénoncés pour leurs propos rances) – que je suis obligée de citer in extenso (seul le fluo gras est de moi) :

Eurovision. Jamala, voix des Tatars de Crimée

« Merci Europe ! », lançait Jamala, sous un tonnerre d’applaudissements.
La chanteuse ukrainienne a bouleversé des millions de téléspectateurs, au point de déjouer les pronostics en remportant le concours de l’Eurovision : « Si vous chantez la vérité, cela peut vraiment toucher les gens », déclarait-elle.
Sa chanson 1944 est un vibrant hommage à la tragédie de son peuple, les Tatars de Crimée. Le 18 mai 1944, ce petit peuple musulman d’origine turque fut, en quelques jours, entièrement déporté sur ordre de Staline.
Parmi ces 250 000 à 300 000 Ta-tars, se trouvaient l’arrière-grand-mère de Jamala et ses enfants, « enfermés dans des wagons de marchandises, comme des bêtes, sans eau, sans nourriture et expédiés vers l’Asie centrale ». Beaucoup sont morts en route, dont l’un des enfants. « 1944 a changé leur vie à tout jamais. C’est une chanson pour mon arrière-grand-mère, Nazalkhan, et les milliers de Tatars de Crimée qui n’ont jamais pu retourner en Crimée. »
Cette déportation causa la mort de plus de cent mille Tatars. Ce crime est qualifié de génocide par le Parlement ukrainien. Les survivants ne purent rentrer en Crimée avant les années 1980. Nombre de leurs terres et de leurs biens ne leur sont toujours pas restitués.
Jamala est née au Kirghizistan avant que sa famille ne rentre en Crimée. Mais depuis l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, en 2014, environ 20 000 Tatars ont fui. Jamala aussi. Elle vit en Ukraine.
Aujourd’hui, les Tatars sont à nouveau persécutés : enlèvements, arrestations, tortures, exécutions, transfert en Russie d’opposants politiques, interdiction de l’Assemblée des Tatars de Crimée (Majilis), attribution forcée de la nationalité russe, entrave à la liberté des médias, surveillance des réseaux sociaux… Qu’en sera-t-il en ces jours de commémoration ? Ce retour aux vieilles méthodes du KGB, ex-services secrets soviétiques, inquiète.
Rôôôô, dommage, elle a oublié de parler des chambres à gaz russes assassinant les enfants tatars…
La voix de la Liberté
Magnifique, on dirait du Reagan parlant des futurs membres d’al-Qaïda…
Le Parlement européen s’est emparé de la question. Le 12 mai, il a demandé « que les organes internationaux de défense des droits de l’homme aient un accès permanent et sans entrave à la Crimée, afin qu’ils puissent y contrôler la situation en matière de droits de l’homme ». Il condamne aussi l’interdiction du Majilis, les entraves à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
Pour le député européen Petras Austrevicus, le sort de la liberté se joue en Crimée : «Les Tatars sont amoureux de la liberté. Mais la Russie veut contrôler et non coopérer. Après les Tatars, qui seront les suivants ? Quand je vois des hommes politiques français aller en Crimée soutenir la politique russe, j’ai honte. »
La victoire de Jamala démontre que la cause de la liberté trouve un écho. Et que les politiciens qui passent sous silence le drame de ce peuple font fausse route. La Russie a très mal pris la victoire de Jamala et la propagande se déchaîne. Mais rien ne peut arrêter le chemin de la vérité. Ce n’est pas sur la négation des crimes passés que peut se construire la paix en Europe.
La voix de Jamala fait aussi écho à celle des peuples martyrs de Syrie, du Yémen et d’ailleurs quand elle chante : « Où est votre coeur ? L’humanité pleure, vous pensez être des dieux. Mais tout le monde meurt. N’engloutissez pas mon âme, nos âmes.[…] Nous pourrions construire un avenir où les peuples sont libres pour vivre et aimer le plus heureux des temps. » À l’espérance de Jamala se joint celle de la jeunesse du monde. Ne la décevons pas
Source : Ouest-(F)rance

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