Hollande sur Europe 1 : riche en communication, allégé en réflexion
Mardi, le président de la République poursuivait sa campagne pour sa réélection sur la matinale d'Europe 1. Son argumentaire est déjà bien rodé, l'histoire destinée à essayer d'obtenir sa réélection est écrite, à défaut d'être surprenante ou totalement crédible. Une intervention d'une vacuité effarante, comme en avril. Ni vision, ni réflexion, seulement des postures Pour qui prend quelques heures de recul sur tout ce que le président de la République a pu dire, on finit par être pris de vertige par l'absence complète de vision ou de projet global porté par le locataire de l'Elysée. Il est impossible de trouver la moindre articulation d'une idéologie ou d'une pensée politique véritablement structurée et cohérente. Tout comme le précédent locataire de l'Elysée, l'actuel résidant se contente d'enfiler des postures politiciennes seulement destinées à raconter une histoire qui pourrait peut-être lui permettre de se qualifier au premier tour, puis de gagner au second. François Hollande a eu réponse à tout, mais sans jamais articuler la moindre réflexion de fond. Il a répété que la France va mieux, postulat nécessaire à sa candidature, sans jamais être questionné sur le fait que cela est le fruit de circonstances conjoncturelles (euro moins cher, pétrole et taux d'intérêt au plus bas, ce qui ne doit absolument rien à sa politique). C'est ce qui lui permettra de légèrement baisser les impôts, car cette baisse des taux procure des économies très importantes, qui lui permettent de se transformer en père Noël en distribuant des fruits qui ne doivent rien à ce qu'il a fait, ce que les journalistes d'Europe 1 ont oublié de souligner. Sur la rémunération des grands patrons, il se contente de surfer sur l'actualité, sans proposer une analyse plus globale de la situation, pourtant intéressante. Sur la loi travail, il a annoncé qu'il ne cédera pas, non pas pour des motifs idéologiques, qu'il a finalement éludés dans son argumentaire, mais pour une raison d'affichage de son autorité, pour apparaître comme quelqu'un qui ne cède pas, alors que l'on pourrait dire qu'il a énormément cédé au patronat depuis plus de deux ans et demi… Bien sûr, il s'est présenté comme un social-démocrate, mais encore ici, il n'y a aucune réflexion sur l'équilibre entre les forces du marché et l'Etat. Il s'agit seulement d'utiliser un terme qui soit assez rassembleur dans son camp, sans pour autant apparaître trop à gauche. Pour couper l'herbe sous le pied de ses opposants de l'intérieur, il a repris la paresseuse formule de la « gauche de gouvernement », qui signifierait que son aile gauche ne serait pas une alternative. Au final, ce qui est frappant, c'est que celui qui ne se dit pas encore candidat a fini son intervention par des attaques contre les dits Républicains qui ressemblaient fort à des attaques de campagne électorale. Faute d'avoir la moindre vision de l'avenir de notre pays, il se raccroche à de la politicaillerie. |
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