vendredi 2 novembre 2012

Pour François Hollande la prospérité est au coin du cycle économique : il suffit d'attendre


UNE QUESTION DE PATIENCE UNIQUEMENT, MONSIEUR LE PRÉSIDENT ?

2 NOVEMBRE 2012 par PAUL JORION
 Paul Jorion , né le 22 juillet 1946 à Bruxelles, est un chercheur en sciences sociales, de nationalité belge, ayant fait usage des mathématiques dans de nombreux champs disciplinaires : anthropologie, sciences cognitives, et économie. Il est l'un des rares commentateurs économiques à avoir anticipé la crise des subprimes américains de 2007 et le risque de récession mondiale qui en a résulté, dans son ouvrage Vers la crise du capitalisme américain.
Quand j’ai vu François Leclerc citer le président de la république française disant :

« La reprise va arriver, c’est une question de cycle »
j’ai bien sûr tenu à aller vérifier aussitôt. Mais non, c’est vrai : les choses vont finir par s’arranger toutes seules : tout ça n’est qu’une question de cycle.
Il y a presque un an, je participais à une table-ronde réunie par Jean-Pierre Chevènement. À un moment donné, Jean-Hervé Lorenzi a expliqué : « De toute façon, cela finira par s’arranger ! ». La salle a retenu son souffle. Mon voisin de panel était Christian de Boissieu, nous nous sommes tournés l’un vers l’autre, sans doute pour vérifier que nous étions bien éveillés. J’ignore si mon visage reflétait davantage de consternation que le sien ; ç’aurait en tout cas été bien difficile.
Mais voilà, nous vivons donc en France en plein cauchemar, avec un chef de l’État qui déclare que « La reprise va arriver, c’est une question de cycle » et qui, pire encore, le croit peut-être vraiment.
Ou bien ne faites-vous, M. le Président, que répéter ce que des « économistes » disent autour de vous ? Si c’est le cas, je tiens à vous rassurer : il y a quand même d’autres économistes que cela en France, qui pourraient vous expliquer que la crise dans laquelle nous sommes plongés n’est pas une phase de faiblessedans un « cycle » mais que les systèmes financiers et économiques sont depuis cinq ans dans un processus avancé de liquéfaction, que rien jusqu’ici n’a pu endiguer.
Oui, il est possible, M. le Président, en faisant preuve de beaucoup d’imagination de voir dans la crise des années 1930, une crise « cyclique », mais savez-vous en quelle année nous sommes alors sortis de ce cycle ? Aux alentours de 1965. Et il a fallu pendant tout ce temps-là, une bonne guerre pour donner un coup de fouet salutaire à l’économie. La différence avec maintenant ? Avec une planète épuisée entre-temps par nos soins, une complexité qui nous dépasse désormais, le travail en voie de disparition, aujourd’hui, c’est beaucoup plus grave.

Les cours d’Henri Guillemin montre en effet que ça finit par s’arranger . Les nantis , les puissants ont pour cela une recette : une bonne guerre où la caryatide ( les gens du peuple , ceux qui travaillent ) se fait tuer sur le front , ça purge le pays comme une saignée , ça retire une bonne partie des forces vives du peuple du monde des vivants ( sinon , cette force vive pourrait faire une révolution comme en 1789 ou pire 1792 ou la Commune de Paris ) . Chute démographique , donc moins de chômeurs , moins de revendications sociales , plus moyen de lutter contre les chiens de garde armés au service des gens de biens .

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