mercredi 19 septembre 2012

La gauche Rothschild au pouvoir !


Pigasse-toi pauvre con !    

                                     

L’histoire d’une maison qui prétend pratiquer un capitalisme plus civilisé que sauvage. Au-delà, l’auteur révèle, à travers de nombreuses scènes inédites, en quoi les intérêts de la classe politique et ceux des milieux d’affaires sont de plus en plus liés.  

De toutes les roses que nous plantons chaque semaine dans ce pot, Arnaud Montebourg est l’une des plus exubérantes. Un mélange désuet d’arrivisme, de planisme et de gauchisme compose un personnage qu’on croirait sorti d’un film brejnévien projeté en ouverture d’un festival organisé par l’école des cadres du parti au début des années 1970. Un vrai régal.
Vous comprendrez donc que, soucieux de nos plates-bandes, nous dénoncions vigoureusement les conclusions hâtives tirées de sa rencontre à Bercy avec Pigasse, deux semaines avant que Lazard n’obtienne un mandat de banquier conseil pour la création de la Banque publique d’investissement. Piège peut-être, hasard sans doute, mais ce malencontreux échange avec l’employeur de la douce Audrey ne saurait en rien procéder d’un quelconque arrangement avec la loi ou la morale.
Nous serons moins enclin à la mansuétude pour ce fameux Pigasse qui, après avoir jeté dans son escarcelle les Inrocks et Le Monde et donné un coup de main à Rue 89, négocie, selon la rumeur médiatique, le rachat des actions de Libération possédées par Rothschild. Ce penchant glouton pour le caviar médiatique de la gauche va certainement indigner la rédaction du quotidien fondé par Jean-Paul Sartre. Libération jumelé avec Le Monde… Marx nous en préserve ! 
Pour manifester notre soutien à ces journalistes menacés par l’appétit insatiable de ce ploutocrate, nous leur donnons bien volontiers le droit d’utiliser l’injonction qui ouvre cette chronique et espérons la voir bientôt en « une ».

Le futur thatchérisme à la française ?

Il y a de cela trente-six ans, le gouvernement de James Callaghan, Premier ministre de sa gracieuse majesté, succédait à celui d’Harold Wilson. Un travailliste remplaçait un autre travailliste pour enfoncer la Grande-Bretagne dans la crise économique et accélérer un processus de déclin qui inquiétait non seulement les Britanniques mais le monde entier.
Callaghan était affable, oh ça oui : un physique de nounours dispensateur de bisous. Mais il était comme perdu face à la crise, éthéré ; se laissait aller au fil de l’eau, n’osant pas revenir sur les règles absurdes qui paralysaient l’économie anglaise, le poids excessif de la bureaucratie, les règlements, les syndicats, etc. Les banlieues grondaient.
Les choix difficiles étaient toujours différés, seule s’imposait une pression fiscale accrue sur les classes moyennes qui finissaient par ne plus pouvoir payer. Albion était la femme malade de l’Europe, un pays sclérosé en voie de sous-développement, disait-on à l’époque. Le gouvernement britannique en vint à solliciter l’aide du FMI, à la grande honte de son peuple fier.
Toute ressemblance avec des événements en train de se dérouler en France en 2012 est purement accidentelle… On sait comment cela se termina : Margaret Thatcher apparut et donna un coup de pied dans la fourmilière. Avec un peu de chance (le gaz de la mer du Nord et la guerre des Malouines), plus de souplesse qu’on ne le dit (acceptation de la dévaluation) et beaucoup de courage (face aux syndicats notamment), elle redressa la situation.
Le discours de Sarkozy, lors de la dernière campagne présidentielle, avait déjà un petit côté thatchérien, notamment dans sa dénonciation des corps intermédiaires, un vocabulaire employé mot pour mot par la Dame de fer à l’époque. Mais c’est un Callaghan de chez nous qui l’a emporté. Simple partie remise ?
Si la France continue sur sa lancée actuelle, avec son cortège de déficits en tout genre et son incapacité à réformer réellement son système corporatiste, il paraîtra difficile, dans deux ou trois ans, d’éviter, sinon l’arrivée du FMI, du moins celle d’une Troïka européenne qui ne viendra pas nous jouer de la balalaïka. Reste une différence : nous ne voyons pas beaucoup de fer dans l’organisme ou même le discours des principaux opposants actuels. Mais cela peut changer.


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