Une rumeur circule avec insistance dans un cercle d’initiés qui se sont engagés au silence (enfin, presque…). Elle explique la défaite de la France à Singapour et l’homérique colère piquée, quatre jours après s’être proclamé Londoniennement solidaire, par Bertrand Delanoë [photo], président du Groupement d’Intérêt Public (G.I.P.) « Paris – Ile-de-France 2012 », chargé de présenter la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2012.
Selon ces bruits, des lobbyistes mal intentionnés auraient fait tenir à des délégués musulmans de pays musulmans, des photos du maire de Paris en tête de la Marche des Fiertés (ex-Gay Pride), accompagnés d’autres photos de la Marche elle-même. On y voyait, paraît-il, les plus grotesquement obscènes des Artabans du défilé. Ce qui aurait eu un effet dévastateur sur quelques délégués dont les votes ont finalement manqué à la candidature française (1).
La colère de Bertrand Delanoë aurait été d’autant plus violente qu’il ne pouvait pas invoquer les causes réelles de l’échec. C’aurait été reconnaître qu’en dépit de ce qu’il se passe dans quelques pays de l’hémisphère nord, il reste pénalisant d’être homosexuel dans le monde d’aujourd’hui. Etles médias qui sont censés nous informer, pratiquement tous acquis au mariage homosexuel et à l’homoparentalité, auraient été condamnés au même silence pour les mêmes motifs.
Se non è vero, è ben trovato. Et le coup fait tellement “perfide Albion” qu’on en vient en souhaiter sa confirmation officielle…
Mais au-delà de son aspect anecdotique, l’éviction de la France conduit à s’interroger quant à l’opportunité de la désignation d’un homosexuel avéré et ostensible en tant que président du G.I.P. « Paris – Ile-de-France 2012 ».
Alors que chaque voix devait compter, pouvait-on raisonnablement renoncer à toute forme de considération pour la sensibilité particulière de délégués de pays dans lesquels l’inversion sexuelle constitue un délit, voire un crime et, dans tous les cas, une offense majeure à Dieu ? D’aucuns objecteront que ce n’est pas à la France, Etat laïc, à s’adapter aux pratiques, coutumes et usages des musulmans, mais là n’est pas le vrai problème.
Il est le suivant : quand on aspire à organiser les J.O. ne doit-on pas mettre tous les atouts dans son jeu et veiller minutieusement à en exclure les mauvaises cartes ? Toutes les mauvaises cartes ? Y compris la carte Delanoë, dès lors qu’on en peut craindre un impact dommageable, si limité soit-il ?
Si la réponse est négative, alors il faut présenter la candidature de Paris à « Cité universelle de la Tolérance » [photo] et certainement pas à l’organisation de la plus grande manifestation sportive du monde, dans l’attribution de laquelle les musulmans occupent une place non négligeable.
Les délégués que les moeurs du maire de Paris pouvaient indisposer étaient au nombre de treize (2) : Nawaf Faisal Fahd Abdulaziz (Arabie Saoudite), Shadid Ali (Pakistan), Ahmad Al-Fahad Al-Sabah (Koweit), Lamine Diack (Sénégal), Alpha Ibrahim Diallo (Guinée), Hicham El Guerrouj (Maroc), Rania Elwani (Egypte), Mustapha Larfaoui (Algérie), Samih Moudallal (Syrie), Sabet Mounir (Egypte), Nawal El Moutawakel (Maroc), Mohammed Mzali (Tunisie), Youssoupha Ndiaye (Sénégal).
Le cas de Mme Elwani est exemplaire. Il représente cet Islam “modéré”, avec lequel nous sommes invités à frayer. Née en 1978, de nationalité égyptienne, licenciée en biologie, multimédaillée (or, argent et bronze) aux Jeux Africains, Méditerranéens et Panarabes, Mme Elwani représente la jeune femme arabe moderne telle qu’on l’imagine, émancipée au point de paraître en (suggestive) tenue de nageuse devant des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs. Or, elle n’en est pas moins strictement voilée jusqu’à la racine des cheveux, sur sa photographie officielle de membre du CIO !
Voilà le genre de personne qu’il s’agissait de séduire…
M. Bertrand Delanoë n’était assurément pas le mieux placé pour le faire. Il serait bon de tirer les conséquences de son échec, toutes les conséquences. Mais aussi de se préoccuper de l’image désastreuse que l’Europe du mariage homosexuel et de l’homoparentalité est en train d’offrir au Tiers Monde.
Lausanne, le 15 juillet 2005
(1) Rappelons qu’il aurait suffi du déplacement de trois voix, pour que Paris l’emportât 53 à 51.
(2) Sans compter Shamil Tarpischev, l’un des trois représentants de la Russie.
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