L’attaque du Sinaï, ou l’extension du domaine de la crise (syrienne)
L’attaque terroriste venue du Sinaï contre Israël, arrêtée après que les attaquants aient tué 16 garde-frontières égyptiens, constitue un pas supplémentaire dans la tension dans le Sinaï à la frontière entre l’Égypte et Israël. Il s’agissait d’une attaque puissante, très bien organisée, déterminée, avec pour but de provoquer des pertes importantes en Israël. Les forces israéliennes avaient des informations sur cette attaque mais n’ont pas effectué d’attaque préventive, qui aurait été en territoire égyptien, de crainte de provoquer un incident majeur avec l’Égypte. Certaines des informations ont été passées aux Égyptiens, mais ceux-ci n’ont guère pris de mesure. Les Egyptiens sont moyennement intéressés par la collaboration avec Israël et ils ne contrôlent pas la situation dans cette région en train de devenir une zone de situation idéale pour le développement du terrorisme contre Israël en même temps que toutes les activités qui sont désormais liées au terrorisme (trafic divers, crime organisé, etc.).
«I hope this will be a wake-up call for Egypt regarding the necessity to be sharp and efficient on their side», a dit le mlinistre Barak après l’attaque. Un journaliste israélien, Yakov Katz, avance l’opinion que les Égyptiens vont réagir, comme le président Morsi l’a annoncé (Morsi «is going to have to deal with this. Up until now he could pretend this wasn't a big problem. But this could be a turning point. Is [the government] going to take control or allow [the région] to remain a safe haven for al-Qaida and global jihad types?»). Dans son article du 6 août 2012 du Guardian, Harriet Sherwood explique cette évidence bien connue que, même si les Egyptiens s’engageaient dans le Sinaï, l’habitude irrépressible des Israéliens, au niveau de la sécurité, est de ne pas faire confiance aux autres pour assurer cette sécurité. Cela implique un dilemme majeur avec l’Egypte, qu’Israël veut à tout prix ménager.
«But this is a delicate situation. Since Israel and Egypt signed a peace treaty in 1979, Sinai has been a demilitarised zone, with tight restrictions on troops on the ground. Israel is unlikely to take steps which could threaten the treaty's durability, especially in the context of its concerns over the post-revolution government's commitment to the accord. “Israel has strategic interests in keeping the peace treaty. This is why we're not attacking on Egyptian soil and instead conveying alerts we have to the Egyptian authorities in the hope they will deal with it,” Harel said.
»The repercussions of Israeli action across the border would be significant, Katz said. “The end of the peace treaty, demonstrations throughout Egypt, our ambassador being kicked out of Cairo? Israel's ability to respond is very limited”… […]
»But some are urging a robust response. According to Alex Fishman, the defence analyst for Israel's biggest-selling newspaper, Yedioth Ahronoth, the time for direct action is drawing closer. “The political leadership in Israel … is being respectful of Egyptian honour, afraid to sneeze next to them or demand, heaven forbid, that they do anything,” he wrote. “There will be no choice: Israel is approaching the point at which it will have to deal with Sinai on its own, with everything this entails, including how it will affect the relationship with Egypt. Otherwise there will be a bloodbath here in a style we have not seen before.”»
Les données du problème ne sont pas nouvelles, depuis la chute de Moubarak. Il fallait les rappeler, pour noter égaiement qu’elles se sont notablement aggravées depuis un an (voir le 22 août 2011). Le Sinaï est devenu un terrain d’opération majeur des terroristes. Surtout, le Sinaï s’inscrit désormais dans un grand courant de déstabilisation, dans ce que nous désignons comme une “deuxième chaîne crisique” (voir ce 6 août 2012) dont l’origine est la crise syrienne. Les Égyptiens font porter la responsabilité de l’attaque sur des éléments dissidents de la zone de Gaza et les Israëliens parlent plus vaguement mais plus largement des “salafistes du Sinaï” avec al Qaïda, ce qui nous rapprochent de l’environnement de la crise syrienne. DEBKAFiles a une troisième explication (le 6 août 2012) : l’Iran indirectement mais fort logiquement, à partir de la crise syrienne.
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