La France doit refuser le rachat des chantiers de Saint Nazaire par Fincantieri !
Ces dernières années, la France a laissé racheter tout ou partie de trop nombreuses entreprises, alors que d'autres solutions auraient pu être choisies. Aujourd'hui, c'est le tour de STX France, le chantier naval de Saint-Nazaire, véritable fleuron industriel, qui, après avoir été racheté par des Norvégiens, puis des Coréens, pourrait être croqué par des Italiens, si notre gouvernement reste passif.
Pourquoi ne pas repasser sous pavillon Français ?
L'histoire des chantiers de Saint-Nazaire est un peu trop typique de ce qui se passe dans notre pays. Cette entreprise est un fleuron industriel Français, la seule filiale rentable du groupe Coréen, qui l'a racheté en 2010, en rachetant l'entreprise Norvégienne qui avait racheté ce qui était alors Alstom Marine en 2006… Elle dispose d'un savoir-faire unique en matière de production de très grands bateaux, elle est profitable, et elle a un carnet de commande qui lui assure d'ors et déjà 10 ans d'activité ! Bref, il semble évident qu'elle pourrait voguer seule. Mais ses résultats attirent logiquement la convoitise de Fincantieri, qui se renforcerait en la rachetant, tout en permettant au Coréen d'alléger sa dette.
On pourrait se dire que le rachat par Fincantieri, le seul à déposer une offre auprès du tribunal de commerce Coréen, est une bonne solution, une solution européenne qui permettrait à notre continent de se renforcer et dominer la construction navale. Mais cela pose deux problèmes. D'abord STX France n'a nullement besoin de se rapprocher de quiconque, étant donnés ses résultats. Ensuite, il est évident que si Fincantieri la rachète, alors, elle pourra récupérer des commandes, du savoir-faire, en somme dépecer cette très belle entreprise, comme l'ont fait tant de repreneurs d'entreprises Françaises, comme Pechiney, Arcelor ou Alstom récemment. Voilà pourquoi l'Etat doit s'opposer au rachat.
Et le mieux, c'est que la France peut le faire puisque nous avons 33% du capital d'STX France, avec un droit de préemption. Aujourd'hui, mieux vaut nationaliser l'entreprise, quitte à remettre une partie du capital sur le marché ensuite, pour protéger ce fleuron industriel national. Mais, on peut craindre que le PS ne laisse faire ce rachat contre de belles promesses, qui ne vaudront pas plus que celles de GE avec Alstom, qui a fini par fermer Belfort et licencier des centaines de salariés, chose qui était parfaitement prévisible dès 2014 derrière les belles paroles d'Arnaud Montebourg. Après tout, ils ont laissé Nokia racheter Alcatel ou encore le Chinois Dongfeng prendre une part de PSA à un prix un peu trop intéressant.
Voilà pourquoi les promesses du secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue, qui soutient que l'Etat « posera ses conditions » et « veut garder le site à Saint-Nazaire, les sous-traitants, la stratégie et la propriété industrielle », n'ont absolument aucune crédibilité. Le passif est trop lourd pour croire que ce rachat se finira bien pour les chantiers, tous ceux qui y travaillent, et la France. Malheureusement, il n'y a pas grand chose à espérer d'un tel gouvernement. Pas étonnant que les étasuniens votent pour quelqu'un comme Trump, qui, quoiqu'on en pense, n'hésite pas à monter au créneau pour protéger les emplois industriels en faisant pression sur les industriels, comme Ford et GM actuellement.
En 2014 déjà, il fallait défendre une autre solution que le dépeçage d'Alstom par Siemens ou GE. Aujourd'hui, après être passé sous pavillon Norvégien, puis Coréen, avoir menacé de passer sous pavillon Chinois, et aujourd'hui, être sur le point de passer sous pavillon Italien, il faut que l'Etat joue son rôle et défende une solution nationale : STX France a tout pour prendre son indépendance.
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