Du PS au FN quand la cinquième république permet de "choisir" ses opposants comme dans une vulgaire dictature africaine! Comment diviser l'adversaire...
COURTE ÉCHELLE
Publié par Sébastien Fontenelle il y a un jour sur Bakchich - Satire juste
L’hebdomadaire L’Express prétend cette semaine expliquer pour son lectorat, dans un long papier d’un certain Tugdual Denis (dont nous verrons plus loin qu’il n’est, dans cette affaire, pas complètement neutre), «pourquoi le pire» - la Pen à l’Élysée en 2017 – «est» désormais «possible».
La – prodigieuse - démonstration dudit Denis se résume, pour l’essentiel, comme suit : avant, y avait moins de gens qui votaient pour l’FN.
Mais maintenant, ils sont vachement plus nombreux.
Et donc : y a ces temps-ci plus de gens qui votent pour l’FN, alors que naguère, y en avait point autant (1).
(Je sais que c’est un peu complexe, comme raisonnement, mais j’espère que t’arrives quand même à suivre.)
Naturellement : d’autres explications pourraient être avancées, à l’appui de l’assertion, difficilement contestable, que la popularité de la Pen est assez nettement supérieure en 2014 à ce qu’elle était en 2009.
Par exemple : on pourrait pointer que l’hebdomadaire L’Express n’a pas peu contribué, depuis toutes ces années, à son renforcement.
Puisqu’en effet : l’hebdomadaire L’Express fait toutes les semaines, et d’une part, la promotion – pour ne pas dire la propagande -, discrètement délirante, des dogmes thatchériens qui génèrent les souffrances sociales où la cheffe du FN, travestie en ennemie du libéralisme – bien fol(le) est qui s’y fie, et qui méconnaît l’histoire commune de l’extrême droite et du grand capital -, alimente sa démagogie.
Cependant que, d’autre part : l’hebdomadaire L’Express s’emploie toutes les semaines à disqualifier, par des procédés dans lesquels la dignité n’entre qu’en très petites proportions, la véritable opposition, de gauche, à l’économisme dominant - quand par exemple son directeur, l’éditocrate assisté Christophe Barbier, crie (2) que Jean-Luc Mélenchon est un «clone de Robespierre», puis que «l’idée révolutionnaire est, en Europe, mort-née».
Cependant que, d’une autre part encore : l’hebdomadaire L’Express s’emploie régulièrement, par la confection de couvertures paranoïdes et de prédications hallucinées, et sous le constant prétexte de briser des tabous, à normaliser la phobie antimusulmane avec laquelle le parti pénique fait son beurre – sous le même prétexte, exactement.
Cependant que, d’une dernière part (du moins pour aujourd’hui, parce qu’on ne va pas non plus y passer la journée), l’hebdomadaire L’Express contribue, presque toutes les semaines, à une méticuleuse banalisation du FN, par la production de brèves, souvent signées par un certain Tugdual Denis, qui narrent par exemple que le pauvre M. Gollnisch, dont les états d’âme sont donc regardés comme des informations intéressantes, «regrette de ne pas avoir donné suite à la proposition de Marine Le Pen» qui«lui avait proposé en 2011 la vice-présidence du parti».
Mais de sa propre responsabilité dans les succès de la fille du Pen - et de celle, plus largement, de la presse et des médias qui depuis cinq ans déroulent devant ses pas des tapis rouges -, L’Express ne dit bien sûr pas un mot : le constat récurrent qu’«elle monte» doit rester déconnecté, surtout, de l’évidence que les forgerons de l’opinion lui tiennent très gentiment l’échelle.
(1) Au passage, Tugdual Denis délivre quelques sentences mémorables, d’où ressort par exemple qu’«à Artignosc-sur-Verdon», la Pen fait des scores de folie, alors que «pas une mobylette trafiquée ne roule la nuit» dans ce paisible village varois…
(2) Dans son éditorial de la semaine dernière.
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