Libé...URSS! Fraidenraich...3eme Reich!
"Le journal Libération n'appartient pas aux journalistes ; on n'est pas en Union soviétique (URSS)".
En clair : "Le journal m'appartient parce que c'est moi qui ai le pognon ; et les journalistes doivent écrire et penser des choses qui ne me fâchent pas!".
Si ça se passait en Union soviétique, justement, on appellerait ça : censure, abus de pouvoir, ou oppression.
Chez “Libé“, la censure de Marcelle fait un tabac
Bakchich
Le quotidien Libération est paru ce matin sans la chronique hebdomadaire de Pierre Marcelle, intitulée «No Smoking» et publiée chaque vendredi depuis 2007. Une semaine après qu’il avait déjà dû renoncer à parler des problèmes où ce quotidien se débat depuis des mois, c’est encore une fois l’évocation de cette crise qui est à l’origine de cette interdiction. En cause : les quelques lignes d’un post-scriptum où le chroniqueur entendait réagir à un mail reçu quelques heures plus tôt.
Pour mieux comprendre, il convient de remonter au 6 avril dernier.
Ce jour-là, Les Inrocks rapportent que, quelques jours à peine après sa nomination, «Pierre Fraidenraich, le nouveau directeur opérationnel de Libé, a déjà gagné parmi la rédaction deux surnoms» - où il serait pour le moins difficile de voir un trop excessif excès de délicatesse : «Au choix, “Troisième Reich“ ou “Frankenstein“.»
Vingt-quatre heures plus tard, le 7 avril : un journaliste de L’Express, Renaud Revel (très investi dans la défense du nouveau directeur de Libération, où «la chasse à l’homme» est selon lui «devenue un sport quotidien»), met en ligne, sur son blog, un billet dénonçant un procédé «nauséabond» - dans lequel il explique que «toute la famille Fraidenraich, à l’exception d’une seule jeune femme, a été exterminée dans les camps nazis» (1).
Puis, le 8 avril, Pierre Fraidenraich adresse aux salariés de Libé un mail collectif où il écrit : «J’ai pris connaissance du délicat surnom qui m’a été attribué “parmi la rédaction“, si l’on en croit un article des Inrocks. L’humour de ce qualificatif m’a échappé. J’ose espérer que c’est également le cas pour la majorité d’entre vous. Cette attaque personnelle est à l’opposé des valeurs, de l’histoire et de l’esprit de Libération, revendiqués à juste titre par la rédaction. Je suis prêt à tout entendre, nous pouvons débattre de tout, mais ce genre d’anathème, au-delà de ma personne, fait surtout du mal au journal.»
C’est à ce courrier que Pierre Marcelle souhaitait réagir – très brièvement - dans sa chronique d’aujourd’hui, consacrée à Manuel Valls, et à laquelle il avait, pour ce faire, ajouté ce post-scriptum: «J’apprends à l’instant dans un mail collectif à la rédaction signé Pierre Fraidenraich et avec une indignation relative que, selon Les Inrocks, des rédacteurs de Libération l’auraient affublé du sobriquet de “Troisième Reich“. Que cela ne le fasse pas rire, je le conçois. Qu’il prétende nous en faire un procès en antisémitisme, à l’instar du petit Renaud Revel dans son blog de L’Express (où, pour les besoins de sa mauvaise cause, sans doute, il orthographie FraidenrEich le patronyme du “directeur opérationnel“), je trouve cela un peu gros.»
Ce que découvrant, sa direction lui a signifié qu’il ne pourrait s’exprimer, dans cette affaire, à titre personnel. Refusant ce qu’il regarde comme la «censure de la parole d’un chroniqueur hors du cadre “autorisé“ d’une expression collective, anonyme et stratégique, dans les pages “Nous sommes un journal“» (2), Pierre Marcelle s’est opposé à une publication tronquée de son texte. De fait, la chronique «No Smoking» a été remplacée, dans le Libération paru ce matin, par une tribune intitulée : «La pollution fait un tabac».
(1) Arrêt sur images a relevé que Renaud Revel, «aveuglé par la colère sûrement», avait «écorché l’orthographe du nom de Fraidenraich en l’écrivant FraidenrEich dans le titre de son billet». Cette coquille a, depuis, été corrigée.
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