"les yeux dans les yeux"
Tout cela est inquiétant et donne l'impression d'un François Hollande pur tacticien politique, hissant le mensonge, tel un Cahuzac, au rang de grand-art.Adepte de la procrastination et manquant de courage face aux réformes structurelles urgentissimes à prendre, jouant la montre au travers de nouvelles commissions (à 200 millions d'euros pièce) et de multiples rapports "bla-bla-bla", à la limite manipulateur selon Gaëtan Gorce, bien plus intéressé à durer qu'à affronter le réel...
Devant le silence abyssal de nos ténors de droite, la gauche se crée sa propre opposition , histoire de finir d'étouffer ceux qui pourraient , par mégarde , leur nuire... ça ne change rien au résultat qui est que nous sommes vraiment dans de mauvais draps...
Un Président habile, presque trop....
source: Le blog de Gaëtan GorceLe pacte de Responsabilité fait désormais l'actualité.
A ce stade, il faut saluer l'habileté tactique du Président qui a su imposer son agenda et reprendre ainsi la main.
Mais il est surprenant de voir tant de responsables et de commentateurs le prendre aussi au mot et s'inquiéter des conditions de la mise en œuvre de ce grand projet.....puisqu'il n'a pas été conçu pour l'être.
L'attitude du Président du Medef qui a failli par ses maladresses vendre la mèche l'autre jour aux États-Unis en dit long. S'il n'a jamais été question pour lui de véritables contreparties, c'est qu'il sait que le Pacte, et ce n'est déjà pas mince, n'a d'autre objet que de pérenniser sous une forme différente le CICE, mis en place voici plus d'un an sans exigence de réciprocité à l'égard du patronat.
Le Président n'a en effet ni les moyens, ni plus encore la volonté de dégager 50 milliards d'économies supplémentaires.
La méthode, très centralisée qu'il a choisi, en témoigne. En créant un Conseil stratégique à l'Elysée on donne un maximum de visibilité à une opération qui, sur le terrain , ne débouchera que sur des ersatz. Et ceci pour une raison simple : social - démocrate, le Président appartient toujours à la Gauche et n'a nullement l'intention d'infliger au pays une diète supplémentaire. Le voudrait-il, il sait que celui-ci ne le supporterait pas. Il s'agit donc d'un leurre visant à enfumer la Commission avec laquelle la France a rendez-vous en Avril. Passé cette date, le gouvernement n'oubliera pas les engagements pris, l'Exécutif étant bien conscient de la nécessité de ne pas laisser dériver les comptes, mais il les limitera au strict nécessaire. Un accord européen en Juin sur un début de relance par l'Investissement devrait clôturer cette remarquable opération de communication.
Mais il existe une double faille dans cette ingénieuse machine : ne suppose-t-elle pas d'abord pour réussir de ne pas être comprise ? Mais elle risque alors de devenir source de malentendu et de susciter l'opposition farouche de tous ceux qui, à gauche, n'auront pas vu le sens de la manœuvre. Ce qui ne manquera pas d'arriver....
L'opération suppose ensuite pour aboutir que la reprise tant attendue finisse par pointer le bout de son nez. Or, celle-ci ne pourra pas venir d'une relance des exportations permise par les baisses de charges, celles-ci restant au niveau actuel ( 20 mds) trop limitées. Elle ne viendra pas non plus de la demande, que le Président cherche en réalité à ne pas trop maltraiter, mais qui est déjà trop faible pour servir de moteur. Enfin, le compromis franco-allemand qui s'esquisse pour le printemps n'aura qu'un effet marginal et retardé. Si bien que le Président ne sera peut-etre à terme que parvenu à gagner du temps, ce qui, je le concède, dans ce contexte, n'est pas si mince..
Pour autant, une alternative existe-t-elle ? Non, si l'on renonce à pousser le débat aussi loin que possible à Bruxelles. Or, c'est précisément la voie choisie. Hollande cherche à épargner aux Français, et on lui en sait gré, une rigueur trop brutale mais ne croit manifestement pas, et on peut le lui reprocher, dans la capacité de la France à faire bouger le rapport de forces en Europe. C'est pourtant cette option qu'il faudrait privilégier en défendant à Bruxelles nos intérêts vitaux qui sont ceux de l'industrie et de l'emploi que nous ne pourrons sauver sans une relance par l'Investissement. C'est celle-ci qu'il faut proposer et promouvoir par tous moyens, sinon à quoi rime une Union dans laquelle le deuxième plus grand pays n'aurait d'autre choix que de sacrifier son avenir en tant que puissance économique? Cette question ne pourra être indéfiniment différée.
Si bien qu'à l'habileté du Président, qu'il faut saluer (au lieu de le dénigrer platement), je préférerais, comme beaucoup d'autres, un sursaut de volonté ! A l'évidence, tout est fait aujourd'hui pour que la question ne soit pas posée. F. Hollande fait du mieux qu'il peut avec les cartes qu'il a en mains. Quand c'est la règle du jeu qu'il faudrait changer !
Le blog de Gaëtan Gorce - Un Président habile, presque trop....
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