L'effondrement des monnaies des «marchés émergents» met le monde "dos au mur". La ruée vers l'or est terminée. La crise commence... |
Planche à billets, création monétaire : et si la machine s'emballait ?
Cette crise des monnaies émergentes est un signal d'une autre crise sous-jacente, qui pour le coup, pourrait avoir certains traits communs avec le drame vécu par l'Allemagne au début des années 30. Pour sauver l'économie mondiale, à partir de 2008, les banques centrales qui contrôlent les monnaies socles de l'économie mondiale (Le dollar, l'euro et le yen pour faire simple) ont créés des milliers de milliards de dollars donc, d'euros, ou de yens. Suivis en cela par les petites banques centrales, à l'abri des grosses. En quinze ans, la masse monétaire mondiale, l'argent en circulation, a été multiplié par dix. dont la majeure partie est virtuelle, c'est à dire qu'elle n'est pas appuyée sur une création de richesse réelle, mais également virtuelle parce que cet argent n'existe tout simplement pas.
Autrefois, on lançait à plein régime les imprimeries chargées de fabriquer les billets de banque, ce que l'on appelle vulgairement "faire marcher les planches à billets", tout comme l'on confond gâchette et queue de détente sur un revolver. Aujourd'hui, un gouverneur de banque centrale et son comité de sages décident souverainement de créer mille milliards d'euros, et d'un clic sur une souris, les mille milliards apparaissent dans les comptes de la BCE.
Voilà le problème que révèle la crise des monnaies des pays émergents. L'argent créé au cours de ces dernières années, qui cherche à tout prix des investissements, a trouvé que les économies de ces pays étaient de bons placements. Forcément, les taux d'intérêts et les rendements peuvent y atteindre parfois 10 % ! Contre 0,25 % en Europe, à la BCE, qui parle même désormais de servir des.. taux d'intérêt négatif, autrement dit de vous prendre de l'argent pour garder le vôtre. Rassurez vous, cela ne concerne pour l'instant que les banques commerciales, mais cela signifiera à terme encore une baisse du taux du livret A (qui devrait déjà être à 0,75 %) et des autres produits de placement.
La crise du peso argentin, du real brésilien, du rouble russe, de laroupie indonésienne, du rand sud-africain et de la livre turque nous révèlent que la finance mondiale n'a pas cessé de jouer avec le feu. Car évidemment, ceux qui ont investi sur les marchés émergents sont les mêmes qui pensaient faire de l'argent facilement en titrisant des dettes pourries. Dans le cas présent, les perdants sont en premier lieu ces pays où des monceaux d'argent facile sont arrivés d'Occident ou d'Asie, argent qui reflue vers des investissements moins risqués.
Seul problème : en accédant au rang d'hyper-consommateurs, en rêvant d'une vie à l'occidentale, ils sont devenus nos clients. Les ventes de cognac français refluent en Chine. La maroquinerie italienne va souffrir en Russie. Si les machines-outils allemandes se vendent brutalement moins bien, nous aurons un nouveau problème de taille à régler, et l'heure de la démondialisation à marche forcée aura sonné.
Planche à billets, création monétaire : et si la machine s'emballait ? - Economie Matin
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