"Hollande a tout lieu de craindre la terrible vengeance de Madame"
La vie privée de François Hollande est devenue une affaire publique depuis les révélations de sa relation avec Julie Gayet. Sous la plume de la marquise de Sevigné, notre contributeur Hervé Karleskind affirme que le président doit craindre une vengeance de la Première Dame.
La rumeur, ma chère et tendre, la rumeur! Elle file et siffle telle la vipère au venin parfumé de la médisance. Mais quelle est-elle cette rumeur infernale?
Je vous le donne en cent, je vous le donne en mille: quel sort le roi peut-il réserver à Madame la Première compagne qui, à présent, se morfond dans le pavillon de la Lanterne; s'y repose-t-elle ou s'y trouve-t-elle recluse sur la foi d'une lettre de cachet dictée par l'inflexible volonté d'un roi qui n'a pas même la reconnaissance du ventre. Nul ne le sait, ce qui ne manque aiguiser les crocs de la rumeur si vipérine.
Sous le manteau, il se mande tant de choses! Que va-t-il faire d'elle, maintenant qu'elle l'encombre, qu'il a tourné la page et qu'il se trouve comme délivré du cilice. Il feint dédaigner la question: son cabinet restreint s'épuise à trouver la solution, mais le Flou, qui craint comme peste les embardées de Madame, rejette, boudeur, toutes les suggestions qui lui sont portées.
A la cour, on se souvient, car l'on y cultive la mémoire avec un soin vétilleux, que le roi ne s'était guère montré galant avec la duchesse du Poitou, mère de ses quatre enfants. Elle avait dû faire son content d'une petite charge qui n'avait toutefois pas manqué de susciter jaboteries, quolibets et fagots.
Elle n'a pourtant commis aucune ni péché, excepté celui d'avoir déplu au roi
Le roi est à présent prisonnier de son badinage. Il ne peut en effet rien faire qui provoquera derechef les polémiques les plus enflammées. Son irrémissible penchant pour la procrastination se trouve conforté au point qu'il aurait même envisagé de confiner Madame ad aeternam en son cachot doré de la Lanterne. Mais la chose n'est guère envisageable: l'on n'imagine pas un instant Madame enfermée telle une lionne en cage, privée de gazettes, de lettres et de visites, cernée par les séides du comte Valls.
Elle n'a pourtant commis aucune faute ni péché, excepté celui d'avoir déplu au roi. Lassé sans doute de ses foucades et de son indomptable caractère. Un chroniqueur très au fait de la vie de cour n'écrivait-il pas voici peu que Madame était "méchante, capricieuse, qu'elle avait beaucoup d'humeur et une hauteur dans les nues dont personne n'était exempt, le roi aussi peu que tout autre. Les courtisans, poursuivait-il, évitaient de passer sous ses fenêtres, surtout quand le roi y était avec elle. Ils disaient que c'était passer par les armes, et ce mot passa en proverbe à la cour".
Ainsi que vous le lisez, ma très chère et tendre, il se trouve peu de gens de compassion pour verser quelques larmes sur les infortunes de Madame. Mais cette sorte de De Profundis n'éclaire en rien sur le sort qui lui sera réservé avant que le roi ne lève la grande ambassade qui doit le conduire le mois prochain au Nouveau monde. Sachez, ma mie, que les chancelleries tremblent et que le protocole peut se trouver à chaque instant tout chamboulé.
Le Flou se serait volontiers passé d'un épisode qu'il juge humiliant
Il semble acquis que Madame ne sera pas du voyage: ce serait par trop bouffon. Le roi partira donc seul; l'on n'imagine pas un instant qu'il convie Madame la Deuxième compagne à le flanquer. Voici qui serait encore plus bouffon. Les gazetiers du Nouveau monde, dont la réputation d'irrévérence n'est plus à faire, ne manqueraient pas comparer le Flou à quelque prince barbaresque mieux nanti en femmes qu'en écus.
L'affaire est donc pendante, faute d'un édit ou d'un libelle émanant du roi à des fins d'établir le sort de Madame la Première compagne. Le Flou se serait volontiers passé d'un épisode qu'il juge humiliant et très en deçà de sa condition. Il est le roi de France! Ne lui a-t-on pas reproché de l'être si peu, qu'aujourd'hui il se venge. Petitement, je vous l'accorde. Mais le sort d'une courtisane de tout premier rang tombée en disgrâce souffre quelques bassesses.
Le roi n'avait de fait guère pris de pincettes pour répudier la duchesse du Poitou. Il est ainsi fait qu'il se prend de prendre, et jeter quand tel est son bon plaisir, se souciant comme de ses premiers langes de faire montre de délicatesse et d'élégance. Ne serait-il pas mufle? Le roi de France, sachez-le ma mie, n'est jamais mufle ni goujat: il est le roi.
Je vous sens un peu sur votre faim: la question n'est pas pour autant tranchée. A l'entendre, selon un membre de son cabinet restreint, le Flou n'aurait pas été fâché que Madame prît le voile, quêtant paix et asile en une abbaye tenue par un ordre ayant fait voeu de silence et de réclusion.
Hélas, la chose n'est de nos jours plus possible. Madame est gazetière et escompte conserver son état, soucieuse de gagner quelques deniers à des fins de se préserver de la misère, privée qu'elle se trouvera de toute pension.
Lui viendrait-il à l'esprit d'écrire ses mémoires de Première dame que le roi pourrait ployer sous l'opprobe
C'est bien cet état qui donne force migraines à notre roi si volage: Madame n'a pas la réputation de tremper sa plume dans l'eau de rose. Lui viendrait-il à l'esprit d'écrire ses mémoires de Première dame que le roi pourrait soudain ployer sous l'opprobre. Toujours prompts à flairer les pas de la biche pourchassée, les éditeurs tels des beagles au nez infaillible, se pressent autour des proches de Madame, faisant miroiter gloire, revanche et... écus à des fins de la faire fléchir. Voici, ma mie, ce qui fait trembler le roi, fait encore tourner son sang et trouble son sommeil. Il se mande encore qu'il aurait sollicité le comte Valls à des fins de savoir s'il ne celait pas un stratagème pour condamner Madame à se tenir coite.
Un proche du roi aurait suggéré, naïf qu'il est, que l'on confiât à Madame une charge empreinte de charité pour venir au secours des enfants tourmentés et vulnérables. Madame, prudemment approchée pour donner son avis, aurait vivement rejeté cette offre en affirmant qu'elle n'entendait à aucun prix continuer à mener une vie de potiche. Le roi, penaud, se serait donc tenu pour dit qu'il allait au devant de très grandes contrariétés.
source : http://www.lexpress.fr/actualite/hollande-a-tout-lieu-de-craindre-la-terrible-vengeance-de-madame_1316497.html
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