La France Et Ses "Drôles de Socialistes"
source : http://www.irishtimes.com/
Manuel Valls, le plus populaire des ministres, est pourtant celui qui prône la politique la plus à droite et rappelle étrangement Nicolas Sarkozy. “Ce sont deux poids lourds du gouvernement français qui viennentde déclencher une guerre au sein de l’équipe du pacifique Jean-Marc Ayrault”,note El Mundo. Deux personnages emblématiques qui, pour des raisons très différentes, séduisent la presse étrangère.
Manuel Valls affiche le genre de “détermination, d’énergie et de recherche de consensus vers le centre qui ont permis à Blair de devenir Premier ministre en 1997”, notele Washington Post, et qui le placeront “en tête de liste si (ou plutôt quand) Hollande aura besoin d’un nouveau Premier ministre, dans un an environ”.
Quant à Christiane Taubira, avec son “regard chaleureux qui, sincère ou non, est incontestablement rare dans le monde politique français”, elle a fait très bonne impression au journaliste du New York Times qui l’a rencontrée cet été. Elle lui est apparue cultivée, engagée et déterminée, malgré une différence à laquelle on continue de la renvoyer. “Sa disposition à discuter ouvertement des questions raciales détonne aussi, écrit-il, dans ce pays où le sujet reste délicat et peu abordé”, et si “elle sait qu’elle gagnerait à jouer la femme noire”, elle refuse néanmoins de s’enfermer dans une identité.
Christiane Taubira n’est incontestablement pas une figure politique commune. “Force irrépressible”du gouvernement et “héroïne des homosexuels français”,le quotidien The Guardian la compare au flamboyant maire de Londres, Boris Johnson, pour son éloquence presque théâtrale, “sa verve et sa capacité à tenir des discours impeccables sans s’appuyer sur des notes”. Même si, “contrairement à Johnson, elle est toujours distinguée et sur son trente-et-un”, voilà deux personnages éminemment charismatiques, “deux anticonformistes, lui de la droite britannique, elle de la gauche française.
Brillants et imprévisibles, ils sont le genre de personnages publics qui inspirent l’admiration, l’adoration, mais également un certain agacement.”Le quotidien britannique relève le caractère bien trempé de la ministre, “trop indépendante pour appartenir à un seul parti”. N’a-t-elle pas confié au New York Times qu’elle ne “[supportait] pas d’avoir un patron” ?
A l’instar de Nicolas Sarkozy il y a dix ans, Manuel Valls est une créature médiatique. Cet été, il n’a cessé de faire parler de lui dans la presse : il y a eu son discours en Camargue au milieu des chevaux blancs et des taureaux, sa visite à Trappes au lendemain des émeutes provoquées par le contrôle d’identité d’une femme portant le voile intégral, ou encore cette photo en double page, dans Paris Match, où il embrasse sa seconde femme, la violoniste AnneGravoin.
Le “Sarkozy socialiste” a de nouveau fait sensation la semaine dernière, avec la fuite (orchestrée par lui-même ?) de sa note confidentielle envoyée au président François Hollande, dans laquelle il liste les doutes que lui inspire le projet de réforme pénale de la ministre de la Justice, Christiane Taubira. Entre les deux ministres, c’est la guerre ouverte. La garde des Sceaux juge les chiffres avancés par son collègue “erronés”, “tendancieux”, et se dit surprise que le locataire de la place Beauvau n’ait pas jugé bon de l’informer de sa note au président, d’autant plus qu’ils se sont vus au moins à deux reprises entre-temps.
Ce n’est pas la première fois que les deux ministres s’opposent. Il y a un an, Valls a fermé des camps de Roms à Paris, Lyon, Lille et Evry, ville dont il a été le maire durant onze ans. Ces opérations ont été dénoncées par des organisations de défense des droits de l’homme et ont clairement déplu à Taubira.
Mais le ministre de l’Intérieur a enfoncé le clou en janvier en déclarant : “Les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou à y retourner.”
Avec sa réforme, la garde des Sceaux prévoit aujourd’hui de défaire le système pénal très dur mis en place sous Sarkozy, mais Valls ne l’entend pas de cette oreille. “La quasi-totalité des dispositions de ce texte ont fait l’objet de discussions, voire d’oppositions du ministère de l’Intérieur”, écrit-il dans sa note à François Hollande.
Le plus probable est que la garde des Sceaux jette l’éponge, pour une raison simple : Valls est l’homme politique le plus apprécié des Français. Selon un sondage [Ifop-Paris Match] réalisé en juillet, 69 % des personnes interrogées ont une opinion positive du ministre de l’Intérieur, contre seulement 40 % de Hollande.
Et s’il n’a pas beaucoup de soutiens au sein de l’appareil socialiste, ses tendances droitières seront incontestablement un atout pour le parti aux élections européennes et municipales de 2014. Manuel Valls manifeste une telle obsession pour la laïcité, la sécurité et l’ordre républicain que certains en viennent à se demander s’il est vraiment socialiste – lui-même se présente d’ailleurs comme “blairiste”, voire “clintonien”.
Aux primaires socialistes de 2011, où il a récolté 5,7 % des voix, son programme proposait la fin des 35 heures, l’augmentation de la TVA pour alléger les charges patronales et le recul de l’âge de la retraite. En 2009 déjà, il exhortait son parti à abandonner l’adjectif “socialiste”, ce qui poussa la première secrétaire, Martine Aubry, à lui demander s’il souhaitait quitter le PS.
Le chouchou du chef. comme Sarkozy, Manuel Valls est d’origine étrangère mais partisan d’une ligne dure en matière d’immigration. Il est né à Barcelone il y a tout juste cinquante et un ans, d’un père catalan artiste peintre et d’une mère suisse italienne. Il a rejoint le Parti socialiste à l’âge de 17 ans, trois ans avant d’être naturalisé français, et il peut se targuer d’une plus longue expérience politique que la plupart de ses collègues du gouvernement : il a été député à l’Assemblée nationale pendant dix ans et porte parole du gouvernement Jospin pendant cinq ans, avant de devenir directeur de la communication du candidat socialiste à la présidentielle de 2012.
Comme Sarkozy avant lui, il ne fait aucun mystère de ses aspirations.“Je fais de la politique, je suis ambitieux”,déclarait-il au quotidien LaProvence en juin. “J’ai toujours pensé que j’avais la capacité d’asumer les plus hautes responsabilités de mon pays.” Le ministre de l’Intérieur va cependant devoir patienter, car Hollande entend bien briguer un nouveau mandat en 2017.
Valls peut espérer devenir Premier ministre à la faveur d’un remaniement ou d’un deuxième mandat de Hollande – mais 2022, c’est bien loin. Pourtant, à la différence de Sarkozy qui multipliait les attaques contre Jacques Chirac, Manuel Valls est le chouchou de son chef. Son discours en Camargue, la veille de l’interview présidentielle du 14 juillet, a largement débordé du cadre de ses attributions à l’Intérieur. Mais Valls trouve toujours grâce aux yeux de François Hollande : “Qu’un ministre, en l’occurrence Manuel Valls, fasse un discours pour soutenir la politique du gouvernement et définir la stratégie qui est la mienne, a déclaré le président le lendemain, , je ne peux que m’en féliciter.”
Lara Marlowe Publié le 15 août
http://www.irishtimes.com/news/world/europe/france-prefers-a-strange-class-of-socialist-1.1495472
ce FM sioniste se vut ministrable !
RépondreSupprimerse veut, pardon !
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