François Hollande et les fonctionnaires
Fini la réduction du nombre de fonctionnaires en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux.
François Hollande veut maintenir a tout prix l'effectif des fonctionnaires, mais il les paye de moins en moins bien.
C'est évidemment dans sa logique un réservoir électoral à préserver coûté que coûte. On voit bien comment il siphonne la défense pour alimenter l'éducation ; les profs votent PS, pas les militaires.
Cette fine tactique risque de lui revenir en pleine figure, car les fonctionnaires ont envie d'être mieux payés. Regardez comme Marine Le Pen cajole les fonctionnaires dans son programme, elle sent bien leur grogne qui arrive...
Les fonctionnaires verront donc leur sort s'améliorer brusquement en 2016, juste avant les élections. D'ici la, ils n'ont qu'à voter PS et se taire.
François, où est ton sérieux budgétaire ?
La dette publique de la France atteignait 91,7 % du PIB à la fin du premier trimestre 2013, selon l’INSEE. Elle s’élevait à 85,9 % fin 2011 et à 90,2 % fin 2012. Comment cela se fait-il ? Est-ce cela le sérieux budgétaire tant vanté par notre gouvernement ? Quelle est cette politique qui aboutit à ce résultat, le contraire de ce qui est escompté et annoncé ?
Lutter contre le déficit public est alors peine perdue
À quoi ça sert que le déficit baisse de 5,3 en 2011 à 4,8 % en 2012 ? Le déficit public pourrait atteindre plus de 3,9 % du PIB en 2013 contre les 3 % initialement prévus. Mais la dette publique augmentera alors, de nouveau, de plusieurs dizaines de milliards d’euros.
Pourquoi ? Parce que la prévision de croissance de l’économie a été revue à la baisse et que les recettes fiscales et sociales sont moins importantes que prévues. Les causes de cette baisse de la croissance et de la récession dans laquelle est aujourd’hui plongée l’économie française n’ont rien de mystérieuses. La politique d’austérité budgétaire imposée par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) pressure l’investissement public. La stagnation des salaires et des prestations sociales infligées par le Medef et la Commission européenne écrase la demande solvable des salariés. C’est comme un commerçant dont la banque exige de payer des traites à marche forcée au détriment de l’approvisionnement de ses stocks. Son chiffre d’affaire baisse et sa dette augmente au fur et à mesure qu’il la rembourse. Il faut desserrer l’étau usurier des banques privés contre les dettes publiques de l’état, et investir tout de suite, de façon urgente, dans la relance, en un mot, il faut dépenser "plus" (et non pas "moins") pour nous en sortir.
Pourquoi la gauche s’entête-t-elle dans cette voie ?
Pourtant quels sont les remèdes proposés par notre gouvernement de gauche ? "Tenir les dépenses publiques" c’est-à-dire réduire de 9 milliards d’euros les investissements de l’État et des collectivités territoriales en 2014. L’annonce est de 20 milliards "d’effort structurel" en 2014 : dont 70 % (14 milliards) censés provenir d’économies en dépenses et 30 % d’augmentations de recettes (6 milliards). Le volet dépenses du projet de loi de finances permet de documenter 9 de ces 14 milliards, notamment grâce à une baisse de 1,5 milliard des dépenses de l’État, hors charge de la dette et pensions, selon le premier ministre, Jean-Marc Ayrault. On nous explique même que c’est un effort "sans précédent historique" : mais pourquoi s’entêter dans pareille voie si cela nous éloigne des objectifs fixés officiellement ? Laminer toujours plus la demande solvable en refusant tout coup de pouce au Smic, en gelant la valeur du point dans la fonction publique, en augmentant la TVA le 1er janvier 2014, en n’opposant aucune défense sérieuse aux attaques du Medef contre nos retraites et notre protection sociale nourrit une spirale dégradée…
Augmentation de la dette, accroissement de la fracture sociale
Tout le monde sonne le tocsin, mais personne ne semble l’entendre au gouvernement, muré dans une politique d’austérité de plus en plus prononcée, de plus en plus voyante et de plus en plus vaine. La priorité donnée au remboursement de la dette accroît non seulement la dette, mais aussi la fracture sociale. Avec son cortège de conséquences politiques, électorales... qui elles mêmes dégradent les rapports de force, lesquels étaient pourtant plus qu’excellents pour la gauche après la victoire complète de 2012. Le résultat est couru d’avance : le chômage réel (hors stages-parking, emplois provisoires aidés) fera un bon en avant, la récession perdurera, les recettes fiscales et sociales diminueront, le déficit public et la dette publique augmenteront. Une nouvelle politique d’austérité sera alors mise en place…
Pourtant tout cela, on le savait, cela a été dit et redit. On a vu les tristes effets de ce genre de politique en Europe du sud. Il faudrait savoir arrêter ici une stratégie qui perd avec une telle frénésie.
leplus.nouvelobs.com Par Gérard Filoche
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