Un ministre se lâche sur le mariage homosexuel… anonymement
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Le mariage homosexuel commencerait à agacer dans les rangs de la majorité Crédit Reuters
Apparemment, le mariage pour tous commence à énerver les politiques dans les rangs de la majorité. Même les ministres, censés être tous unis derrière le texte, commence à se lâcher. Alors que l’Assemblée nationale vient de valider en première lecture le projet de loi sur le mariage homosexuel (avant qu’il ne soit examiné par le Sénat le 2 avril), un ministre est sorti de ces gonds… tout en restant anonyme. Il s’attaque à l’influence des « bobos » qui en voudraient toujours davantage :
« Les bobos, on leur file le mariage, ils veulent la PMA ! Ensuite, ils voudront la GPA (gestation pour autrui) ! Et après, ils voudront qu’on soit tous homosexuels ! »Dans cet article du Figaro, le journaliste note ainsi l’agacement de ce membre du gouvernement qui critique la « «surenchère» qui ne concernerait qu’une minorité (associations concernées et bobos parisiens) ».
Une première fissure au sein de la majorité. ?
La PMA, prochain casse-tête des socialistes
Conservation des paillettes de spermatozoïdes et d’embryons congelés dans l’azote liquide, dans un laboratoire de PMA du CHU de Limoges. Crédits photo : BURGER/PHANIE/BURGER/PHANIE
Après le vote ce mardi du projet de loi sur le mariage de couples de même sexe, le gouvernement et la majorité devront plancher sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes.
Le casse-tête de la PMA ne fait que commencer pour les socialistes. Après le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, que doivent voter mardi les députés, le gouvernement et la majorité devront plancher sur une nouvelle question, plus sensible encore, celle de l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes.
Le premier ministre a promis que cette disposition figurerait dans un projet de loi sur la famille, repoussé à la fin de l’année. En échange, Jean-Marc Ayrault avait obtenu que les députés PS ne déposent pas d’amendement sur la PMA lors des débats sur le mariage pour tous.
Depuis, le gouvernement a décidé de se donner du temps et d’attendre l’avis que doit rendre à l’automne le Comité national consultatif d’éthique sur le sujet.Le débat sur cette question aux multiples implications (santé, famille et filiation, éthique, etc.) s’annonce tendu.
D’abord parce que les socialistes se montrent très partagés sur ce sujet. Lors du vote interne au groupe PS, le 19 décembre, 61 députés avaient voté contre l’introduction d’un amendement PMA au texte sur le mariage, contre 126 qui avaient voté pour.«Le groupe est très partagé sur cette question», assurent plusieurs députés socialistes influents.
D’ici à en conclure que l’ouverture de la PMA aux couples de femmes n’obtiendrait pas la majorité au Parlement, il n’y a qu’un pas que certains députés PS franchissent sans ciller.
Faux, défend la porte-parole du groupe PS, Annick Lepetit:
«Certains députés, favorables à l’ouverture de la PMA, n’avaient pas voté lors du vote interne car l’amendement n’était pas rédigé. Ou alors parce que la disposition ne devait concerner que les couples de femmes mariées, ce qui ne réglait pas le cas de l’égalité des droits.»
Au PS, le premier secrétaire Harlem Désir n’a pas l’intention de laisser tomber ce combat. L’ouverture de la PMA a également de fervents supporteurs parmi les parlementaires PS. Ceux qui ont dû renoncer au dépôt d’un amendement PMA, sous la pression de l’exécutif, prendront Ayrault au mot.
«Le gouvernement a dit qu’il le ferait (proposer l’ouverture de la PMA dans le cadre du projet de loi famille, NDLR). Nous n’avons aucune raison de mettre en doute sa parole», poursuit Lepetit.
Faux, défend la porte-parole du groupe PS, Annick Lepetit:
«Certains députés, favorables à l’ouverture de la PMA, n’avaient pas voté lors du vote interne car l’amendement n’était pas rédigé. Ou alors parce que la disposition ne devait concerner que les couples de femmes mariées, ce qui ne réglait pas le cas de l’égalité des droits.»
Au PS, le premier secrétaire Harlem Désir n’a pas l’intention de laisser tomber ce combat. L’ouverture de la PMA a également de fervents supporteurs parmi les parlementaires PS. Ceux qui ont dû renoncer au dépôt d’un amendement PMA, sous la pression de l’exécutif, prendront Ayrault au mot.
«Le gouvernement a dit qu’il le ferait (proposer l’ouverture de la PMA dans le cadre du projet de loi famille, NDLR). Nous n’avons aucune raison de mettre en doute sa parole», poursuit Lepetit.
Un dossier potentiellement explosif
Mais, dans les rangs socialistes, certains doutent de la détermination de l’exécutif à avancer sur un dossier potentiellement explosif. «Hollande et Ayrault ne donnent pas le sentiment d’être très allants sur ces questions-là», regrette un député PS.
Un haut responsable socialiste ne dit pas autre chose: «Hollande sait que la PMA divise la gauche et unifie la droite. S’il avait voulu réformer la PMA, il aurait dit à Jean-Marc (Ayrault) de l’introduire dans le texte mariage.
Le fait de repousser le texte famille, où pourrait figurer la PMA, n’est pas bon signe non plus.» En d’autres termes, prédit ce responsable PS, «si l’avis du Conseil national d’éthique n’est pas favorable à la PMA, Hollande dira: ce n’est pas le moment, on abandonne.»
Le député Carlos Da Silva hausse les épaules: «Avant que le sujet revienne sur la table, il y a un certain nombre d’étapes à franchir. Maintenant que celle du mariage l’a été, beaucoup de députés ont envie de mettre en avant leur travail sur les questions économiques et sociales.»
Les associations homosexuelles, qui ont parfois eu le sentiment que le gouvernement avançait à reculons sur le mariage pour tous, n’ont pas l’intention de désarmer. «Pas d’égalité des droits sans PMA!», martèle déjà l’association de lesbiennes Gouines comme un camion, en pointe sur le sujet.
Dans la majorité, certains ne cachent pas leurs réticences contre une «surenchère» qui ne concernerait qu’une minorité (associations concernées et bobos parisiens): «Les bobos, on leur file le mariage, ils veulent la PMA! Ensuite, ils voudront la GPA (gestation pour autrui) ! Et après, ils voudront qu’on soit tous homosexuels!», s’agace un ministre. Ce n’est pas gagné.
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