Wall Street dégringole de -1,55% en apprenant que la “Gauche” n’est pas majoritaire au Sénat italien
de UPR | Union Populaire Républicaine - François Asselineau
LA “GAUCHE” EUROPÉISTE NE FAIT PLUS PEUR À QUELQUE FINANCIER QUE CE SOIT
Il fut un temps où l’arrivée d’une majorité de gauche dans un pays européen faisait frissonner le capitalisme mondial et s’effondrer le cours des marchés financiers.
Ce fut le cas, par exemple, lors de l’élection de François Mitterrand à l’Élysée le 10 mai 1981. Celle-ci avait provoqué une baisse très violente de 33% de l’indice de référence de la Bourse de Paris en l’espace d’un mois.
Ce temps est bien révolu !
Désormais, la « gauche » ne fait plus peur à quelque financier que ce soit, dans la mesure où elle se déclare pour l’Europe et pour l’euro, comme le font le PS français, le PS espagnol, le SPD allemand, le Parti Démocrate italien, etc.
Au contraire, même, l’arrivée de la gauche est parfois ardemment souhaitée. Car il n’y a pas mieux qu’un gouvernement dit « de gauche » pour faire accepter par le monde du travail des sacrifices colossaux, un appauvrissement massif et une remise en cause de tous les acquis sociaux. Les exemples de Lionel Jospin ou de François Hollande sont là pour nous en administrer une preuve éclatante.
CE QUI FAIT PEUR À WALL STREET, C’EST LA REMISE EN CAUSE DE L’UE ET DE L’EURO
Désormais, ce qui fait trembler Wall Street et les marchés financiers, ce n’est plus du tout la « gauche » ; ce sont les mouvements politiques qui tentent de remettre en cause l’euro et l’empire euro-atlantiste qui ont assujetti les peuples d’Europe, sous couvert de prétendue « construction européenne ».
Les élections italiennes nous offrent l’occasion d’en avoir la démonstration sous les yeux, avec une pureté de cristal.
Le Dow Jones – l’indice phare de la bourse de New York – avait démarré en trombe le 25 février au matin, en se hissant même à un nouveau sommet depuis cinq ans. Sur la foi des derniers sondages, tous les investisseurs et spéculateurs de Wall Street anticipaient en effet la victoire du Parti Démocrate italien et de sa coalition dite « de gauche ». Une « gauche » version Hollande, qui fait rire de pitié les gestionnaires des grandes fortunes de ce monde derrière les portes capitonnées de leurs bureaux.
Seulement voilà. Les sondages, encore une fois, ont été démentis par les urnes. La coalition « de gauche » est certes arrivée en tête à la Chambre des députés, mais elle n’a pas la majorité au Sénat. Pire encore pour les maîtres de l’empire, selon des résultats encore partiels, le Mouvement 5 étoiles obtiendrait 25,5 % à la Chambre et 23,8 % au Sénat, devenant ainsi le deuxième parti politique italien, devant le parti de Berlusconi pourtant en forte progression lui aussi.
En d’autres termes, les grands battus du scrutin sont l’Union européenne et l’euro puisqu’une majorité des électeurs italiens a voté pour deux responsables politiques (Beppe Grillo et Berlusconi) qui veulent remettre en cause les politiques d’austérité et la monnaie européenne. Quant à Mario Monti, qui n’arrive même pas à faire voter 10% des électeurs en sa faveur, son échec est tellement humiliant que l’on espère qu’il va disparaître au plus vite des colonnes de l’actualité et prendre définitivement sa retraite.
Du coup, Wall Street a perdu -1,55%, pendant que la presse aux ordres en Europe occidentale s’indignait à qui-mieux-mieux de la victoire du « populisme » en Italie. Car quiconque ne s’aplatit pas devant les maîtres de Washington est bien entendu un « populiste », selon la langue de bois de notre époque.
Ce qui terrorise Wall Street, ce n’est donc pas la « gauche ». C’est ce qui est en train de se dessiner inexorablement en Europe. À savoir l’effondrement inéluctable du glacis géopolitique américain qualifié de « construction européenne » dans les contes de fées racontés aux enfants.
François ASSELINEAU
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