“Tous merkelisés”
En réaction à la dernière une choc du quotidien italien Il Giornale évoquant le“Quatrième Reich”, le correspondant à Rome du Spiegel Online raconte ses expériences d’Allemand à l’étranger qui se heurte à la colère des Italiens, soumis à la politique de rigueur exigée par Bruxelles et Berlin.
En Italie, la colère gronde contre l’Allemagne. [...] Dans les bars, les bistrots et les papotages entre voisins, les Allemands sont sommés d’expliquer pourquoi une nation entière suit “la Merkel” dans sa politique de crise.
Il parle de son voisin Camillo qui se réjouit que l’Allemagne – “enfin loser” – ne soit qu’en queue de classement en termes de médailles olympiques ; qui constate la résurrection des surnoms comme“Crucchi” et “Panzer” [des termes péjoratifs qui désignaient les soldats allemands] ; et qui raconte le malheur de ce jeune étudiant qui se rend compte trop tard qu’il est le seul Allemand dans son cours d’Italien et qui s’attire l’hostilité de ses condisciples après avoir déclaré “Nous ne sommes pas une famille. Les Grecs doivent se débrouiller seuls. Ils ont travaillé trop peu et sont restés trop longtemps au café.”
Après avoir été pris à partie par un trentenaire italien qui lui demandait pourquoi les Allemands parlent de l’Italie comme d’un pays en voie de développement, alors que c’est la troisième économie de la zone euro et qu’elle se porte garante du Fonds européen de stabilité financière à hauteur de 125 milliards d’euros (contre 190 milliards pour l'Allemagne), le journaliste du Spiegel s'est interrogé sur la réponse qu'il pouvait bien donner.
Trop d’orgueil et de préjugés | Presseurop (français)Que dois-je lui dire? Que dans chaque pays de l’euro, il existe une version propre de la crise, avec, à chaque fois, des victimes et des bourreaux différents ? Une vérité de couleur nationale, que la politique et les médias ramènent des sommets de Bruxelles et des autres lieux d’empoigne entre les 27 pays. Et chacun se limite à la sienne.
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